Quand on parle agriculture et élevage, le loup n’est jamais très loin. Julien Odoul et Gilles Platret en ont donc remis une couche dans les prises de parole, en ouverture de la session du conseil Régional à Dijon, ce mercredi 7 février.
Les opposants ont accusé la majorité de porter un coup au pouvoir
d’achat. Jérôme Durain et Claire Mallard, dans leurs registres ont
apporté des réponses. Avec une pique contre le nucléaire pour l’élue
écologiste.
La crise agricole s’est évidemment invitée ce mercredi 7 Février au Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Cotmé. Lors de la dernière session, les agriculteurs étaient venus manifester devant l’immeuble de la Région à Dijon.
Depuis la France s’est retrouvée paralysée par une crise agricole sans précédent qui avait les tracteurs barrer les autoroutes.
La crise n’est pas terminée. Elle sera de toute évidence présente dans les échanges au salon de l’agriculture, alors que se profilent les élections européennes.
Ces dernières n’ont pas monopolisé la parole ce mercredi au Conseil Régional. Pas encore. Trop tôt sans doute. Mais l’évocation de la crise agricole a quand même renvoyé à l’Europe. Juste ce qu’il faut.
Mais il a aussi été question d’environnement et d’écologie avec un clivage très net entre la majorité et l’opposition. Car tout le monde n’a pas la même appréciation de l’agriculture, de l’écologie et de l’environnement.Alain BOLLERY et
Jean-Christophe TARDIVON
Marie-Guite Dufay revendique «le
principe d'écosocioconditionnalités»
Présidente de la RégionEn
débutant son propos liminaire, Marie-Guite Dufay insiste sur les
économies réalisées grâce à la renégociation avec la SNCF et la maîtrise
des dépenses de fonctionnement, une démarche conjuguant «la volonté de
maintenir la la qualité des services publics offerts à la Région» et «le
maintien de la capacité à intervenir auprès de nos partenaires» en
raison d'un plan pluriannuel d'investissement, voté en décembre dernier
(
lire notre article) de 2,3 milliards d'euros sur la période 2024-2030.
«La
Région est l'acteur incontournable pour agir aux côtés des territoires,
construire l'avenir et accompagner les transitions», assure la
présidente de la collectivité.
La démarche conduit l'exécutif à
proposer aux élus régionaux de voter «un budget ambitieux» qui «permet
la réouverture de règlement d'intervention fermés l'an dernier». Ainsi,
«la Région retrouve de nombreux leviers d'action pour jouer pleinement
son rôle en matière d'aménagement du territoire, de transformation
numérique, de développement économique, de soutien au patrimoine local».
Même
si le sujet fait débat, la socialiste alliée notamment aux Verts
revendique «le principe d'écosocioconditionnalités», assumant que cela
«rajoute de la complexité à l'instruction des mesures». Ce principe vise
à «faire que les moyens de la Région soit bien utilisés dans des
projets plus vertueux sur le plan de la durabilité, sur le plan
environnemental, sur le plan de la gestion des ressource et sur le plan
du dialogue social des entreprises».
Pour abonder ce budget,
Marie-Guite Dufay assume également de «mobiliser les leviers qui restent
en matière de recettes» : «comme les autres Région, de tous bords
politiques, j'ai décidé d'actionner le levier de la carte grise».
La
taxe sur les carte grise augmentera de quatre euros par cheval fiscal, les
tarifs des TER seront rehausses de 4% et les billets des cars Mobigo
passeront à deux euros.
«Non, l'écologie n'est pas l'ennemie de l'agriculture»
«La
Région porte la transition écologique avec conviction et méthode»,
déclare la présidente de la collectivité avant d'aborder le sujet de la
sobriété foncière au travers de la loi sur le zéro artificialisation des
sols qui amène à modifier le schéma régional d’aménagement, de
développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET).
«La
garantie communale dénature l'esprit de la loi initiale», proteste
Marie-Guite Dufay, «les deux tiers de l'enveloppe foncière sont gelés
par cette garantie communale». Alors qu'il reste 1.470 hectares à
consommer à répartir entre 35 territoires, la présidente estime «la loi
inadaptée et à mille lieux des réalités de notre région».
«Nous
l'appliquerons parce que nous sommes républicains», poursuit-elle
néanmoins, «cette adaptation législative est mauvaise, pénalisant les
territoires les plus dynamiques. (…) Il y a un enjeu majeur de
préservation de nos terres cultivables, de nos capacités agricoles. (…)
Cela raisonne au moment où notre autonomie alimentaire est au cœur des
débats nationaux.»
