
FDJ United propose une nouvelle édition de l’offre de jeux «Mission Patrimoine». Le ticket est vendu 15 euros et 1,83 euro est reversé à la Fondation du patrimoine. Du 8 au 22 septembre, auront lieu huit tirages Loto dédiés. 0,54 euro sera reversé pour chaque grille de 2,20 euros jouée.
La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ UNITED, est heureuse de dévoiler les 8 sites départementaux de la région Bourgogne-Franche-Comté sélectionnés en 2025 (102 projets au total en France métropolitaine et collectivités d’outre-mer). Ils bénéficieront du soutien financier de la huitième édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine qui est lancée ce jour.
Après une séquence de lancement de la nouvelle édition de l’offre de jeux « Mission Patrimoine » en présence de Madame Rachida Dati, ministre de la Culture, l’annonce des lauréats a été faite par les partenaires de la Mission Patrimoine, lundi 1er septembre 2025, depuis l’Hôtel de Magny, lauréat départemental 2025 pour Paris avec :
Stéphane Bern, chargé de la Mission Patrimoine
Jean-François Hebert, directeur général des patrimoines et de l’architecture au ministère de la Culture
Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation du patrimoine
Stéphane Pallez, présidente directrice générale de FDJ UNITED
Gilles Bloch, président du Muséum national d’Histoire naturelle
Les 8 sites départementaux de la Mission Patrimoine 2025 en Bourgogne-Franche-Comté sont :
Eglise Saint-Saturnin à Saulieu (Côte-d’Or)
Ancienne tuilerie du Schiste à Lods (Doubs)
Maison du jardinier du château de Verreux à Arbois (Jura)
Maison des échevins à Corbigny (Nièvre)
Lavoir-fontaine-abreuvoir à Nantilly (Haute-Saône)
Tinailler du château des Moines à Berzé-la-Ville (Saône-et-Loire)
Grange cistercienne de Beauvais à Venouse (Yonne)
Eglise Saint Martin de Morvillars (Territoire de Belfort)
CÔTE-D’OR - ÉGLISE SAINT-SATURNIN À SAULIEU
La restauration de cette église permettra son ouverture au public.
Propriétaire : Commune de Saulieu
Nombre d’habitants : 2 200
Territoire : à l’Ouest du département, dans le parc naturel du Morvan
Protection au titre des monuments historiques : inscrit
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Située au sud de la ville, nichée au milieu du cimetière, l’église Saint Saturnin est placée au bord de l’ancienne voie romaine qui reliait Autun à Avallon. La construction de l’édifice primitif est située au Ve ou VIe siècle, à proximité de la nécropole gallo-romaine, tandis que les parties les plus anciennes de l’église actuelle datent du XIIIe siècle.
Particulièrement riches, la croisée du transept, deux chapelles et la première travée du chœur sont en effet ornées de croisées d’ogives posées sur des culots sculptés figurant des têtes de personnages et d’animaux. Bien qu’agrandie et modifiée à maintes reprises au cours de son histoire, l’église conserve toujours son clocher avec sa couverture particulière faite de tuiles en bois. Au chevet de l’église reposent aujourd’hui Bernard Loiseau, célèbre restaurateur local et François Pompon, sculpteur animalier de renom.
PROJET DE VALORISATION
Avant sa fermeture en 2022, la ville utilisait l’église pour y organiser des concerts et des expositions. Les offices religieux étant majoritairement célébrés dans la basilique Saint-Andoche de Saulieu, également à charge de la commune, l’objectif est une fois les travaux terminés de redonner à l’édifice une vocation culturelle. Elle pourra être mise à disposition d’associations et d’écoles afin d’y accueillir diverses animations respectueuses du lieu (concerts, expositions, conférences, etc..).
Cette restauration s’intègre dans un programme plus vaste de valorisation du patrimoine de la Ville, avec la restauration de la fontaine située devant la basilique et une aide aux propriétaires privés, en partenariat avec le Fondation du patrimoine, en cours jusqu’à 2027 avec le soutien du Département de la d’Or.
