«L'année 2020 nous a mis au défi, un défi humain et économique», déclare Jean-Yves Remillet, président de la caisse régionale Champagne-Bourgogne du Crédit Agricole, au moment de présenter le bilan de l'année écoulée, le vendredi 23 avril 2021 au siège dijonnais.

Si la caisse régionale voit son résultat net bancaire reculer, elle enregistre une hausse des nouveaux crédits accordés en 2020, dans le sillage des prêts garantis par l’État qui accompagnent les entreprises face aux conséquences économiques de la crise sanitaire.

Alors qu'un épisode de gel a durement touché les vignerons de Bourgogne au mois d'avril, la banque souligne l'intérêt du système assurantiel et souhaite participer à l'adaptation de la viticulture au changement climatique.

«Une partie de l'économie est touchée, une autre partie reste très largement dynamique»

«Nous sommes satisfaits de cette année 2020», déclare tout de go Emmanuel Vey, directeur général de la caisse régional Champagne-Bourgogne du Crédit Agricole. «On a le sentiment qu'on a bien accompli nos missions : tenir, être ouvert, être présent et accompagner l'économie. (…) Cela démontre notre capacité d'adaptation et de transformation. On ne s'est jamais senti autant utile à nos clients et pour le développement économique. On a conforté notre modèle de banque relationnelle, très proche de ses territoires et de banque mutualiste», complète-t-il. Sur 141 agences, seuls trois petits points de vente ont dû fermer durant la crise sanitaire.

Malgré les ravages de l'épidémie de la Covid-19, «le monde ne s'est pas arrêté» et si «une partie de l'économie est touchée, une autre partie a rebondi et reste très largement dynamique», constate Emmanuel Vey.

Dans ce contexte, le Crédit Agricole a choisi «choisi un modèle 100% humain et 100% digital» pour «être en vacance sur l'humain et en avance sur le digital». «On voit la force du mutualisme», souligne le directeur.

«Nous sommes un leader conquérant»

Le bilan de 2020, avec 74 millions d'euros de résultats nets (en retrait de 18% par rapport à 2019), «montre notre solidité, notre capacité à anticiper les risques futurs», selon Emmanuel Vey. «Quand on est leader, ce n'est pas toujours évident de progresser, nous sommes un leader conquérant», s'exclame Laurent Haro, directeur général adjoint au pôle territoires et performance.

Un peu plus d'un après le début de la distribution des prêts garantis par l’État, les intentions des chefs d'entreprise donnent une indication sur l'actualité du monde économique : 22% des clients remboursent immédiatement, 50% amortissent et profitent du différé douze mois tandis que 28% amortissent directement.

«Une grande partie ont été des PGE de précaution», constate Jean-Yves Remillet. «Au bout du bout, le nombre d'entreprises qui auront des difficultés sera extrêmement faible», anticipe Emmanuel Vey.

«On a une chance d'avoir une viticulture de classe mondiale»

Alors que l'épisode de gel de début avril pourrait bien conduire à une récolte divisée par deux dans les vignes de Bourgogne, la caisse régionale indique avoir rassuré rapidement les viticulteurs à propos de leurs assurance. La viticulture serait le métier agricole le plus assuré.

«L'adaptabilité de la viticulture au nouveau monde climatique est bien plus difficile, on est devant une réflexion sur laquelle la caisse va prendre toute sa part», indique Jean-Yves Remillet (lire notre article). «Il faut que chaque agriculteur comprenne qu'il faut en mettre un bout pour assurer le système», insiste le président.

«On a une chance d'avoir une viticulture de classe mondiale», s'enthousiasme Emmanuel Vey qui envisage de faire preuve de «pédagogie sur l’assurance». Selon les responsables du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, le bilan des assurances par rapport aux sinistres est «défavorable» à la caisse régionale. En revanche, sur sept ans – avec quatre épisodes climatiques dont deux exceptionnels - «un client qu'on assure sur toute cette période est largement couvert».

«Leader des obligations vertes»

Deux milliards d'euros sont consacrés au financement des exploitations agricoles dont 500 millions d'euros pour les projets en lien avec les énergies renouvelables.

Le Crédit Agricole est «leader des obligations vertes», revendique Emmanuel Vey tandis que Jean-Yves Remillet assure vouloir être «le principal acteur de cette transition environnementale et de la décarbonation».

L'année 2020 en chiffres

329,1 millions d'euros de produit net bancaire
74,1 millions d'euros de résultat net (-18%)
1,9 milliard d'euros de capitaux propres
2,3 milliards d'euros de nouveaux crédits accordés (+8%)
12,1 milliards d'euros de prêts financés
28,44% de part de marché
19,3 milliards d'euros d'épargne collectées
29,13% de part de marché
21,9% de ratio de solvabilité
22 millions d'euros du coût du risque du crédit

1.728 salariés
115 embauches en CDI et 40 en CDD
56 alternants, 69 stagiaires et 40 jeunes en emploi saisonnier
66% des alternants embauchés en CDI à l'issue du contrat
250 jeunes : l'objectif 2021
1,4 million d'euros investis pour l'équipement des collaborateurs en ordinateurs portables et téléphonie

141 agences
600.000 clients dont
23.000 nouveaux clients
12.000 clients agriculteurs et viticulteurs
274.380 sociétaires
1.000 administrateurs de caisses locales

3.000 prêts garantis par l’État distribués pour un montant de
400 millions d'euros
8.800 clients ont bénéficié de report d'échéances
15.800 prêts ont été mis «en pause»
2,6 millions d'euros distribués par l'assurance multirisque professionnelle avec perte d'exploitation auprès de
630 clients

100 millions d'euros d'alloués pour renforcer les fonds propres d'entreprises développant des projets territoriaux

617.000 euros versés à
714 structures pour protéger les personnes âgées et lutter contre leur isolement
467 nouveaux bénéficiaires des points passerelles luttant contre le surendettement
300.000 euros pour un fonds d'urgence jeunes
165.259 euros pour soutenir 60 projets associatifs
54 : indice de recommandation client (en hausse)

10% de diminution du bilan carbone