«De nombreuses revendications des agriculteurs
sont légitimes», enchaîne Marie-Guite Dufay qui revient également sur
le plan d'action mis en œuvre pour «résorber» le retard dans le
traitement des dossiers FEADER.
La socialiste entend «s'inscrire
en faux autour d'une petite musique insidieuse» : «non, l'écologie n'est
pas l'ennemie de l'agriculture». «Qualité de production agricole,
qualité des sols, qualité de la ressource en eau, état de la
biodiversité sont en étroite interaction. Les agriculteurs sont souvent
les premiers à vouloir agir dans cette direction pour peu qu'ils en
aient les moyens et que ça ne pénalise pas leur capacité à dégager des
revenus».
Marie-Guite Dufay se dit même encline à «défendre un
travail autour d'une logique de prix plancher auprès des centrales
d'achat».
«Client de l'agriculture local, nous avons une
responsabilité», ajoute-t-elle, évoquant une expérimentation menée dans
21 lycées qui ont atteint une part de produits locaux ou bio de 35% dans
la préparation des repas de leurs cantines. L'exécutif propose à
présent un «bonus» pour les lycées qui passerait des «commandes
massives».
Aux promoteurs de «gros méthaniseurs», Marie-Guite
Dufay annonce réserver les confinancements «aux projets qui ne recourent
pas à des cultures dédiées», de façon à «ne pas amoindrir les cultures
alimentaires».
Alors qu'un projet d'irrigation est en cours de
réflexion à Quetigny, en périphérie de Dijon, la président de la
collectivité signale «une possibilité de financement régional de façon à
répondre à un besoin de financement des maraîchers de ce secteur». Cela
à deux conditions : une protection de la nappe phréatique qui alimente
Dijon et un accord de Bruxelles sur le régime d'aide.
«Agriculture et écologie, cela va ensemble mais cela nécessite des compromis»
Concernant
le champ de l'industrie qui emploie un salarié sur cinq en
Bourgogne-Franche-Comté, apparaissent «des enjeux de recrutement et
d'attractivité importants» : «les entreprises du secteur de l'énergie
sont confrontés à une demande sans précédents».
Au niveau
national, la filière nucléaire compte recruter 100.000 emplois en dix
ans dont 12.000 en Bourgogne-Franche-Comté. En avril, la Région
présentera «une feuille de route pour le nucléaire».
La filière
hydrogène recrute également des soudeurs, chaudronniers, ouvriers de
maintenance, ingénieurs... La Région a candidaté auprès de France 2030
pour être labellisée «école nationale de l'hydrogène».
Julien Odoul : «Vous matraquez la région,
vous ne protégez pas, vous pulvérisez»
Rassembement National«Je m’associe à l’hommage des victimes françaises du Hamas. On regrette qu’il arrive bien tard. Pourquoi le Président de la République a attendu, pourquoi il n’a pas participé à la marche, pourquoi des parlementaires de la République refusent de qualifier le Hamas de terroriste.
Je regrette que certains médias atténuent la souffrance du peuple juif.
Il faut parler de la crise des agriculteurs. Cela fait des années que nous alertons. Depuis le début de l’année, 971 ferme ont fermé. Des hommes et des femmes ne peuvent plus exercer un métier, une passion, avec leur abnégation.
Les agriculteurs sont la profession à qui on a demandé le plus d’efforts. Elle s’est résignée à obéir, pour nourrir les Français. On leur a demandé de se mécaniser, de produire, de produire, de produire... On leur a demandé de polluer, car c’était un des objectifs de l’industrie agroalimentaire.
On leur a parlé de formidable marché. L’idéologie européenne les a restreints. L’idéologie est en train, de les mettre à mort. Elle est dictée par les écologistes. Ils n’ont pas attendu Rousseau, les normes, pour respecter leur bétail et la nature.
Ils sont les premiers écologistes de France, car la terre ils la connaissent.
On leur avait dit que l’agriculture mondialisée serait heureuse. En Nouvelle Zélande, au Chili, oui l’agriculture est heureuse. Nos agriculteurs eux souffrent. Vous avez d’ailleurs approuvé le libre échange. Les normes et les contraintes ne sont respectées par personne au monde.
On a en France la triple peine. On n’a pas les mêmes règles, avec une organisation qui condamne notre agriculture.