ÉTAT DE PÉRIL
Le monument n’a pas fait l’objet de travaux de restauration importants depuis plusieurs décennies, la petite ville de Saulieu ayant un important patrimoine bâti à entretenir avec, entre autres, la Basilique Saint Andoche, sur laquelle d’ailleurs des travaux sont à envisagés dans les prochaines années. Ce manque d’entretien a rendu l’édifice dangereux et a conduit la Municipalité à en interdire l’accès au public depuis 3 ans.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Restauration des enduits, remplacement des couvertures, création d’un parvis pierre, reconstruction de l’auvent et restauration des vitraux. Concernant les toitures les tuiles en essentes bois seront remplacées à l’identique tout comme les tuiles plates et canal. Une fois ces travaux réalisés, le bâtiment sera de nouveau ouvert au public.
Démarrage des travaux : automne 2025
Fin des travaux : fin 2026
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/103260
Eglise Saint-Saturin à Saulieu (photographie commune de Saulieu)
DOUBS - ANCIENNE TUILERIE DU SCHISTE À LODS
Sauvons cette ancienne tuilerie, un patrimoine artisanal et industriel en péril.
Propriétaire : SCOP Atelier de la Grande Oye
Nombre d’habitants : 244
Territoire : rural, au centre du département
Protection au titre des monuments historiques : non protégé
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Implantée à partir de 1853 par la société Leclair & Cie sur la rive gauche de la Loue, la tuilerie du lieu-dit Le Schiste produisait briques, tuiles et poteries à partir du schiste bitumineux exploité sur place jusqu’à la fermeture de l’usine au début du XXe siècle. Transformé en scierie de 1936 à 1968, le site se distingue par la qualité architecturale de ses bâtiments. Le vaste atelier de fabrication est construit en moellon de calcaire, percé de grandes baies cintrées et orné d’un toit à croupes en tuiles plates et mécaniques. Une grande cheminée en brique complète l’édifice tandis que le bâtiment d’eau attenant abritait des turbines hydrauliques dés les années 1930.
Aujourd’hui réhabilitée en atelier de charpente, la structure conserve ses deux murs de 50 mètres de long ajourés de voûtes vitrées et une charpente sans poteaux ni refends, demeurant un témoignage précieux du patrimoine industriel et architectural de la vallée de la Loue.
PROJET DE VALORISATION
Installée dans l’ancienne tuilerie de schiste, l’entreprise coopérative L’atelier de la Grande Oye donne une nouvelle vie à ce site historique. Spécialisée dans les techniques préindustrielles de charpente, elle met en place un modèle artisanal unique, alliant savoir-faire traditionnel, écologie et innovation sociale.
Fondé il y a 16 ans, l’atelier a participé à la restitution de la charpente de Notre-Dame de Paris. Travaillant exclusivement avec du bois local, elle procède à l’équarrissage à la hache garant d’une grande qualité esthétique et technique. Le projet de l’entreprise comprend un fort enjeu de transmission : des formations aux techniques anciennes sont proposées plusieurs fois par an, attirant des dizaines de professionnels.
L’espace encore inutilisé pourrait accueillir à terme d’autres artisans.
ÉTAT DE PÉRIL
La tuilerie est dans un état de délabrement avancé au niveau de la charpente. La croupe Est est entièrement détruite et doit être rénovée dans son intégralité, y compris les éléments majeurs comme l’entrait de 16 mètres et plusieurs arêtiers de 12 mètres. Plusieurs fermes de la charpente présentent des dégâts importants nécessitant l’étayage et le remplacement partiel ou total de certaines pièces (arbalétriers, contre-fiche). L’ensemble des chevrons et des lattes doivent enfin être remplacés. En ce qui concerne la couverture, elle doit être entièrement refaite car les tuiles sont largement défaillantes et n’assurent plus l’étanchéité de la toiture.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Le projet prévoit une restauration partielle mais structurellement importante de la charpente, avec la reconstruction complète de la croupe Est ainsi que des interventions ciblées sur plusieurs fermes endommagées. Elle sera réalisée par l’atelier de charpente occupant le bâtiment.
Cette opération s’accompagnera d’une rénovation complète de la couverture, devenue nécessaire en raison de la vétusté généralisée des éléments de toiture.
Démarrage des travaux : début 2026
Fin des travaux : fin 2026
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/101729
Ancienne tuilierie de schiste à Lods (photographie Atelier de la Grande Oye)
JURA - MAISON DU JARDINIER DU CHÂTEAU DE VERREUX À ARBOIS
Une maison au coeur d’un parc à restituer dans son esprit XIXe siècle.
