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24/09/2025 12:59
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BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ : L’État et la Région favorisent le dialogue autour des énergies renouvelables

Les différents acteurs intéressés par les questions de décarbonation, de biodiversité, de paysage et de patrimoine se sont retrouvés, ce jeudi 18 septembre, à Dijon. «La Bourgogne-Franche-Comté est une terre qui se développe avec les énergies renouvelables», a souligné le préfet Paul Mourier.
Les services de l’État ont rassemblé, ce jeudi 18 septembre 2025, au cinéma Olympia, à Dijon, les acteurs régionaux contribuant à la mise en œuvre de projets d'énergies renouvelables (ENR) – photovoltaïques et éoliens en particulier – pour échanger autour de la conciliation des enjeux de biodiversité, de paysage et de patrimoine. 

Élus locaux, porteurs de projet, agriculteurs, représentants de syndicats d'énergie, représentants d'établissements couvrant un territoire protégé, naturalistes, défenseurs de l'environnement, agents de la fonction publique... Environ 200 personnes venues de la Bourgogne-Franche-Comté ont suivi cette journée organisée par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.

Infos Dijon a interrogé Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Olivier David, directeur de la DREAL Bourgogne-Franche-Comté, et Stéphanie Modde (LE), vice-présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Le préfet Paul Mourier avance une «méthode» pour «concilier énergies renouvelables et biodiversité»


Au nom de l’État, quels messages avez-vous fait passer aux participants de ce séminaire ?

Paul Mourier : «Il ne faut pas en douter : la région Bourgogne-Franche-Comté est une terre qui se développe avec les ENR et qui a vocation à continuer à se développer.»

«Je salue l'organisation de ce séminaire dont le fond était de dire ''comment je résous l'équation développement des ENR – c'est indispensable, on a beaucoup parlé d'éolien, alors qu'il y a plein d'autres sources de production d'énergie renouvelable – en préservant la biodiversité''.»

«Il ne faut pas les opposer, il faut les concilier. C'est une question de méthode,  à la fois pour savoir ce qui est possible ou pas, donc c'est de la donnée, de la donner sur la biodiversité, sur le patrimoine bâti et non-bâti, comment ces données qui vont être le fil rouge à suivre pour savoir ce qui est faisable ou pas faisable. Donc, il faut que cette donnée soit accessible à ceux qui ont des projets d'ENR.»

«Puis, il faut également que ces opérateurs tiennent compte qu'un projet ENR, c'est un projet de territoire, dans les territoires, il y a des citoyens, il y a des élus.» 

Est-ce que les élus locaux se sont emparés de la loi sur l'accélération des énergies renouvelables ? 

Paul Mourier : «Oui pour beaucoup de de communes du territoire, pas toutes. Je les ai relancées, il y a quelques semaines de cela. Certaines n'avaient pas produit leur zone d'accélération des énergies renouvelables, c'est à dire choisir, sur un territoire communal, qu'elles étaient les zones ou prioritairement, pas exclusivement, on pouvait imaginer des projets des projets de production d'énergies renouvelables.»

«Améliorer les mises en relation entre les territoires, les élus, les porteurs de projets»


Un intervenant a dit craindre une mise sous cloche en additionnant les différents angles de protection du territoire. Peut-on encore développer des projets de façon équilibrée ?

Paul Mourier : «Oui parce qu'il y a des projets qui sont acceptés par les préfets qui signent les arrêtés en région Bourgogne-Franche-Comté, chaque mois.»

«C'est vrai qu'on est une région très riche par son patrimoine bâti, très riche par sa biodiversité, très riche par ces paysages – la présence de la forêt est tout à fait importante. Il y a des zones qu'il faut protéger mais la protection n'interdit pas. Donc, il y a vraiment des précautions à prendre.»

«C'est pour ça qu'il est indispensable qu'on améliore les mises en relation entre les territoires, les élus, les porteurs de projets pour améliorer les process de portage de ces projets pour rendre faisables les projets qui sont soumis.»

Le directeur de la DREAL Olivier David entend favoriser «les connaissances mutuelles» des acteurs pour «aboutit à des projets acceptés par la population»


Pourquoi avoir organisé ce séminaire ?

Olivier David : «Dans la région, le développement des énergies renouvelables est un vrai enjeu. On a aussi une région très riche du point de vue du paysage, du patrimoine, de la biodiversité. Pour réussir à développer les projets, il faut absolument qu'on arrive à concilier les projets ENR et biodiversité-paysage-patrimoine.»

«Il y a un besoin d'échanges [entre les différents acteurs], de connaissances mutuelles, de mise à disposition de la connaissance, d'accompagnement des porteurs de projets, pour pouvoir réussir à aboutir à des projets qui sont autorisés, construits et acceptés par la population et les territoires.»