Madame la Présidente avec votre majorité, vous avez une responsabilité, avec le scandale des fondes européens. Vos excuses n’atténueront pas les désastres. Et puis il y a votre politique. Je suis sidéré de vous entendre inciter les lycées à acheter local pour leurs cantines. Vous aviez dit 50% on n’est pas à 25% Il n’y a aucune incitation.
Pourquoi vous ne l’avez pas fait depuis neuf ans que vous l’avez annoncé. Il y a une immense trahison. On demande le 100% viande locale dans les cantines.
Je veux aussi parler de l’influence de vos alliés écologistes, avec cette cohabitation forcée avec le loup. C’est une souffrance supplémentaire pour les éleveurs. Le bien être animal ne va que dans un sens. Le mal être des troupeaux vous n’en parler jamais. Vous avez fait le choix du prédateur plutôt que des éleveurs.
Pour votre budget, vous profitez du matraquage de nos concitoyens. Vous matraquez la région, vous ne protégez pas, vous pulvérisez. Cela alors que nos compatriotes sont massacrés. Vous êtes une ennemie du pouvoir d’achat et des Bourguignons et Franc-Comtois.
Gilles Platret : Vous avez le culot de dire
que vous ménager le fonctionnement»
Les Républicains«La crise agricole n’est pas réglée. Nous sommes frappés de voir que la Région a donné le sentiment d’un abandon. Vous l’aviez symbolisé en refusant de rencontrer les agriculteurs venus manifester.
On a besoin de considération, pour la profession agricole, pour qu’elle travaille pour notre survie alimentaire.
Au-delà des retards sur les fonds européens. Votre mea culpa n’en n’est pas un. Votre idéologue rentre partout, en intégrant les éco conditions. Vous êtes dans une logique idéologique.
Le projet de mandat inscrit dans le marbre cette écologie. C’est une erreur. Maintenant, c’est écolo socio on attend le 3ème maillon.
On peut se gargariser des milliards que vous dépensez. Les éco conditions sont injustes car elles dévalorisent nos concitoyens. Plus cher et moins accessible. Votre politique le renchérit.
On dénonce aussi le désastre, l’emballement. Vous parlez de l’emploi dans le nucléaire mais vous ne parlez pas du désastre dans l’automobile. Résistez à l’imposition du tout électrique. On accompagne cette transition.
L’éco conditionnalité pèse et plombe les petites et moyennes entreprise`
Dans une zone d’élevage on ne peut pas avoir une cohabitation avec le loup sur des zones d’élevage. Il faut sacraliser des territoires pour interdire le loup.
Nous souhaitons conjuguer les projets de société avec l’humain.
Le zéro artificialisation nette tue les territoires ruraux.
Concernant le budget : Vous tartinez le miel sur toutes vos décisions. Vous avez le culot de dire que vous ménager le fonctionnement, mais votre gestion est tout sauf rigoureuse. On va vers 1,8 milliard, contre 600 millions en 2015 pour la dette.
A-t-on le droit de parler de bonne gestion, quand on augmente les coûts des cartes grises, et cela est déjà de 53% de hausse pour les Franc-Comtois. Ca augmenter sauf pour les électriques. les tarifs des cantines, 4% pour les abonnement des TER. Même chose sur MOBIGO».
Denis Thuriot : «TER : Ne faut il pas un service
public irréprochable plutôt que d’augmenter»
Majorité présidentielle«Monsieur Odoul, pas de polémique inutile. Des Françaises et des Français sont toujours retenus !
Cette une année 2024 qui débute avec la réouverture des règlements d’intervention. Mais j’ai des nuances sur les augmentations des cartes grises et des TER : Ne faut il pas un service public irréprochable plutôt que d’augmenter. Des particuliers vont utiliser leur voiture, alors que votre majorité se dit écologique.
Nous sommes la première région agricole de France. On soutient les agriculteurs, mais pas les dégradations. L’extrême droite ne manque pas de toupet. Qui a voté contre les aides l’extrême droite, contre le règlement avec 397 milliards d’euros pour la PAC, qui a voté contre le budget, l’extrême droite toujours.
Votre proposition est maladroite, extrémiste et populiste.
Je peux aussi parler du droit à l’IVG qui va être inscrit. Le RN s’est abstenu».
