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21/03/2021 08:53

BIODIVERSITÉ : «Une nature sans loup, cela veut dire une nature sans nature», selon David Cormand

Le député européen écologiste a participé le 9 mars dernier à un atelier numérique sur la présence du loup en Bourgogne-Franche-Comté organisé par l'association de défense de la cause animale Combactive. Selon le biologiste Gilles Rayé, «la France bat tous les records : sommes payées, moutons prédatés par loup et tirs de loups».
L'association Combactive n'hésite pas à aller sur le terrain juridique pour défendre la cause animale. Ainsi, une action en justice en 2016 a fait condamner à de la prison ferme un éleveur de visons dans le Doubs et, une autre en 2018, a fait annuler l'autorisation préfectorale d'extensions du même élevage. En 2020, c'est l'agrandissement d'un autre élevage de visons, en Haute-Saône, qui a été empêché. Par la suite, il pourrait devenir un «élevage pédagogique».

«Nous attaquons l'administration qui ne fait pas correctement son travail», déclare Fabien Robert, président de Combactive et conseiller municipal d’opposition à Dijon, élu sous l'étiquette de l'Alliance Écologiste Indépendante (à présent Cap Écologie depuis sa fusion avec Cap 21).

Mettre un pied à la cellule loup de la Côte-d'Or


L'association mène également des actions de sensibilisation comme ce mardi 9 mars 2021 où un webinaire est organisé tout à la fois pour défendre la cause du loup et tenter d'obtenir un siège à la cellule de veille créée par la préfecture de la Côte-d'Or en juin 2018. Parmi les 24 participants à cette cellule figurent déjà trois associations : la fédération départementale des Chasseurs, la Ligue de Protection des Oiseaux de Côte-d'Or et le comité des associations et des personnes pour la protection régionale de l’environnement (CAPREN).

Dans un communiqué du 1er mars, Combactive revendique le «sérieux de [sa] marche» et se demande si les autres parties prenantes de la cellule de veille pourraient trouver les militants de la protection des animaux «intimidants».

Lors de ce webinaire, s'affichent sur l'écran d'autres personnalités politiques : Claire Mallard, secrétaire régionale d'Europe Écologie Les Verts en Bourgogne, Stéphanie Modde, conseillère municipale de Dijon et tête de liste des Écologistes et solidaires pour les prochaines élections régionales, Jean-Marc Governatori, conseiller municipal de Nice et coprésident de Cap Écologie, ainsi que David Cormand, député européen EELV.

Autour d'eux, des spécialistes des questions environnementales, des éleveurs et un réalisateur de documentaire. Tous sont rassemblés pour «informer le grand public de la situation réelle de la gestion du loup en France». L'avocate qui a accompagné les victoire de Combactive, Maître Nathalie Bouvier, inscrite au Barreau de Lyon, participe également.

«Le loup est aujourd’hui de retour en Bourgogne-Franche-Comté. Il doit faire partie de notre biodiversité et permettre de tendre vers un équilibre environnemental naturel», déclare le président de Combactive en lançant le webinaire. «La présence du loup est problématique pour l’élevage», reconnaît-il néanmoins.

Pas d'urgence au-dessus du seuil des 500 loups


L'atelier numérique débute par l'étude de la situation qui a conduit à un tir de loup de loup en Saône-et-Loire en novembre 2020. Pour Combactive, Maître Nathalie Bouvier avait tenté d'empêcher le tir en attaquant l'arrêté préfectoral devant le tribunal administratif de Dijon.

Le Plan National Loup a découpé le territoire en «cercles» qui déterminent le niveau de mesures de protection des troupeaux à mettre en œuvre : cercle 0 pour un foyer de prédation, cercle 1 pour une zone de prédation avérée, cercle 2 pour une présence probable, cercle 3 pour une zone proche avec une prédation possible. Les mesures de prévention vont de l'analyse de vulnérabilité jusqu'à la mise en place de chien de troupeau et de clôture électrifiée. En réponse à une prédation, le préfet peut autorisé des tirs d'effarouchement ou des tirs de prélèvement visant alors à tuer l'animal.

