Selon l'INSEE, la concentration de la population se poursuit aux alentours des
grandes agglomérations et dans la bande frontalière avec la Suisse.
Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, entre 2015 et 2021, près des deux tiers des intercommunalités perdent des habitants, contre un quart entre 1999 et 2009. Elles se situent essentiellement en milieu rural. La principale cause est un solde naturel déficitaire suite à la baisse du nombre des naissances combinée à la hausse de celui des décès.
La concentration de la population se poursuit aux alentours des grandes agglomérations et dans la bande frontalière avec la Suisse.
Depuis 2015, la région perd en moyenne 3 500 habitants chaque année
Au 1er janvier 2021, la population de Bourgogne-Franche-Comté s’établit à 2 800 194 habitants. Depuis 2015, la région perd en moyenne 3 500 habitants chaque année, soit une diminution de 0,1 % par an. Cela constitue une inflexion notable par rapport aux périodes antérieures. Ainsi, entre 1999 et 2009, elle gagnait 8 300 habitants par an, soit une augmentation moyenne annuelle de 0,3 %.
Cela s’explique par les deux facteurs influant sur la démographie. D’une part, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, est désormais déficitaire (-0,1 % par an). Cette contribution à l’évolution démographique était de +0,2 % par an dans les années 2000. D’autre part, les arrivées dans la région équilibrent à présent les départs, alors que la contribution du solde migratoire à l’évolution de la population était de +0,1 % par an sur la période 1999-2009.
De plus en plus de territoires en décroissance
La décroissance démographique touche désormais 70 des 113 intercommunalités, ou établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), de la région. Elles étaient 26 dans ce cas dans la décennie 2000.
La baisse de la population affecte surtout des zones les moins denses de l’ouest de la région, le nord de la Haute-Saône et le sud du Jura. Elle est particulièrement marquée dans neuf EPCI perdant plus de 1 % d’habitants chaque année. Dans celles de L’Isle-sur-Serein et de Saint-Pierre-le-Moûtier, les évolutions se sont inversées, puisqu’elles étaient positives entre 1999 et 2009. Dans les intercommunalités de Saint-Claude, Clamecy et Tonnerre la baisse s’est amplifiée d’environ un point.
Dégradation du solde naturel due au vieillissement de la population
La baisse de la population dans ces 70 intercommunalités s’explique essentiellement par un solde naturel déficitaire qui affecte 57 d’entre elles, alors que 34 étaient concernées entre 1999 et 2009.
Dans des territoires où la population était plus âgée qu’ailleurs, l’arrivée aux âges élevés des générations nombreuses nées pendant le baby boom et la baisse des naissances ont pour conséquence de créer ou d’amplifier un solde naturel déficitaire. Il est notablement négatif dans les zones rurales, en particulier dans les communautés de communes nivernaises de Corbigny ou Château-Chinon.
Parallèlement, nombre de jeunes partent vers des territoires où les opportunités d’études et d’emplois sont plus nombreuses et variées. Ainsi, la situation migratoire de ces 70 intercommunalités s’est également dégradée. 42 EPCI enregistrent davantage de départs d’habitants que d’installations de nouveaux arrivants, alors que 22 EPCI étaient dans ce cas dans les années 2000.
Les intercommunalités où l’économie est particulièrement tournée vers l’industrie, un secteur en difficulté, sont très confrontées au défi migratoire et à la baisse de la population. La communauté urbaine Le Creusot-Montceau, où sont implantés de grands employeurs de la métallurgie, perd 5 000 habitants en 6 ans. Il en va de même pour celle de Belfort, où l’industrie automobile est en pleine transition vers l’électrique, qui en perd 4 500 sur la même période.
Des territoires toujours en croissance, mais en perte de vitesse
34 intercommunalités continuent de gagner des habitants entre 2015 et 2021, mais pour 26 d’entre elles, la croissance ralentit. Pour la plupart, les soldes naturel et migratoire sont moins favorables ou se dégradent.
Le ralentissement démographique touche certains territoires pourtant dynamiques près de la frontière suisse, où de jeunes actifs s’installent pour bénéficier d’un emploi helvète mieux rémunérés qu’en France. Il concerne également les EPCI limitrophes de ceux de Dijon, Besançon, Mâcon et Sens du fait d’un ralentissement de la périurbanisation et d’un affaiblissement du desserrement parisien.
La croissance maintient son rythme au sein des EPCI de Besançon, Mâcon, Dole et Champagnole. La dégradation du solde naturel est plus que compensée par une amélioration du solde migratoire. En particulier, l’attractivité de Dole se renforce, bénéficiant de sa situation à mi-chemin entre les deux grands pôles d’emplois de la région que sont Dijon et Besançon.
La progression s’accélère dans les quatre intercommunalités de Pontarlier, Dijon, Sens et Sancey. Dans ces quatre EPCI le solde migratoire est redevenu excédentaire.
En particulier, la capitale des Ducs, pôle économique et universitaire important de la région, attire des jeunes actifs, des familles et des étudiants. Sens et Pontarlier bénéficient de leur proximité avec les pôles majeurs d’emplois que sont Paris et la Suisse.
Nicolas Bourgain, David Brion (Insee)
Communiqué
Évolution de la population par intercommunalité entre 2015 et 2021 en Bourgogne-Franche-Comté