Claire Mallard : «Nous renforcerons les
financements aux solutions écologiques»
Les écologistesLisant
consciencieusement son texte, Claire Mallard (EELV), présidente du
groupe Écologistes et solidaires participant à la majorité, annonce
faire «la place à l'écologie du réel», en réaction aux propos des
opposants, face à «l'urgence de faire face à la vie chère et à l'urgence
d'adapter nos vies à une trajectoire climatique avec laquelle Dijon
aura la température de Carcassonne en 2100».
«Faire davantage en 7
ans que ces 33 dernières années, le défi est énorme mais possible»,
anticipe l'écologiste qui tient à «saluer l'engagement de notre exécutif
aux côtés des services de l’État dans la mise en œuvre de la
planification écologique».
«Nous renforcerons dès cette session
les financements aux solutions écologiques dans les politiques
d'aménagement qui seront désormais ciblées sur les économies d'eau, la
biodiversité, les puits de carbone que sont les sols vivants ou le
recyclage des déchets», annonce celle qui votera le budget présenté par
l'exécutif.
Concernant les TER dont les usagers vont voir le
tarif augmenter, «l'enjeu pour notre groupe est simple : développer
l'offre de train, accessible à un juste prix».
Claire Mallard tisse un parallèle entre les produits phytosanitaires de synthèse et l'amiante
Constatant
que «l'agriculture est en grande souffrance», Claire Mallard analyse
que «le modèle précarise, isole et condamne trop de paysans». «Plus de
la moitié des fermes en France sont possédées par 20% des plus gros
agriculteurs et qui touchent, de ce fait, 35% des aides européennes. Une
distorsion de concurrence organisée par les traités de libre-échange.»
«Les
écologistes ne sont pas encore majoritaires en Europe contrairement aux
droites proche de votre famille politique», cingle Claire Mallard à
l'adresse de Julien Odoul, «dans l'horizon de l'autonomie de la sécurité
alimentaire comme de la juste rémunération des paysans s'éloignent un
peu plus».
L'écologiste tisse un parallèle entre la «mise en
pause» de la réduction des produits phytosanitaires de synthèse et le
scandale sanitaire de l'amiante : «la toxicité de l'amiante a été
identifiée dès 1906, il a fallu attendre 1997 pour l'interdire et des
dizaines de milliers de personnes empoisonnées».
«Les
agriculteurs et les consommateurs méritent mieux que d'être sacrifiés
sur l'autel du produire toujours plus, pour survivre de plus en plus
mal», conclut Claire Mallard. «La seule solution au drame sociale du
monde agricole est la transition aidée, défendue avec constance par les
écologistes, celle qui consiste à rémunérer les pratique
agroenvironnementales et à protéger les communs.»
Muriel Ternant demande «une remise en
cause profonde du modèle agricole actuel»
Parti CommunisteÀ
son tour, Muriel Ternant (PCF), présidente du groupe des élus
communistes et républicains participant à la majorité, demande «une
remise en cause profonde du modèle agricole actuel» en soulignant «la
pression sur les prix à la production» vue comme permettant de «ne pas à
avoir à augmenter les salaires des travailleurs» tout en «engraissant
les firmes internationales de l'aval et de l'amont».
Tout comme
les écologistes, la communiste fustige «l'injustice de la politique
agricole commune qui profite d'abord aux plus grands exploitants
agricoles».
La «mise en pause» du plan Écophyto est vue comme
«une étape inquiétante». La communiste cible l'entreprise allemande
Bayer qui a racheté Monsanto, en pointant «le revenu de 8,3 milliards
d'euros» lié à la commercialisation de l'herbicide Round Up. L'élue
conclut en revendiquant «un grand agroécologique et alimentaire» à
initier en Bourgogne-Franche-Comté.
Jérôme Durain constate «une
forme de trumpisation des esprits»
Parti socialistePrésident
de Notre Région par cœur, principal groupe de la majorité, Jérôme
Durain (PS) raille le «réarmement» voulu par Emmanuel Macron et
«conjugué à toutes les sauces civiques, sécuritaires, démographique».
L'orateur
se penche sur «les tensions qui habitent le pays». «Il faudrait plutôt
baisser les armes et essayer de vivre ensemble, c'est le sens de notre
action régionale», envisage le socialiste. «Nous sommes plutôt du genre
constructif pour que les gens apprennent, entreprennent, réussissent,
créent.»
«La loi immigration a notoirement contribué à la
détérioration du climat», regrette Jérôme Durain qui constate «une forme
de trumpisation des esprits qui ne peut qu'inquiéter».