Propriétaire : particulier (V. Richard)
Nombre d’habitants : 3 407
Territoire : Centre-Est du département
Protection au titre des monuments historiques : inscrit
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Le château de Verreux à Arbois a été construit à la fin du XVIIIe siècle, par Jean-Baptiste Domet de Mont, lieutenant général du bailliage et maire d’Arbois. Ses initiales se trouvent toujours au-dessus de la grille d’entrée du domaine.La demeure actuelle date donc d’avant la Révolution française, cependant les éléments alentours, orangerie, grange-chenil, maison du jardinier et parc à l’anglaise ont été réalisés dans la première moitié du XIXe siècle. La propriété change plusieurs fois de mains et en 1938 est vendue à M. Joseph Girard, secrétaire général de la compagnie des chemins de fer et père de l’appellation d’origine contrôlée pour le vin d’Arbois.
PROJET DE VALORISATION
Il est prévu de créer un musée du vin dans la maison dite «du jardinier», ainsi qu’un circuit de visites des jardins restaurés sur les traces de Joseph Girard, inventeur de l’AOC et ancien propriétaire des lieux. Un partenariat avec le lycée agricole jouxtant le château a déjà été mis en place, avec plusieurs classes venues pour se former auprès d’un vigneron. A terme le projet prévoit la replantation de 50 à 60 ares de cépages de vignes au sein du domaine. Le corps de logis sera en partie ouvert au public, et pour l’autre partie utilisé à des fins commerciales sans usage encore défini à ce jour. Le propriétaire souhaite enfin continuer à accueillir dans le parc les « Causeries Pasteur » organisées en partenariat avec la ville.
La grange du domaine est utilisée par le domaine viticole adjacent pour l’embouteillage, et les vieilles caves situées en dessous seront ouvertes au public.
ÉTAT DE PÉRIL
Le château y compris ses dépendances et son parc se trouvent dans un état important d’altération. En mars 2022, la maison du jardinier a fait l’objet d’une mise en sécurité par la dépose des éléments menaçant de s’effondrer et la mise en place d’un bâchage. Cela n’a pas permis d’éviter les derniers effondrements de la façade côté parc en septembre 2023 puis février 2024. Actuellement, l’état de conservation de l’édifice est très menacé, à courts termes, sans action spécifique.
Plusieurs méthodes ont été envisagées, mais il existe un risque élevé pour la sécurité des intervenants. Il a notamment été évoqué un butonnage des murs gouttereaux, puis la dépose des éléments restants de la toiture jusqu’au mur de refend par un moyen mécanique et la mise en place d’une protection des arases avant de pouvoir envisager une reconstruction.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Des travaux ont débuté par la sécurisation de la Tour Est du corps de logis à l’été 2024 (Hors Mission). La présente demande porte sur la réhabilitation de la maison du jardinier (Tranche 2) avec la restitution à l’identique de l’enveloppe. Le corps de logis sera ensuite restauré (Tranche 3), avec la consolidation structurelle des planchers et la réfection des charpentes et toitures, puis le parc à l’anglaise (Tranche 4) dans ses dispositions d’origine, avec l’orangerie et la rivière artificielle (Tranche 4).
Démarrage des travaux : automne 2026 (tranche 2)
Fin des travaux : automne 2027
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/100680
Maison du jardinier du Château de Verreux à Arbois (photographie V. Richard)
NIÈVRE - MAISON DES ÉCHEVINS À CORBIGNY
Une maison médiévale en cœur de bourg, à restaurer pour devenir pôle socio-éducatif.
Propriétaire : association APIAS
Nombre d’habitants : 1 363
Territoire : Nord du département
Protection au titre des monuments historiques : non protégé
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Construite au XVIIe siècle, cette maison de Corbigny servait autrefois de résidence aux échevins, magistrats municipaux chargés d’administrer la ville et de rendre la justice. Cet édifice, caractérisé par son architecture typique de la région avec ses façades de pierre et ses toits en ardoise, symbolise l’importance de Corbigny en tant que centre administratif et commercial local. En effet, bien qu’une petite ville, Corbigny avait à l’époque une influence certaine, notamment grâce à ses foires et à son marché attirant les habitants des villages environnants. Au fil des siècles, la ville a connu plusieurs périodes de transformation. Les guerres, les changements économiques et les réformes administratives ont modifié son paysage urbain, mais la maison des échevins est restée un symbole fort de l’histoire locale. L’acquisition et la restauration de cet édifice par l’association APIAS, acteur socio-éducatif important du territoire, vise à redonner vie à cet espace.
