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03/05/2021 03:28

BANQUE : «La Caisse d’Épargne Bourgogne-Franche-Comté poursuit sa mobilisation en faveur du développement économique et social des territoires», souligne Jean-Pierre Deramecourt

La Caisse d’Épargne Bourgogne-Franche-Comté a présenté son bilan 2020 le mardi 27 avril en insistant sur «l'utilité» et «la solidité» de la caisse régionale alors que s'annonce le temps de la relance. La banque a mis en avant ses prêts à 0% pour les jeunes.
À l'issue de l'année écoulée, «la caisse a su être au rendez-vous de tous les défis», constate Éric Fougère, président du conseil d'orientation et de surveillance de la Caisse d’Épargne Bourgogne-Franche-Comté, ce mardi 27 2021 à l'heure de présenter le bilan.

Alors que la relance est en cours, Éric Fougère revendique la «force» et la «solidité» de la caisse régionale. Au niveau gouvernance, la caisse régionale est constituée de 200.000 sociétaires répartis en 12 sociétés locales. Fin janvier, 138 administrateurs ont été renouvelés, d'une moyenne d'âge de 56 ans, avec 53% d'hommes et 47% de femmes.

«Nous nous pensons au niveau des pure players»


«La caisse s'est énormément modernisée dans sa façon de travailler, grâce aux outils, grâce à l'organisation du travail, et a mis à disposition au service de ses clients, des dispositifs qui permettent de faire de plus en plus de choses à distance y compris d'échanger avec les conseillers. Nous nous pensons au niveau des pure players, les banques qui n'ont pas d'agence et qui n'ont de contact avec leurs clients qu'à distance mais nous avons toujours tenu à avoir une réelle relation de proximité», indique Jean-Pierre Deramecourt, président du directoire.

Selon lui, la réactivité des banques dans la réponse apportée aux clients dès le début de la crise sanitaire a contribué à améliorer leur image.

Au niveau du bilan, le produit net bancaire a baissé de 2% en 2020 mais une réduction des charges permet d'afficher un résultat net stable par rapport à 2019.

Si le coût du risque a augmenté, cela ne présage pas d'une dégradation de la situation des clients. Les dispositifs de soutien gouvernementaux aidant, les défaillances ont diminué en 2020. Cela traduit plutôt les anticipations du risque à venir.

En cet exercice traditionnel de bilan, moins négatif qu'annoncé il y a un an, Jean-Pierre Deramecourt met l'accent sur l'avenir : «il y a encore un manque de visibilité sur la façon dont la relance va intervenir. C'est générateur de stress. On en a parfaitement conscience quand on s'adresse à nos clients».

Autre caractéristique : «on sent que c'est une relance qui va être portée par un courant d'optimisme mais qu'il y aura quand même des séquelles de la situation précédente qui seront plus ou moins fortes en fonction des secteurs d'activité. (…) On va quitter le monde de l'approche massive industrielle pour une approche beaucoup plus sur mesure. C'est un défi pour les banques».

Des prêts 0% pour les jeunes


Concernant les particuliers, Cédric Mignon, responsable du Pôle banque de détail, a constaté dès mi-2020 une problématique de pertes des petits jobs pour les jeunes : «on a souhaité être fortement utile aux jeunes mis un dispositif en place à plusieurs étages».

Le premier étage est constitué du microcrédit, une solution que la banque, jusqu'à présent, mobilisait en situation d'urgence. Des dispositifs internes ont été sollicités, comme Parcours confiance, ainsi que des partenariats (Restos du Coeur, Secours Catholique, UDAF...) pour orienter vers la Caisse d'Épargne des jeunes connaissant des difficultés.

«Un dispositif extrêmement social et extrêmement proche de ceux qui ont les plus grandes difficultés et qui sont exclus du système bancaire», synthétise Éric Mignon. Une enveloppe de 3 millions d'euros a été attribuée pour 1.000 microcrédits de 3.000 euros à 0% pendant 48 mois sans garantie ni frais de dossier.

Un deuxième prêt destiné aux étudiants permet un crédit à la consommation allant de 300 à 5.000 euros à 0% sans frais de dossier, remboursable de 6 à 48 mois. Ces deux offres sont accessibles jusqu'au 31 décembre 2021.

Une troisième proposition, accessible du 1er juin au 31 octobre 2021, permet d'emprunter jusqu'à 45.000 euros à un taux de 0,70% jusqu'à 60 mois avec remboursement in fine ou différé. Pour les crédits étudiants, les échéances peuvent être reportées sans frais : «chaque étudiant, s'il a des difficultés, peut venir voir son banquier». «Être utile c'est déjà faire notre métier de banquier au bon moment», assure Éric Mignon.

L'accueil des jeunes au sein des équipes de la caisse régionale va sensiblement augmenter en 2021 en passant de 100 à 110 le nombre de stagiaires et d'alternants.

Des cartes bancaires recyclées en fenêtres PVC


Le responsable du Pôle banque de détail signale une initiative originale : recycler les cartes bancaires arrivées à échéance. Chaque année, 200.000 cartes bancaires ont besoin d'être renouvelées et un client sur deux ramène la sienne en agence. Ainsi, en cinq ans, «plus d'une tonne de cartes bancaires ont été recyclées en fenêtre PVC ou en lampes». Une carte bancaire peut être recyclée à 98%.

«Armer notre région en infrastructures qui serviront le développement économique des entreprises»


Pour sa part, Isabelle Brouté, responsable du Pôle banque du développement régional, met l'accent sur les projets environnementaux financés à partir d'emprunt auprès de la Caisse d’Épargne Bourgogne-Franche-Comté. En 2020, 40 millions d'euros de crédits ont concerné le déploiement de la fibre optique dans l'Yonne et en Côte-d'Or.

Dans le secteur de l'eau, la banque est le seul partenaire bancaire de la nouvelle SEMOP Odivea, associant Suez et Dijon Métropole, qui porte notamment un projet de méthanisation.

De la même manière, dans le champ de l'énergie, la Caisse d’Épargne se revendique seul acteur bancaire aux côtés de Dijon Métropole Smart Energhy qui ambitionne de produire de l'hydrogène vert. Avec un fonds de capital-risque cette fois, la caisse régionale a investi dans le spécialiste du stockage d'hydrogène Mahytec. En tout, 150 millions d'euros de financement seront accordés en 2021.

«Historiquement, nous sommes un des principaux banquiers des collectivités locales», rappelle Jean-Pierre Deramecourt à propos des projets d'ampleur nécessitant un investissement public.

Selon le président du directoire, «cette crise va aboutir à un plan de relance qui exige d'armer notre région en infrastructures qui serviront le développement économique des entreprises (…) pour construire l'économie régionale de demain». Et de conclure : «plus que jamais, la Caisse d’Épargne Bourgogne-Franche-Comté reste fidèle à ses valeurs d'utilité et de solidarité et poursuit sa mobilisation en faveur du développement économique et social des territoires».

Jean-Christophe Tardivon

L'année 2020 en chiffres

316,1 millions d'euros de produit net bancaire (-2%)
65,5 millions d'euros de résultat net (-0,7%)
20,28% de ratio de solvabilité (+0,3 point)
24 millions d'euros de coût de risque

1,15 milliards d'euros de crédits immobiliers pour les particuliers
400 millions d'euros de crédits à la consommation
275 millions d'euros de crédits aux professionnels
6.500 reports d'échéances

2.645 prêts garantis par l’État accordés pour un montant global de
310 millions d'euros

Une nouvelle agence de la Caisse d’Épargne avenue Victor-Hugo à Dijon