Le recours en annulation était motivé par l'absence de preuve de la présence du loup dans les secteurs au tir autorisé et par l'absence de preuve de mesures de protection au niveau des élevages attaqués. Le référé suspension qui s'ajoutait a été rejeté par le juge administratif au motif qu'il n'y avait pas d'urgence puisque n'était pas atteint le seuil de la population de loups en France annulant la possibilité de recourir à un prélèvement d'un individu.

Une protection du loup remise en cause


Les combats juridiques se révèlent particulièrement importants pour les protecteurs de la nature. Le député européen écologiste David Cormand planche sur la déclinaison nationale des conventions internationales. La protection du loup est encadrée par la convention de Berne de 1982, entrée en vigueur en France en 1990. Elle a force de loi pour protéger le patrimoine sauvage et établit des espèces strictement protégées dont le loup.

La directive européenne Habitat classe le loup parmi les espèces prioritaires : la France doit formuler des demandes de dérogation auprès de la Commission européenne quand elle considère qu’il est opportun d’abattre des loups. «Dans un contexte d’extinction des espèces, on a la nécessité d’une stratégie européenne pour remédier à cela», souligne David Cormand qui constate qu'«il y a régulièrement des amendements qui sont déposés pour remettre en cause le statut du protection du loup».

Toujours au niveau européen, une nouvelle stratégie biodiversité 2030 va être discutée pour «rehausser nos objectifs» de protection de la biodiversité avec des contraintes. À noter qu'en France, les concertations régionales contribuant à la stratégie nationale ont débuté. Secrétaire d’État à la Biodiversité, Bérangère Abba était présente en Côte-d'Or le 15 mars dernier. Avec la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, elle a prôné une approche permettant de déployer «d'autres moyens» pour protéger les troupeaux que ceux utilisés dans le sud de la France (lire notre article).

«Le monde agricole ne jure que par l’élimination»


Docteur d’AgroParisTech, Farid Benhammou analyse les interactions entre les grands prédateurs, l'environnement et la population. Le géographe revient sur l'histoire de la colonisation du loup en France, 50 ans après sa disparition du pays. Il semblerait que ce soit l'exode rural qui ait favorisé le retour du loup, libérant des zones pour la reforestation alors qu'apparaissaient également des espaces protégés.

À partir de l'Italie, des loups ont naturellement cheminé vers la France par les Appenins pour arriver dans le massif du Mercantour où ils ont été repérés en 1992. Depuis leur bastion des Alpes, les loups ont colonisé les massifs français : Jura, Vosges, Massif Central et Pyrénées.  Aujourd'hui, le loup tendrait à se rendre également dans des plaines. Le géographe évoque des présences dans le Poitou fin 2019 ou encore en Beauce à l'été 2020. La population serait de 580 individus.

«Le loup est un animal géopolitique», lance Farid Benhammou, ajoutant que «pour comprendre cette espèce, la biologie et l'écologie sont importantes mais pas suffisantes». Le géographe précise sa pensée : «quand il intervient sur un territoire, il suscite passion et réaction. Bien accueilli par les protecteurs de la nature, il est accueilli plus froidement dans le monde agricole. Les Alpes connaissent la plus forte concentration d’élevages en plein air. Les éleveurs ont pris une importance dans ce dossier-là au plus haut niveau politique, secondés par les chasseurs». La demande de pouvoir réguler l'espèce s'est traduit par le premier tir de loup en 2004.

Un tournant a lieu, alors que Ségolène Royal est ministre de l'Environnement, avec la volonté de répondre aux enjeux de cohabitation par des mesures d’accompagnement qui s'élèvent à présent à 25 millions d'euros par an, soit parmi les plus importantes en Europe. On estime à 12.000 le nombre de brebis prédatées sur une année pour un cheptel de 7 millions de têtes (soit 0,17% du cheptel ou encore 22 brebis par loup présent sur le territoire).