PROJET DE VALORISATION
L’APIAS, Association Pour l’Insertion et l’Accompagnement Social, a pour vocation préserver cet élément emblématique du patrimoine culturel de la ville, mais aussi de lui redonner vie en lui conférant une dimension sociale et solidaire. La maison sera un espace d’accueil dédié au Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) qui accompagne des adultes en situation de handicap, garantissant ainsi aux personnes en difficulté un cadre d’accompagnement adapté. Des espaces administratifs y seront également implantés, afin de libérer des locaux pour accroitre la capacité d’accueil d’un autre foyer de l’association à Marigny-sur-Yonne. De plus, sera installé sur place la « fabriboutique » de la ressourcerie de l’association, un lieu où des salariés en insertion professionnelle pourront développer leurs compétences dans le domaine de la vente avec des produit chinés et recyclés et redynamisant ainsi la rue commerçante du centre-bourg.
ÉTAT DE PÉRIL
La maison des échevins est en deux parties distinctes. La plus ancienne et emblématique, au fond de la cour intérieure, se trouve dans un état de délabrement avancé nécessitant d’importants travaux. Le bâtiment montre des faiblesses structurelles au niveau des murs porteurs et des charpentes, qui devront être renforcés pour assurer sa pérennité. Les intempéries et l’abandon ont contribué à détériorer les poutres, les couvertures et les tommettes au sol. Dans l’autre partie du bâtiment se trouve un escalier monumental en colimaçon, véritable chef-d’œuvre architectural incrusté dans les murs épais, qui date de l’époque.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Les travaux envisagés sont les suivants :
- Désamiantage des structures et renforcement structurel des deux bâtiments
- Restauration de la façade sur rue et de la couverture
- Démolition des ajouts non-patrimoniaux dans la cour intérieure afin de lui redonner son intégrité architecturale
- Rénovation des espaces de vie en bureaux et travaux d’aménagement PMR (hors Mission Patrimoine)
Démarrage des travaux : courant 2025
Fin des travaux : courant 2026
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/103768
Maison des échevin à Corbigny (photographie APIAS)
HAUTE-SAÔNE - LAVOIR-FONTAINE-ABREUVOIR À NANTILLY
Un lavoir rural en péril, halte fraîcheur d’un circuit de randonnée et de Compostelle.
Propriétaire : commune de Nantilly
Nombre d’habitants : 441
Territoire : Sud-Est du département, dans le val de Grey
Protection au titre des monuments historiques : non protégé
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Ce lavoir-fontaine-abreuvoir, dit « du Moulin », est le dernier lavoir du village de Nantilly en fonctionnement. Les plans ont été dessinés par Louis Moreau en 1828, architecte très productif en Haute-Saône, mais qui maîtrise mal le sujet hydraulique. Dysfonctionnel à l’origine, les travaux de construction du lavoir donneront lieu à un procès de la commune avec son concepteur jusqu’en 1840. L’édifice fait alors l’objet d’une seconde période de reprise des plans et de construction par l’architecte Delanne en 1841, date qui figure toujours aujourd’hui sur le haut du puisard. Situé sur le passage du Chemin de Compostelle, le bâtiment offre une halte rafraîchissante aux pèlerins. Alimenté par une source jamais asséchée, il est refuge de biodiversité et y sera à terme introduit une végétation aquatique dans l’abreuvoir.
PROJET DE VALORISATION
En plus d’un lieu de pause sur le Chemin de Compostelle, le lavoir-fontaine-abreuvoir est, depuis le printemps 2025, l’un des principaux points d’intérêt d’un circuit de randonnée pédestre mis en place par la commune de Nantilly. Le tracé est animé par 12 tables de lecture, dont une devant le lavoir. Porté par la CC Val de Gray, ce projet répond à une démarche d’extension du maillage des voies douces sur le bassin Graylois. Le circuit sera inscrit au PDIPR (Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée) et fera l’objet de fiches touristiques à l’Office du Tourisme de Gray.