«Pour pouvoir réussir le développement de l'éolien, il faut de mieux en mieux intégrer l'ensemble des problématiques environnementales et d'acceptabilité»

Où en est la Bourgogne-Franche-Comté en matière de développement d'énergies renouvelables ?

Olivier David : «On a un schéma régional, le SRADDET, fait par le conseil régional, qui est parfaitement cohérent avec la stratégie de l’État Développement des énergies ouvrables, avec des objectifs ambitieux de développement à la fois de l'éolien du photovoltaïque, mais aussi de l'ensemble des énergies renouvelables.»

«On est sur une trajectoire avec le développement du photovoltaïque au sol notamment de façon forte, notamment dans un certain nombre de territoires de la région : la Nièvre, la Côte-d'Or, l'Yonne.»

«Inversement, sur le développement des projets éoliens, on observe un fléchissement du développement alors qu'on avait eu un développement important dans les années précédentes. Il faut qu'on arrive à relancer dans la région ce développement de l'éolien pour atteindre les objectifs fixés par le SRADDET. Pour pouvoir réussir ce développement de l'éolien, il faut de mieux en mieux intégrer l'ensemble des problématiques environnementales et d'acceptabilité.»

Est-ce que la loi sur l'accélération des énergies renouvelables a permis effectivement d'accélérer ? 

Olivier David : «La loi sur l'accélération a surtout permis un dialogue beaucoup plus approfondi avec les territoires. C'est le travail qui a été fait sur les zones d'accélération qui ont permis à chaque maire de se poser la question du développement des énergies renouvelables et de se poser la question ''Est-ce que ma commune peut accueillir de l'éolien, du photovoltaïque, dans quelle conditions, où ?'' Et, du coup, de fournir cette réflexion aux porteurs de projet pour pouvoir développer des projets qui réussissent.»

Comment s'articule ce séminaire avec la COP territoriale ?

Olivier David : «C'est, en quelques sorte, une déclinaison de la COP territoriale qu'on mène, en partenariat étroit avec le conseil régional. C'est le développement d'une des actions Mieux développer les énergies renouvelables dans notre région.» 

Selon la vice-présidente Stéphanie Modde, «il faut un véritable partage des richesses pour qu'il y ait de l'appropriation citoyenne»


Quel message avez-vous porté au nom de la Région Bourgogne-Franche-Comté ?

Stéphanie Modde : «Je suis repartie sur le constat que nous devons absolument lier la décarbonation, le dérèglement climatique et la perte de biodiversité. Nous ne pouvons pas opposer l'un à l'autre.»

«Il nous faut absolument pouvoir, à la fois, continuer à décarboner notre région – donc développer les énergies renouvelables – et essayer d'enrayer l'extinction massive des espèces. Deux enjeux qui doivent être mis en synergie. Donc développement des ENR, pas n'importe comment, avec les territoires, pour les territoires.»

«Le préfet a dit quelque chose de très juste que nous partageons à la Région Bourgogne-Franche-Comté : il faut un véritable partage des richesses pour qu'il y ait de l'appropriation citoyenne, de l'acceptabilité et un retour sur territoire parce que tout l'enjeu des ENR, c'est, effectivement, une énergie propre et ancrée sur des territoires.»

Méthanisation et réseaux de chaleur en avance, vigilance sur l'agrivoltaïsme, éolien à redémarrer...


À quel point la Bourgogne-Franche-Comté est en retard par rapport au SRADDET ?

Stéphanie Modde : «Nous devons continuer à accélérer effectivement. Nous avons des secteurs qui sont plutôt en avance : la méthanisation, nos réseaux de chaleur autour des chaufferies bois.»

«J'ai fait une incise sur la spécificité de la forêt dans notre région, il faut savoir concilier les usages le contexte où la forêt dépérit de façon importante du côté franc-comtois notamment ; donc il faut préserver ce puits de carbone et réservoir de biodiversité dont la qualité des sols en capacité de captage de l'eau. Il faut continuer à promouvoir, de façon très raisonnable, tout ce qui est biomasse.»

«Nous avons aussi un développement de l'agrivoltaïsme. C'est quelque chose que nous regardons avec attention parce qu'il faut que ça reste déjà un complément au revenu des agriculteurs dont la mission première est l'alimentation, il en va de notre souveraineté alimentaire. On va avoir des retours d'expérimentation sur l'agrivoltaïsme pour savoir comment cela se passe par rapport à la biodiversité et pour l'acceptabilité.»

