Pour la population d'Ukraine, la guerre a débuté en 2014 avec notamment l'annexion de la Crimée par la Fédération de Russie après que la Révolution de Maïdan a chassé le dirigeant prorusse Viktor Ianoukovytch. L'invasion de l'Ukraine par les troupes militaires russes, le 24 février 2022, a marqué ensuite un tournant dans ce conflit post-soviétique.

À ce jour, on estime que, depuis 2022, la guerre a fait 180.000 morts et blessés parmi les troupes russes, 100.000 morts et blessés parmi les troupes ukrainiennes, 30.000 morts et blessés parmi les civils ukrainiens ainsi que 500.000 déportés en Russie, 6 millions de déplacés au sein même du pays et 5,8 millions de réfugiés.

La Ville de Dijon solidaire de l'Ukraine

La Ville de Dijon, la préfecture de la Côte-d'Or et l'association Aidons l'Ukraine Dijon ont organisé un rassemblement, ce samedi 24 février 2024, place de la Libération, pour commémorer l'invasion.

Après une déambulation rue de la Liberté des différentes associations de soutien aux réfugiés ukrainiens, deux prises de parole ont eu lieu place de la Libération, par Nathalie Koenders (PS), première adjointe au maire de Dijon) et Olga Mala, présidente de l'association Aidons l'Ukraine Dijon.

Autour d'elles, plusieurs élus dijonnais de la majorité municipale ainsi que Céline Tonot (PS), maire de Longvic, et le représentant de la préfecture de la Côte-d'Or Johann Mougenot.

Selon la Ville de Dijon, plus de 200 personnes ont participé au rassemblement. Des pancartes et des bougies ont souligné le terrible décompte journalier : «730 jours de guerre, de peur, de résistance,de fraternité, d'espoir, de résilience».

«Un conflit entre les autocraties et les démocraties», selon Nathalie Koenders

«Nous sommes ici pour témoigner de notre soutien sans faille au peuple ukrainien qui lutte avec courage et détermination pour sa liberté, son indépendance et sa souveraineté», déclare Nathalie Koenders en ouvrant les discours. «Ce conflit n'est pas seulement une agression territoriale, il est aussi une attaque contre les valeurs fondamentales sur lesquelles nous bâtissons notre coexistence : la démocratie, la liberté et le respect du droit international. Soutenir l'Ukraine, c'est défendre ces principes qui nous sont chers.»

«C'est donc bien plus qu'un conflit de territoire qui se joue actuellement en Ukraine», analyse la socialiste, «c'est un conflit entre le monde des autocraties qui trouve en Vladimir Poutine sa forme la plus agressive et le nôtre, celui des démocraties».

Tout comme François Rebsamen (PS), maire de Dijon, l'avait fait lors de l'hommage au groupe Manouchian, réseau de résistants dans la France soumise au joug de l'Occupant durant la Seconde Guerre mondiale, Nathalie Koenders salue la mémoire d'Alexeï Navalny, opposant à Vladimir Poutine, mort le 16 février dernier dans une prison russe (lire notre article).

Un soutien «humanitaire et politique»

«Face à une adversité inimaginable, le peuple ukrainien a fait preuve, depuis deux ans, d'une résilience et d'une bravoure qui force l'admiration», poursuit la première adjointe au maire de Dijon. «Leur lutte est le symbole de la quête de liberté et d'autodétermination qui nous unit tous.»

«Notre soutien au peuple ukrainien est donc un devoir ; il doit être matériel pour participer à l'effort de guerre», insiste Nathalie Koenders qui salue «les annonces récentes du président de la République.

Le 16 février dernier, Emmanuel Macron a promis à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky «trois milliards d'euros d'aide militaire supplémentaire en 2024».

«Il doit être humanitaire et Dijon a pris sa part dans l'accueil des réfugiés et accordé dès 2022 des aides aux associations qui intervenaient sur le terrain», enchaîne l'élue municipale.

«Il doit être politique», appuie la socialiste, «en juin prochain auront lieu des élections européennes». «Je ne vais pas ici donner des consignes de vote mais je tiens à vous à quel point [les élections européennes] sont importantes», ajoute-t-elle, «elles auront pour enjeu de déterminer comment notre continent soutient l'Ukraine et comment l'Europe se réarme moralement et matériellement pour faire face à un monde de plus en plus hostile».

Le 12 janvier dernier, François Rebsamen avait fait un vibrant plaidoyer pour la participation à ces élections (lire notre article).

Les réfugiés ukrainiens remercient les Français

Après avoir remercié les différentes collectivités et la préfecture de la Côte-d'Or pour leurs actions en direction des réfugiés ukrainiens, Olga Mala rend hommage «à chaque mot gentil, aux logements fournis, à l'aide humanitaire, aux conseils» apportés par les Français.

«Espoir, volonté, soif de vivre, solidarité... Nos valeurs ne peuvent pas nous être enlevées», assure la présidente d'Aidons l'Ukraine Dijon, «l'esprit ukrainien est invincible, l'esprit français est invincible».

L'écho du demi-cercle de la place de la Libération prolonge le propos, le diffusant dans les rues dijonnaises au-delà du rassemblement en ce jour de vacances scolaires propice à l’insouciance.

«Nous verrons bientôt l'Ukraine qui renaîtra comme un Phénix», assure Olga Mala

«Je demande à nos compatriotes français de continuer à soutenir, et partout en Europe, de soutenir les Ukrainiens ici qui attendent la victoire, qui se battent pour leur territoire», harangue avec émotion Olga Mala. «Je crois que nous verrons bientôt l'Ukraine qui renaîtra comme un Phénix, qui s'élevera au-dessus du ciel paisible de l'Europe et du monde. Vive la France ! Slava Oukraïni [Gloire à l'Ukraine] !»

La cérémonie s'est terminée par une minute de silence, suivie par une minute d'applaudissements et le chant de l'hymne national de l'Ukraine.