«Le monde agricole ne jure que par l’élimination», résume le spécialiste des grands prédateurs qui se montre particulièrement critique sur cette façon de procéder, dénonçant «une gestion de type Tontons flingueurs : 'je ne dis pas que ce n’est pas injuste mais ça soulage'». Aux yeux de Farid Benhammou, «l’administration a un rapport à la faune sauvage extrêmement conservateur et extrêmement brutal», comparant avec «l'acharnement inutile et contre productif envers le blaireau».

En 2020, 105 loups ont été abattus soit 18% de la population. Farid Benhammou fait l'analyse d'une situation paradoxale : «l'espèce est protégée mais dès que le rapport de forces est au bénéfice du monde cynégétique et pastoral, on en passe à cette élimination, (…) en raison de la puissance des groupes de pression ruraux efficacement relayés par des élus de toutes les échelles».

Pourtant, «une élimination des prédateurs n’est pas forcément le moyen le plus efficace» à cause d'effet de report de prédation, d'attrait d’autres loups d’autres cultures, de la déstabilisation d’une population. Sur un sujet révélateur de l'interface entre société et environnement, le géographe préférerait que soient envisagés des investissements dans le secteur de la recherche et la conduite d'expérimentations.

«On flingue 20% d’une espèce protégée»


Naturaliste jurassien et réalisateur, Patrice Raydelet a fondé le Pôle Grands Prédateurs et a mis en place une organisation fonctionnelle de protection des troupeaux. Il souligne le contexte typiquement français : «ailleurs dans le monde, ce nombre d’animaux tués n’existe pas. Les États-Unis et le Canada ont beaucoup plus de prédateurs parce que les méthodes de protections sont mises en place. Dans le Jura avec le lynx, on a résolu les attaques. Est-ce qu’on souhaite vivre avec la faune sauvage ?» Et de poursuivre : «L’image du loup est unique en France. C’est dans la tête que ça se passe. Les tirs sont un accompagnement politique. On flingue 20% d’une espèce protégée, c’est du délire total».

«À quoi sert le loup et le lynx ? On n’a pas les études anglosaxonnes pour montrer que les prédateurs sont les piliers de leur écosystèmes. On regarde une montagne : est-ce qu’on a besoin des prédateurs ou est-ce qu’on a besoin du pastoralisme ? Ce qui nous fait vivre, c’est une biodiversité riche. Dans ces systèmes, le pilier ce sont les prédateurs», défend Patrice Raydelet.

«Il ne suffit pas de prendre le premier gros chien blanc»


Rémi Bahadur est éleveur ovin dans le Doubs et formateur de chien de protection de troupeaux, il a contribué à mettre en place des mesures de prévention suite au retour du lynx sur le massif du Jura. «La profession agricole, les services de l’État avaient compris qu’il fallait faire de la prévention», explique-t-il en visioconférence depuis sa bergerie grâce à son smartphone.

À part le Territoire de Belfort, tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté sont éligibles aux aides pour protéger les troupeaux. Pour autant, «il ne suffit pas de prendre le premier gros chien blanc, il y a une analyse à faire avant», souligne Rémi Bahadur qui prend comme exemple le cas particulier des éleveurs-sélectionneurs qui peuvent avoir 26 îlots d’animaux sans qu'il soit possible de leur affecter 26 chiens.

«L'allottement est une problématique dans nos zones de plaines. Certains éleveurs réfléchissent à diminuer leurs lots pour mettre en place leurs chiens de protection», signale Rémi Bahadur. Une autre contrainte concerne l'acceptation en zones périurbaines : «un ou deux chien de protection qui aboient durant la nuit ne sont plus utilisables».

Concernant les autres usagers de la campagne, «il y a un travail de sensibilisation à faire auprès de usagers pour cohabiter avec les chiens de protection, cela passe par une bonne sociabilisation des chiens et un bon comportement des touristes par exemple».