ÉTAT DE PÉRIL
Une restauration est urgente pour le lavoir, sur lequel il est constaté de nombreuses fissurations traversantes. Les murs sont déchaussés, le dallage éclaté et de guingois, et des tirants de sécurisation ont déjà été installés temporairement. L’humidité venant du toit terrasse de la fontaine endommage la structure, et il y de nombreuses fuites (puisard, bassin) qui en font un lieu devenu dangereux pour les habitants et les passants.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Afin de restaurer le lavoir, les opérations suivantes sont prévues :
- Curage des ragréages du sol,
- Dépose et remplacement des pierres hors d’usage, jointement, enduit, remaillage des fissures et remplacement des moellons,
- Coulinage et réfection du lien de charpente, reconnexion des descentes d’eaux pluviales et restauration du pavage en pied de mur.
Démarrage des travaux : Début 2026
Fin des travaux : Fin 2026
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/103785

Lavoir-fontaine-abreuvoir à Nantilly (photographie Commune de Nantilly)
SAÔNE-ET-LOIRE - TINAILLER DU CHÂTEAU DES MOINES À BERZÉ-LA-VILLE
Un bâtiment agricole au cœur d’un site d’exception, à préserver pour enrichir l’offre touristique.
Propriétaire : particuliers (J. et G. de Buxeuil de Roujoux)
Nombre d’habitants : 701
Territoire : à 15 km de Mâcon, sur la route de Cluny
Protection au titre des monuments historiques : non protégé
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Le château de Moines est un ancien doyenné de l’abbaye de Cluny, jouxtant la Chapelle des Moines classée au titre de ses peintures murales du XIIe siècle. L’habitation principale a été rachetée par de jeunes propriétaires en 2021 qui ont démarré sa restauration. Parmi les autres bâtiments se trouve un tinailler (terme utilisé dans le sud Saône-et-Loire pour désigner un chai) abritant un remarquable pressoir à grand-point du XVIIe siècle. L’Histoire rapporte que Berzé était le doyenné préféré du célèbre Abbé Hugues de Semur, à l’origine de la construction de Cluny III et de la Chapelle de Berzé.
PROJET DE VALORISATION
Un projet est actuellement à l’étude pour transformer le tinailler en salle de réception/événementiel avec la possibilité de créer des hébergements dans la longère adjacente. Le bâtiment sera, à la suite des travaux, ouvert au public. Le château est ouvert pour les JEP et accueille ponctuellement des événements menés par des associations locales. Par la suite, des visites, des expositions ou même des concerts pourront être organisés dans le tinailler. Parallèlement, le bâtiment jouxtant l’édifice sera mis à disposition du Centre des Monuments Nationaux (CMN) qui assure depuis quelques années les nombreuses visites de la Chapelle des Moines. Le souhait du CMN est d’utiliser ce bâtiment annexe pour améliorer l’accueil des visiteurs et d’y aménager une boutique.
ÉTAT DE PÉRIL
La toiture du tinailler est à refaire : les entraits de fermes sont posés sur des empilements de parpaings et il pleut sur le pressoir monumental. La charpente est en mauvais état et un morceau de toiture s’est affaissé en raison de la rupture d’un chevron. Les maçonneries qui menacent par endroits sont à reprendre.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Différents types de travaux sont prévus :
- Couverture avec la dépose des tuiles actuelles et la repose de nouvelles tuiles,
- Charpente avec la dépose des fermes en mauvais état, réutilisation des bois existants encore en état et remplacement des bois en mauvais état,
- Maçonnerie avec le projet de salle de réception, réfection des sols, démolition des murs intérieurs et réfection des joints.
Démarrage des travaux : automne 2025
Fin des travaux : mi-2026
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/84048Tinailler du château des moines à Berzé-la-Ville (photographie M. & Mme de Buxeuil de Roujoux)
YONNE - GRANGE CISTERCIENNE DE BEAUVAIS À VENOUSE
Une bergerie cistercienne à sauver, moteur de lien social et d’activités en milieu rural.