«Pour l'éolien, il faut effectivement redémarrer. Nous recevons beaucoup de projets qui n'ont pas pu voir le jour. Les projets doivent être vus très en amont, déjà pour dire quand ce n'est pas possible. Quand c'est possible, il faut se mettre tous les garde-fous nécessaires. C'est pour ça aussi que les naturalistes sont très présents dans cette journée. C'est aux scientifiques de nous dire dans quelles conditions on peut faire.»

«Une fois toutes ces conditions là sont réunies, ce que nous souhaitons, côté Région, c'est que la procédure puisse accélérer pour pouvoir faire sortir de terre des projets éoliens.»

Une cartographie des projets pour discuter avec les partenaires 


Comment bouger le curseur, territoire par territoire, de chaque type d'énergie renouvelable ? 

Stéphanie Modde : «Nous avons un bel outil commun : le comité régional de l'énergie. Nous échangeons effectivement, nous validons. Nous avons validé les zones d'accélération. À partir des spécificités des territoires, en termes de patrimoine remarquable, de patrimoine naturel remarquable, des enjeux avec l'aviation notamment militaire, on n'implante pas de l'éolien partout.»

«Il faut croiser toutes ces données pour avoir une cartographie régionale cohérente et pertinente par rapport à l'ensemble des territoires, répartir aussi et peut-être faire subir un peu moins de pression à des territoires qui sont déjà très occupé par les ENR.»

«L'intérêt maintenant va être autour de l'autoconsommation qui va nous permettre aussi, notamment en milieu urbain, de pouvoir utiliser l'énergie directement parce que nous avons aussi un schéma régional de raccordement, avec ses difficultés propres.»

«C'est pour ça que ce programme de recensement des projets multiples, sur l'ensemble des ENR va nous permettre d'avoir une cartographie et de discuter conjointement avec l'ensemble de nos partenaires sur où on peut implanter, comment, pourquoi, à quelle vitesse...»

«Notre triptyque, c'est la sobriété des usages – il faut quand même baisser la consommation globale –, un effort d'efficacité et ensuite les énergies renouvelables.» 

Message aux futurs élus issus des municipales 


La DREAL est-ellle à même de conseiller un maire sur le type d'énergies renouvelables adéquat pour son territoire ?

Olivier David : «On a des dispositis d'accompagnement des élus. Il y a l'accompagnement classique par les services de l’État. On a aussi des dispositifs ad hoc, comme les Générateurs de l'ADEME : des chargés de missions sont à disposition des maires pour les accompagner. Il y a aussi les dispositif du conseil régional qui sont là pour accompagner les élus dans le dialogue avec les développeurs d'énergie renouvelable.»

«Nous avons besoin de développer les ENR, pas n'importe comment, pas n'importe où, pour décarboner notre région»


Que diriez-vous aux futurs élus issus des prochaines élections municipales ?

Olivier David :«Le développement des énergies renouvelables est souhaitable et nécessaire en Bourgogne-Franche-Comté mais qu'il faut accepter des projets de qualité.»

«Je conseillerais aux maires que, dès qu'ils sont contactés par des développeurs d'énergie renouvelables, de se tourner vers les services de l’État, vers l'ADEME, vers le conseil régional pour être accompagnés dans le développement des projets, dans leurs dialogues avec les développeurs d'énergie renouvelable.»

Stéphanie Modde : «Nous avons recensé l'ensemble de l'ingénierie de territoire, des postes d'animateurs au fait de tout ce qui est possible. Tout l'enjeu, c'est de faire connaître aux maires, notamment aux maires ruraux très représentés dans notre région, un annuaire, mis à jour régulièrement, de qui ils doivent pouvoir contacter très vite pour se faire accompagner en amont et avoir un avis très neutre sur le sujet.»

«Nous avons besoin de développer les ENR, pas n'importe comment, pas n'importe où, pour décarboner notre région, comme notre pays, et pouvoir envisager une France dans laquelle on n'aura pas à subir des journées à plus de 55° comme les prévisions nous les annoncent où, là, la question de la beauté de nos paysages ou de la survie des espèces, y compris la nôtre, seront mises gravement en danger.»

«C'est tout l'enjeu de concilier la biodiversité, les paysages avec la nécessité absolue de décarboner et, donc, de mettre des énergies renouvelables.»

Propos recueillis par 
Jean-Christophe Tardivon

Le dossier de la DREAL sur le séminaire «Énergies renouvelables et conciliation des enjeux naturels et patrimoniaux»


L’État et la Région Bourgogne-Franche-Comté présentent des actions pour «accélérer» la transition écologique


Forum territorial de la COP régionale à Quetigny


L'ADEME revendique «une année record pour la transition écologique» en 2024






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