«Nous ne sommes plus attaqués malgré la présence de deux meutes»


Annoncée, Ingrid Brichot, éleveuse de brebis dans les Alpes de Haute Provence, devait également intervenir mais elle a été retenue par son activité professionnelle. Elle a transmis son témoignage par écrit. Avec André, Ingrid conduisait un cheptel de 340 brebis avec un chien patou quand sont arrivées plusieurs attaques de loups en 2010. Ingrid a alors ajouté des fils électriques aux clôtures Ursus, installé un second patou et recruté des bergers. La ferme compte aujourd'hui dix patous.

Les brebis sont gardées en journée, regroupées pendant les heures chaudes et placées en parcs sécurisés durant la nuit. «Depuis 2010, nous gérons les prédations comme cela avec des heures a rallonges, du boulot en plus, mais nous ne sommes plus attaqués malgré la présence de deux meutes», a indiqué Ingrid Brichot.

Le danger des «loupbards», ces subadultes orphelins


«Le loup est totalement politique», renchérit Jean-Michel Bertrand, réalisateur de documentaires dont «Marche avec les loups» (voir la bande-annonce). «On est dans le rapport de forces avec les syndicats agricoles, avec certains chasseurs. Le loup est complètement instrumentalisé», déplore l'homme d'image.

«On voit qu’il y a une résilience de la nature incroyable dont on devrait se féliciter», lance celui qui réside dans les Hautes-Alpes. «Si les loups sont là aujourd’hui, ce n’est pas la faute des bobos écolos parisiens», martèle-t-il, ajoutant qu'«on fait des leçons aux Africains pour protéger les éléphants et, nous, c’est la panique pour 600 loups».

«Le problème, c’est quand le tir de loup devient une finalité, ça n’amène à rien parce que ces loups vont se reproduire de façon plus importante avec des dispersions artificielles avec des 'loupbards ' en dispersion d'opportunités. En voulant réguler, on crée le chaos», analyse Jean-Michel Bertrand. Le réalisateur évoque une situation de braconnage de loups adultes laissant seuls des subadultes séparés, qui se sont alors tournés vers des troupeaux mal protégés alors que, selon lui, le problème ne s'était pas posé avant l'action de braconnage.

Selon Jean-Michel Bertrand, «les loups prennent l’habitude d’aller au plus facile quand on laisse les loups se nourrir de brebis, c’est encore plus terrible». Le réalisateur évoque un tournage en Mongolie, qui compte 30.000 loups, et où «les nomades ont fait comprendre au loup que sa place n’était pas près des troupeaux».

«Les loups sont totalement indispensables dans les écosystèmes»


Pendant quatre ans au ministère de la Transition écologique, Gilles Rayé a mis en place le conseil scientifique loup sur la base d'un questionnement : «comment la science peut permettre la cohabitation entre les grands prédateurs et les activités humaines ?».

Selon le biologiste, «les loups sont totalement indispensables dans les écosystèmes. Ils vont manger des proies : les sangliers, les cerfs, les chevreuils. Les herbivores sauvages qui vont sentir le loup vont changer de comportement, vont se déplacer pour aller dans des secteurs plus sécuritaires. L’impact du loup et du lynx, ça a un effet bénéfique sur les ongulés et donc sur la forêt. Certains forestiers attendent le retour du loup dans les forêts des Vosges. On a besoin des grands prédateurs». Le loup serait ce qu'on appelle «une espèce clé de voûte», suivant une démonstration effectuée depuis 1969 aux États-Unis.

«L’Allemagne a fait des modèles pour savoir où le loup allait s’installer»


Les loups vivent en meute se déployant sur 150 km², soit un cercle de 7 km de rayon. Ce serait l'unité biologique à appréhender. Gilles Rayé préconise  d’étudier la prédation à l'échelle de la meute pour différencier les niveaux de prédation important des meutes peu impactantes. «Le tir peut être une réponse dans certain cas», concède le biologiste.

Grâce à la base de données Géoloup, le biologiste distingue quatre facteurs expliquant les anomalies de forte prédations : défaut de protection, accompagnement de qualité ou non, taille des troupeaux et présence des troupeaux à l’extérieur en hiver.