Propriétaire : association Grange de Beauvais
Nombre d’habitants : 291
Territoire : à 17 km au Nord de Chablis et d’Auxerre
Protection au titre des monuments historiques : non protégé
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Mentionnée dès 1237, la bergerie dite « grange de Beauvais » appartenait au vaste domaine agricole de l’abbaye cistercienne de Pontigny, seconde fille de Cîteaux fondée en 1114. Une quinzaine de fermes céréalières ou d’élevage (dites « granges ») et d’exploitations viticoles (les « celliers ») assuraient l’assise économique du monastère. Exploitée par des frères convers jusqu’au XIVe siècle, la grange de Beauvais fut ensuite confiée à des fermiers jusqu’à la Révolution. Vendue comme bien national en 1791, elle a conservé sa vocation agricole et pastorale jusqu’en 1995. La cohérence de l’ensemble des bâtiments du site reste préservée, avec ferme, bergerie, colombier et fournil, témoignant de l’organisation médiévale monastique. Un jardin médiéval et un potager sont venus compléter l’ensemble en 2018.
PROJET DE VALORISATION
Depuis 25 ans, l’association Grange de Beauvais restaure le site en y développant de multiples activités : culture de produits maraichers vendus sur place, production de miel, cuisson hebdomadaire de pains dans le four à bois, chantiers bénévoles de restauration, fablab intergénérationnel avec initiation à l’utilisation des outils numériques pour les personnes âgées par des jeunes en insertion dans le cadre d’un partenariat avec La Poste, ateliers créatifs, pique-nique à la ferme, location d’espaces, etc. Ouvert à la visite, notamment guidée, et avec près de 15 manifestations organisées chaque année, le site accueille autour de 4 000 visiteurs par an. Des liens ont été tissés avec les nouveaux propriétaires de l’abbaye de Pontigny, voisine du site, ainsi qu’avec la Cité des climats et vins de Bourgogne à Chablis, pour accueillir des visiteurs. La restauration de l’ancienne bergerie, plus ancienne construction du site, permettra d’en renforcer l’attractivité et d’en faire l’espace d’accueil des visiteurs. Actuellement fermé au public, l’édifice abritera également une boutique, un espace de médiation numérique sur l’histoire du lieu et un espace où pourront se dérouler expositions et conférences.
ÉTAT DE PÉRIL
La bergerie, qui forme l’angle Sud-Ouest de la grange, est actuellement couverte partiellement par des tôles et la partie en tuile est en bout d’usage. Sa charpente médiévale a été consolidée provisoirement par des étais et filins dans l’attente des travaux d’urgence. Les fissures dans les murs de soutènement s’accentuent à cause de l’instabilité de la couverture et des aléas climatiques.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
- Restauration de la charpente, restitution d’une couverture en tuiles plates de Bourgogne et reprise des réseaux d’eaux pluviales,
- Restauration des maçonneries et reprise des menuiseries,
- Reprise de l’isolation en charpente et des murs à ossature bois, avec des matériaux biosourcés (selon étude thermique à réaliser),
- Aménagement des intérieurs et des abords, notamment pour l’accueil du public à mobilité réduite (hors Mission).
Démarrage des travaux : automne 2025
Fin des travaux : Fin 2027
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/101359
Grange cistercienne de Beauvais à Venouse (photographie Gilbert Terreaux)
TERRITOIRE DE BELFORT - EGLISE SAINT MARTIN DE MORVILLARS
Une église du XIXe siècle à restaurer pour préserver sa vocation cultuelle et culturelle.
Propriétaire : commune de Morvillars
Nombre d’habitants : 1 083
Territoire : Grand Belfort
Protection au titre des monuments historiques : non protégé
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Située au cœur de Morvillars, l’église Saint-Martin est un témoin du patrimoine religieux, architectural et industriel local. Edifié entre 1883 et 1886 sur les vestiges d’une église médiévale, elle incarne un élan de modernité impulsé par les grandes familles industrielles belfortines, notamment les Viellard et les Migeon. Conçue par l’architecte Robert Saglio, cette église de style roman impressionne par ses dimensions, 44 mètres de long sur 22 de large, et présente une nef à cinq travées et un clocher-porche à flèche effilée. Elle allie sobriété monumentale et richesse décorative, intégrant des éléments anciens précieux : un retable baroque de 1683, des statues polychromes du XVIIIe siècle, un tableau de 1764, ainsi que des vitraux de 1885. Lieu de mémoire autant que de culte, l’église abrite une crypte familiale sous le chœur, destinée à la sépulture des Vieillards, dirigeants de VMC Pêche, entreprise encore implantée dans la commune et membre des Hénokiens, réseau international d’entreprises familiales bicentenaires. L’église Saint-Martin représente donc un lieu de l’identité locale.