L'élu
régional critique les choix de l’Éducation nationale en Bourgogne et en
Franche-Comté conduisant à «155 enseignants pour l'académie de
Franche-Comté» et «158 postes supprimés pour l'académie de Bourgogne»
envisagés lors de la rentrée scolaire 2024. Le groupe déposera un vœu
pour contester de telles décisions.
Après avoir déploré la
suppression de l'allocation de solidarité spécifique, Jérôme Durain
critique le «détricotage de la loi Solidarité, renouvellement urbain».
«C'est un encouragement aux maires qui sont réticents à la construction
de logements sociaux.»
«Le ruissellement n'a pas produit beaucoup
d'effet ou alors à l'envers», analyse le socialiste. «Depuis 2020, les
quatre milliardaires français les plus riches et leur famille ont vu
leur fortune augmenter de 87%. Dans le même temps, la richesse cumulée
de 90% des Français a baissé.»
Concernant le changement
climatique et la transition énergétique, «tous les acquis de la
conférence citoyenne sont détricotés un à un», proteste Jérôme Durain
qui renvoie à la saillie de Nicolas Sarkozy : «l'environnement, ça
commence à bien faire».
«Le RN des champs est totalement disqualifié
par ses votes à Strasbourg», tacle Jérôme Durain
Au
lendemain du mouvement social des agriculteurs, le socialiste estime
qu'«il ne sera pas plus profitable d'opposer l'écologie et le monde
agricole pour lutter contre une concurrence déloyale».
Selon
Jérôme Durain, «le Rassemblement national encourage au Parlement
européen, avec les voix LR et Renaissance une PAC qui encourage
elle-même une agriculture extensive». «Le RN des champs est totalement
disqualifié par ses votes à Strasbourg et à Bruxelles, quand il y
siège.»
«Monsieur Odoul coche toutes les cases de la démagogie et
accessoirement d'indécence», enchaîne Jérôme Durain en écho à
l'intervention de l'élu populiste sur l'hommage aux victimes françaises
de l'attaque du Hamas et sur la Une de Libération.
«L'Europe,
vous y siégez peu, elle sert essentiellement à financer votre action
politique», analyse Jérôme Durain. «Monsieur Bardela a produit zéro
rapport et 21 amendements. À titre de comparaison, Glucksman, c'est
2.000 amendements !»
«Il faut prendre en compte la difficulté de moderniser notre réseau d'infrastructures de transports», justifie Jérôme Durain
«Ce
budget primitif 2024 est clair sur ses ambitions et est sain sur ses
fondamentaux de gestion ; l'endettement est contenu, l'investissement
est soutenu, le fonctionnement est maîtrisé», assure l'orateur.
«Il
faut prendre en compte la difficulté de moderniser notre réseau
d'infrastructures de transports», avance-t-il pour justifier la hausse
des tarifs de TER, «nous proposons un modèle d'exploitation alliant
qualité du service et accessibilité».
Malgré la baisse de
démographie scolaire, équivalente à 14 lycées et 18 collèges en moins,
Jérôme Durain revendique «une dotation aux lycées en hausse et un niveau
d'investissement préservé».
Jérôme Durain dénonce les «Janus» régionaux
Après
avoir répondu à Julien Odoul, Jérôme Durain cible Gilles Platret : «il
est facile d'être populaire en opposant l'économie à l'écologie». «Les
problèmes de l'eau, du réchauffement, des intrants, de l'impact
environnemental de nos activités sont devant nous.»
Le socialiste
se penche alors sur la gestion de la Ville de Chalon-sur-Saône dont
Gilles Platret est le maire : «votre dette est de 1.600 euros par
habitants contre 1.000 euros dans les communes de la même strate, (…)
vous vous dépensez 270 euros par habitant contre 364 dans les communes
dans la même strate donc travaillez chez vous !».
Et de dénoncer
les «Janus» parmi les élus régionaux qui ont souvent un autre mandat
local : «quand il s'agit de financer des projets locaux, chacun est
heureux de demander à la Région ce qu'elle peut faire pour les
territoires».
«Il y a un ''en même temps de gauche''», ironise
Jérôme Durain, «c'est à la fois le soutien quotidien aux Bourguignons et
aux Francs-Comtois et c'est la préparation de l'avenir». «Cette
majorité à un cap malgré les crises, (…) une collectivité qui sait où
elle va au bénéfice des Bourguignons et des Francs-Comtois.»