Pour libérer la
parole, Handisport 21 vient de créer des vidéos pour aborder la discrimination et le
harcèlement dans le monde du handicap.
Objectif : ne plus craindre de parler.
Après avoir, il y a quelques
mois proposé de mieux faire comprendre le handicap aux personnes valides par
l’intermédiaire de courtes séquences filmée, comme montrer comment un handi
monte dans sa voiture, comment il pratique la moto, l’escalade, mais aussi
comment un déficient visuel emprunte un bus à Dijon,
(Lire ICI notre reportage) le Comité Départemental Handisport de Côte-d'Or vient de créer une série de vidéos sur le thème de la discrimination et du harcèlement dans le monde du handicap.
Rencontre avec Jordan Gaudiller enseignant en Activité Physique
Adaptée (APA) au Comité Départemental Handisport de Côte-d’Or (CDH21) qui
souhaite apporter une précision
Jordan Gaudiller :
«Une précision effectivement. J’insiste sur un terme mal employé. Ce ne sont
pas des handicapés. Ce sont des personnes en situation de handicap. On doit
mettre la personne avant le handicap. Pour comprendre la nuance, c’est très
simple. Essayez d’aller faire du rugby ou du foot fauteuil. Clairement, si vous
êtes valide, c’est vous qui serez en situation de handicap. C’est le milieu où l’on
se trouve qui est handicapant»
Vous venez de
créer une série de vidéos sur le thème de
la discrimination et le harcèlement dans le monde du Handicap
«A l’heure où les hashtag
fleurissent sur les réseaux sociaux pour dénoncer les harcèlements et autres
discriminations comme le hashtag balance ton porc, j’ai voulu aborder le sujet
par l’intermédiaire de vidéos. En fait le grand public défini mal le
harcèlement et la discrimination dans le monde du handicap et encore plus dans
le handisport. Pour cela il fallait choisir des personnes qui voulaient bien en
parler et se confier sur ce qu’ils ont vécu, pour que les victimes puissent
s’identifier à eux. Si le harcèlement reste sensiblement le même que pour les
personnes valides, la discrimination est un peu différente»
Le harcèlement sur
fond d’humour
«Il y a des blagues
parfois potaches qui dans la durée font mal. Je prends l’exemple du gars qui vient
tous les jours vous taper sur l’épaule, d’un geste pas très amical, un peu violent et qui fait
rire tout le monde. Dans le cas présent on est dans la limite du harcèlement. Dans
la durée l’acte n’est pas drôle pour celui qui subit, ça lui fait mal et c’est très dégradant. Je pense qu’il est important de savoir mettre des mots sur des actes pour libérer
la parole»
La discrimination à l’embauche
«L’accessibilité dans
les entreprises n’est pas toujours mis en place, et du coup certains postes de
travail ne sont pas possible pour des personnes en situation de handicap. Dans
une vidéo, Guillaume parle de son accident lorsqu’il était adolescent. A l’époque
il voulait faire un BTS dans l’agriculture. Et à cause de son handicap il ne
l’a pas fait parce que le lycée ne lui était pas accessible. On lui a gentiment
fait comprendre qu’il valait mieux qu’il change de projet professionnel»
Je suis avant tout une
personne
«Jérôme aborde dans
une vidéo le regard des gens et le fait qu’ils le considèrent comme une
personne à mobilité réduite plus qu’un personne elle-même. Pour Jérôme, les
gens mettent souvent le handicap avant la personne. Il aimerait être considéré
avant tout comme une personne avant d’être vu comme un handicapé»
Libérer la
parole
«Ces vidéos ont pour
principal objectif de libérer la parole. Que les personnes victimes de harcèlement
et de discrimination sous toutes ses formes n’hésitent plus à parler. Chez
nous, le Comité Départemental Olympique et Sportif a une section harcèlement et
violence qui accompagne les victimes. Les coachs, les encadrants et moi-même sommes
tous à l’écoute. Les victimes ne doivent plus craindre de parler»
Norbert Banchet