PROJET DE VALORISATION
Si l’église Saint-Martin conserve sa vocation cultuelle, accueillant offices, mariages, baptêmes et obsèques, elle connaît depuis deux ans un ambitieux projet de valorisation culturel. Portée par une association locale dynamique, une programmation régulière a vu le jour avec des concerts attirant plusieurs centaines de personnes à chaque édition. L’intégralité des fonds récoltés sont dédiés aux réparations et à l’entretien de l’édifice. Des visites guidées sont proposées lors des Journées Européennes du Patrimoine, co-animées par l’office de tourisme de Belfort en collaboration avec la société d’histoire locale.
ÉTAT DE PÉRIL
Malgré les efforts déjà engagés pour la sauvegarde de l’église, notamment la réflexion du toit, la commune a besoin de fonds complémentaires pour pouvoir poursuivre les travaux. De nombreux enchevêtrements subsistent, mettant en péril l’intégralité de l’édifice. Parmi les problèmes les plus alarmants il est constaté l’affaissement progressif des vitraux et des fragilités sur la structure du clocher qui présente des fissures préoccupantes. A l’intérieur, le plâtre des voûtes centrale se délite peu à peu, signe d’une dégradation avancée. Des infiltrations d’eau persistent sous les vitraux, aggravant l’état général des murs et des finitions. Le sol n’est pas épargné, plusieurs dalles de l’allée centrale sont cassées. Sans intervention rapide, ces désordres risquent d’accélérer la dégradation de l’église, mais aussi de rendre son accès dangereux.
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Des premiers devis pour planifier les travaux à mener en fonction des urgences sanitaires ont été établis, pour mener la restauration sur plusieurs exercices. Le clocher sera consolidé et les parements intérieurs seront assainis et les vitraux restaurés.
Démarrage des travaux : printemps 2026
Fin des travaux : été 2027
Pour en savoir plus :
https://www.fondation-patrimoine.org/15303
Eglise Saint Martin de Morvillars (photographie Commune de Morvillars)
LES NOUVEAUTÉS DE LA MISSION PATRIMOINE EN 2025
L’OFFRE DE JEUX « MISSION PATRIMOINE » DE FDJ UNITEDLe groupe FDJ UNITED propose dès le 1 er septembre une nouvelle édition de l’offre de jeux « Mission Patrimoine ». Décliné en trois versions, le ticket est construit autour de six jeux et d’un jeu bonus, et met en avant les 18 sites emblématiques des régions sélectionnés par la Mission Patrimoine en 2025. Vendu 15 €, il permettra aux joueurs de remporter jusqu’à 1,5 million d’euros. Le montant du prélèvement sur les mises revenant normalement à l’Etat, soit 1,83 € par ticket acheté, sera reversé à la Fondation du patrimoine.
En outre, le Groupe propose, du 8 au 22 septembre, huit tirages Loto dédiés dans le cadre du dispositif Mission Patrimoine :
- Les 8, 10, 13, 15, 17, 20, et 22 septembre, les joueurs auront la possibilité de participer à un tirage Loto, dont le jackpot s’élèvera à 2 millions d’euros minimum. Un Super Loto aura également lieu le vendredi 19 septembre, à la veille des Journées européennes du patrimoine, avec un jackpot de 13 millions d’euros minimum. 0,54 € sera reversé par l’État à la Fondation du patrimoine pour chaque grille de 2,20 € jouée, et 0,73 € pour chaque grille de 3 euros jouée dans le cadre du Super Loto.
LA MISSION PATRIMOINE EN BREFEn septembre 2017, le président de la République a confié à Stéphane Bern une mission d’identification du patrimoine en péril et de recherche de nouvelles sources de financement pour le restaurer. De cette initiative est né le « Loto du patrimoine », une opération organisée par la Fondation du patrimoine, FDJ UNITED et le ministère de la Culture.
Un partenariat a été établi par une convention pluriannuelle entre ces trois partenaires qui définit le fonctionnement.
Cette opération originale a suscité dès son lancement l’engouement des Français : plus de 7 000 sites en péril ont ainsi été signalés sur la plateforme participative
www.missionbern.fr et des millions de joueurs participent chaque année à la sauvegarde du patrimoine, en jouant aux jeux de grattage et de tirage « Mission
Patrimoine » de FDJ UNITED.
