Du 20 septembre au 1er octobre prochains, l'éducation artistique et culturelle va connaître un temps fort – appelé «Ça repart» – dans plusieurs établissements d'enseignement de Bourgogne-Franche-Comté avec une attention particulière pour les zones rurales.

Écoles, collèges, lycées ainsi que structures universitaires vont accueillir des représentations tenues par différents acteurs du monde des arts et de la culture. En plus des moyens habituels de la Culture et de l’Éducation nationale, «Ça repart» reçoit un soutien de 100.000 euros au titre de France Relance.

L'action a été présentée à Dijon ce vendredi 17 septembre par Fabien Sudry, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Jean-François Chanet, recteur de la région académique Bourgogne-Franche-Comté, Aymée Rogé, directrice régionale des affaires culturelles, et Christine Le Noan, directrice générale du CROUS Bourgogne-Franche-Comté.

«Favoriser auprès des jeunes le développement de leur sensibilité et esprit critique»

Pour la préfecture de région, «L’art et la culture sont indispensables à l’épanouissement de chacun. (...) L’objectif est de promouvoir les arts et la culture dans un contexte sanitaire toujours mouvant et favoriser auprès des jeunes le développement de leur sensibilité et esprit critique. C’est ainsi que dans les 8 départements de la région seront proposés un ou plusieurs spectacles de musique, théâtre et danse».

«Cette proposition de mobiliser des moyens financiers dédiés en faveur du spectacle vivant en direction des élèves et des étudiants est sans précédent depuis le lancement du plan France relance. Le projet a bénéficié d’une enveloppe de 100.000 euros permettant ainsi une forte mobilisation des parties prenantes et une rentrée culturelle de grande qualité», insiste la préfecture.

Dans chaque département, 8 établissements de l’enseignement scolaire - 4 écoles, 2 collèges et 2 lycées - accueilleront un ou plusieurs spectacles de musique, théâtre et danse. 64 représentations au total dans la région. Dans l’enseignement supérieur, quatre sites du CROUS – Le Creusot, Montbéliard, Nevers et Vesoul – accueilleront également des représentations.

«On fait venir les artistes dans les établissements»

Les cours d'éducation artistique et culturelle (ÉAC) ont été perturbés par la crise sanitaire même si des contenus numériques ont été diffusés pendant les confinements. Ainsi, la région académique Bourgogne-Franche-Comté a été la seule en France à diffuser une lettre d'informations «Sortir chez vous» pour communiquer sur les contenus ayant un intérêt pédagogique. Une lettre qui a connu «une diffusion d'une ampleur inattendue», constate le recteur.

Avec cette rentrée 2021 arrive le temps de la relance de l'ÉAC ainsi que la reprise des résidences artistiques suspendues du fait de l'épidémie de coronavirus. Il s'agit de «retrouver la création et le spectacle vivant», souligne Jean-François Chanet. «On fait venir les artistes dans les établissements», abonde le préfet.

«L'action correspond aux missions du CROUS», souligne Christine Le Noan, «des missions sur la vie étudiante et l'accompagnement artistique». Le directrice du CROUS évoque ainsi le dynamisme du Théâtre Mansart à Dijon ou encore du Petit Théâtre de la Bouloie à Besançon.

«Participer à la reprise d'activité des entreprises de spectacle vivant»

Le temps fort correspond également un soutien économique au secteur culturel. «L'idée a émergé lors d'une concertation avec les acteurs du spectacle vivant», signale Aymée Rogé, «l'idée est de pouvoir se produire et de renouer avec le public, en particulier avec le public jeune».

«C'est une façon de participer à la reprise d'activité des entreprises de spectacle vivant en conciliant l'objectif d'une éducation artistique et culturelle véritablement partagée qui va toucher chaque enfants, chaque jeune, partout», ajoute Aymée Rogé, «c'est un cercle vertueux soutenu par la DRAC».

Chaque année, la DRAC consacre spécifiquement deux millions d'euros pour l'ÉAC en Bourgogne-Franche-Comté avec «une définition très exigeante» : «offrir une pratique culturelle et artistique aux jeunes, les mettre en contact avec des professionnels, dans un moment qui permet la transmission de connaissances».

Pour établir le programme de «Ça repart», les structures régionales de spectacle vivant ont été mobilisés. Le premier degré verra principalement des actions en lien avec le théâtre tandis qu'elle concerneront la musique dans le second degré et l'enseignement supérieur. La plupart des compagnies sollicitées sont régionales.

Création d'un service spécifique avec une direction localisée à Dijon

«Il n'existe pas de programme de cette ampleur dans le pays aussi important que sur la région Bourgogne-Franche-Comté», signale Fabien Sudry à propos de cette action coordonnant deux académies et une DRAC.

«Ce qui nous distingue au plan national, c'est que nous nous sommes mis, Éducation nationale et enseignement supérieur, en capacité de travailler plus efficacement avec la DRAC», explique Jean-François Chanet.

En effet, avant la fusion des régions, les délégations académies aux arts et à la culture de Dijon et de Besançon avaient des modèles de fonctionnement relativement différents. Il s'agit depuis de «faire converger les deux modèles».

Pour ce faire, la région académique a demandé au ministère la création d'un service ad hoc. Une première en France rendue possible par la réforme territoriale de l’Éducation nationale. La délégation régionale académique à l'éducation artistique et culturelle a ainsi été créée en 2021.

Sa direction est localisée à Dijon. Quatre agents ont été transférés dans cette délégation «sans mobilité géographique». «Nous allons ainsi être plus efficaces et plus équitables territorialement», indique Jean-François Chanet. Les agents de la DRAÉAC travailleront de concert avec les huit référents départementaux ÉAC de l'Éducation nationale.

Présentation des partenaires culturels et des spectacles dans le dossier de la DRAC