Face à cela, selon Gilles Rayé, «l’État est incapable de savoir si les moyens de protection sont effectivement mise en place et efficaces». «La France bat tous les records : sommes payées, moutons prédatés par loup et tirs de loups. Rien ne montre que les tirs de loups sont efficaces pour limiter les dommages. (…) L’Allemagne a fait des modèles pour savoir où le loup allait s’installer pour anticiper les réponses. (…) Il faut absolument sauver le monde sauvage, dont le loup, le lynx, l’ours, le le tigre, le lion… font partie. (…) Est-ce que l’objectif de l’État c’est de réduire les dommages ou de limiter la population de loups à 500 ?», demande finalement le biologiste.

«Il faut partir du drame que vivent les éleveurs»


Volontiers iconoclaste, Jean-Marc Governatori propose une autre solution qui risque de ne pas être du goût des éleveurs pour autant. L'élu écologiste suppose que, dans quelques années, l'habitude de manger de la viande sera remplacée par «la culture du végétarisme, solution a beaucoup de problèmes du monde». Autre solution envisagée : une présence humaine auprès des troupeaux par des stages proposés aux demandeurs d’emploi.

Dans la région d'élevage qu'est la Bourgogne-Franche-Comté, Stéphanie Modde se demande «comment permettre à ce grand prédateur de vivre de nouveau tout en comprenant des problématiques aux éleveurs ?». «Il faut partir du drame que vivent les éleveurs», ajoute-t-elle en demandant des «moyens financiers». L'élue écologiste demande «des espaces de concertation» aux préfets.

«Le loup est un animal comme un autre»


Dans l'Yonne, Cécile Delmotte a fondé en 2012 l'association Sur les traces du loup. La structure est axée sur la sensibilisation avec l'écomusée La Pyramide du loup, située à Toucy, en Puisaye Forterre, pour montrer «l’animal tel qu’il est» sans esquiver les difficultés qu’il pose. L’Yonne compterait un ou deux loups.

L'association a participé un temps à la cellule veille icaunaise : «ce n’est pas évident de se faire entendre en tant qu’association de protection de la nature, on en vient rapidement à la peur du loup qui attaque l’homme alors que ce n’est pas le cas. Le loup est un animal comme un autre. Nous sommes sortis de la cellule en 2021 parce qu’à chaque réunion, le tir du loup était priorisé, on oubliait même de parler que le loup était une espèce protégée. Le préfet et la DDT ont autorisé un tir de défense simple sans que l’on soit consulté». Maintenant l'association trouve plus utile d'organiser des animations scolaires.

«Il est difficile de faire entendre sa voix», confirme Simon-Pierre Babski qui, au nom de la LPO, participe à la cellule de veille en Côte-d'Or. Selon lui, il y aurait «un travail important à mener auprès des futurs agriculteurs».

«Il faut construire de nouvelles alliances pour construire une coexistence avec le loup»


À l'heure de la conclusion du webinaire qui aura atteint un pic de 120 spectateurs, David Cormand se prend à rêver d'une convergence entre les éleveurs dont les animaux pâturent en extérieur et les écologistes : «l’élevage industriel intensif n'en a rien à faire des loups, les paysans qui sont confrontés à la présence des loups contribuent à l’activité économique dans les zones rurales, contribuent à nos paysages, il faut être attentifs à cela. Ce sont ces paysans-là qui sont confrontés à un modèle agricole qui tire les prix vers le bas qui les rend de plus en plus en difficulté».

En fonction de quoi, «il faut construire de nouvelles alliances pour construire une coexistence avec le loup : elle le protège et elle finance une agriculture en coexistence possible. Au niveau national : il faut avoir plus de courage, ne pas avoir une gestion comptable de la présence du loup. (…) On l’a éradiqué par qu’il n’y avait plus de forêt et une surexploitation des espaces naturels. (…) Une nature sans loup, cela veut dire une nature sans nature».

Jean-Christophe Tardivon


Un loup venu d'Allemagne surnommé Billy et tué en France en septembre 2020 - Photographie Pieter-Jan D’Hondt