Les sites peuvent également bénéficier de collectes de dons et de mécénats sous réserve de leur éligibilité et, pour ceux protégés au titre des monuments historiques, de subventions du ministère de la Culture.
Le succès de la Mission est le résultat de sa méthode participative et partenariale, qui garantit la qualité et la variété des projets de patrimoine local identifiés et dont l’intérêt culturel, économique et social est ainsi révélé au grand public.
L’APPEL À PROJETS 2026L’appel à projets est ouvert sur le site missionbern.fr/signaler-un-site. Propriétaires, associations, communes et passionnés de patrimoine sont invités à identifier les sites en péril partout en France métropolitaine et dans les collectivités d’outre-mer. Ces signalements peuvent être effectués tout au long de l’année.
- Pour candidater à l’édition 2026 des sites emblématiques de la Mission Patrimoine, les dossiers devront être déposés avant le 16 novembre 2025 ;
- Pour candidater à la sélection des sites départementaux de l’édition 2026 de la Mission Patrimoine, les dossiers devront être déposés avant le 28 février 2026.
Plus d’informations dans la « Foire aux questions » disponible sur le site missionbern.fr/faq
LES MODALITÉS DE SÉLECTIONLes candidatures déposées sur le site
www.missionbern.fr sont instruites par les délégations départementales et régionales de la Fondation du patrimoine, composées de bénévoles et de salariés.
Le ministère de la Culture, au travers de ses directions régionales des affaires culturelles, participe à ce premier examen, en particulier des immeubles protégés au titre des monuments historiques.
Les associations de soutien au patrimoine, à l’instar de La Demeure historique, participent également en soumettant des projets et en relayant l’information auprès de leurs membres.
Après l’instruction locale des candidatures notamment au regard des critères de la Mission, la liste des projets et leur financement est arrêtée par la Fondation du patrimoine en fonction des ressources disponibles, sur proposition du comité de sélection présidé par Stéphane Bern et composé de représentants de la Fondation du patrimoine, de FDJ UNITED et du ministère de la Culture. Il se réunit deux fois par an.
Dix-huit projets emblématiques du patrimoine des régions de métropole et collectivités d’outre-mer et un projet par département sont retenus chaque année, selon quatre critères principaux :
- l’intérêt patrimonial et culturel ;
- l’état de péril ;
- la maturité du projet ;
- son impact sur le territoire et le projet de valorisation.
LES RÉSULTATSLa Mission Patrimoine a révélé l’intérêt du grand public pour la richesse et le potentiel d’attractivité du patrimoine local. Près de 770 nouveaux projets ont été signalés pour l’édition 2025 sur la plateforme
www.missionbern.fr.
Depuis la première édition en 2018, la Mission Patrimoine a aidé plus de 1 000 sites pour leurs travaux de restauration, dont plus de 140 projets emblématiques du patrimoine régional et plus de 900 sites départementaux (un site par département métropolitain et collectivité d’outre-mer). Aujourd’hui, plus de 75% des projets sélectionnés lors des 7 premières éditions sont d’ores et déjà sauvés : 290 sont en cours et 440 sont terminés.
RAPPEL : LES DOTATIONS DES PROJETS 2025Le montant de la dotation de chaque site départemental sera annoncé en fin d’année en fonction des ventes des jeux « Mission Patrimoine ».
La dotation octroyée à chacun des 18 sites emblématiques des régions, qui ont été révélés en mars dernier, sera connue lors des Journées européennes du patrimoine, les 19, 20 et 21 septembre 2025.
LES FINANCEMENTS ACCORDÉSDepuis la première édition de la Mission Patrimoine, ce sont plus de 325 millions d’euros qui ont permis d’aider les travaux de restauration de l’ensemble des sites retenus :
- Plus de 180 millions d’euros issus du Loto du patrimoine ;
- 103 millions d’euros de crédits attribués par le ministère de la Culture aux projets portant sur des monuments historiques ;
- Plus de 42 millions d’euros collectés par la Fondation du patrimoine, provenant de mécénats d’entreprises, de dons de particuliers et de ses ressources propres.
Enfin le financement accordé grâce au Loto du patrimoine est attribué par la Fondation du patrimoine, qui suit le bon déroulement des travaux et le respect des caractéristiques patrimoniales des lieux en lien avec les services de l’État.
Communiqué