Le conseil régional s'engage à apporter un euro pour chaque euro collecté par la Fondation du patrimoine afin d'aider à la restauration d'églises, de calvaires, de fontaines, de lavoirs ou même de granges. Ce jeudi 30 mars, à Chambœuf, Nathalie Leblanc a signé la convention 2023 avec Jean-Christophe Bonnard.
Depuis 2018, le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a noué un partenariat avec la Fondation du patrimoine afin de soutenir les projets de restauration d'éléments patrimoniaux ruraux ne bénéficiant pas de protection au titre des monuments historiques.
Ainsi, 125 projets de communes de moins de 3.500 habitants ont été financés à parité par les deux structures, la Région Bourgogne-Franche-Comté apportant un euro pour chaque euro collecté par la Fondation du patrimoine.
En 2021, le dispositif a été complété par un Prix du patrimoine de proximité pour mettre en valeur des projets de rénovation et des réalisations remarquables.
Signature de la convention 2023
Ce jeudi 30 mars 2023, la convention a été renouvelée pour l'année 2023, à Chambœuf, près de Gevrey-Chambertin, par Nathalie Leblanc (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté chargée de la culture et du patrimoine, et Jean-Christophe Bonnard, délégué régional de Bourgogne-Franche-Comté de la Fondation du patrimoine, sous les hospices de Jacques Barthélemy (sans étiquette), maire de Chambœuf.
Parmi la délégation, étaient présents notamment René Lioret (RN), conseiller régional d'opposition, René de Menthon, délégué régional des Vieilles Maisons françaises, ainsi que des bénévoles de la Fondation du patrimoine.
«Nos campagnes regorgent de petits trésors patrimoniaux»
«Il s'agit de soutenir le patrimoine de proximité non protégé», souligne Nathalie Blanc au moment de signer la nouvelle convention. «Nos campagnes regorgent de petits trésors patrimoniaux que nous avons à sauvegarder et à transmettre aux générations suivantes.»
«Le partenariat avec la Fondation du patrimoine est vertueux parce qu'il y a la commune qui s'engage mais il y a aussi tout un écosystème autour, par le biais de la collecte, qui permet d'intéresser les habitants du village voire au-delà», ajoute la vice-présidente.
«Même les dons les plus modestes font de grandes rivières»
«Ce partenariat est vraiment dans l'esprit de la Fondation du patrimoine qui a été créée, il y a 25 ans, pour justement s'occuper du patrimoine non protégé», explique Jean-Christophe Bonnard, le patrimoine classé ou inscrit au titre des monuments historiques bénéficiant d'aides de la part de l’État.
«Ça consiste à aider les collectes. C'est un système très vertueux puisque plus la collecte fonctionne bien, plus l'abondement que nous apportons grâce à la dotation de la Région est important et donc plus le reste à charge de la commune se réduit», développe le délégué régional de la Fondation du patrimoine. «Même les dons les plus modestes font de grandes rivières.»
«On arrive à donner du travail aux entreprises locales»
«Cela permet d'aider les restaurations de patrimoine religieux ou non religieux et de faire des tranches», ajoute-t-il. «Grâce à ces travaux, on arrive à donner du travail aux entreprises locales. C'est des emplois non délocalisables. On a tous les corps de métier qui travaillent.»
Le nombre de projets accompagnés ne cesse d'augmenter et après 32 rénovations lancées en 2022 en Bourgogne-Franche-Comté, la Fondation du patrimoine espère en recenser plus en 2023.
Au cours de l'événement, Jean-Christophe Bonnard remercie les 65 bénévoles qui se mobilisent en Bourgogne-Franche-Comté.
«La Mission Stéphane Bern sensibilise les gens au patrimoine»
«À travers cette initiative, la Région soutient la mobilisation populaire en faveur de la restauration du patrimoine, permettant ainsi une appropriation par le plus grand nombre», explique-t-on du côté de la collectivité.
Concernant cet engouement, le délégué régional de la Fondation du patrimoine se félicite de l'effet médiatique de la Mission Stéphane Bern : «ça sensibilise les gens au patrimoine». «Même si les projets Bern sont de taille très importante, ça entraîne la totalité du patrimoine, même le petit patrimoine, le patrimoine rural, le patrimoine vernaculaire.»
Ainsi, même les projets relevant du patrimoine non protégé peuvent avoir leur fiche sur le site web de la Fondation du patrimoine pour indiquer l'histoire du site, expliquer les travaux, faciliter la communication et permettre la collecte de dons.
La Région mobilise une enveloppe globale de 200.000 euros
En moyenne, le financement d'une restauration est apporté par l’État – au travers de la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) à auteur d'un tiers, un autre tiers pour le tandem Région-Fondation du patrimoine et le dernier tiers par les différentes autres collectivités territoriales.
Dans le cadre de cette convention, la participation de la Région Bourgogne-Franche-Comté est plafonnée à 12.000 euros ou 20% du projet. Pour l'année 2023, la collectivité mobilise une enveloppe globale de 200.000 euros. Des comités de suivi sont organisés avec la Fondation du patrimoine qui sélectionne les projets.
Jean-Christophe Tardivon
Lancement du Prix du patrimoine de proximité 2023
Pour donner de la visibilité à ce partenariat, la Région a mis place en 2021 un prix spécifique qui en récompense les projets les plus emblématiques, avec le double objectif de :
- Valoriser l’excellence des savoir-faire des métiers du patrimoine ;
- Appuyer les dynamiques collectives initiées dans le cadre des collectes de dons.
Ce Prix régional est doté de 10 000 € répartis comme suit : 5 000 € pour le 1er prix, 3 000 € pour le 2e prix et 2 000 € pour le 3e prix.
La première édition du Prix a eu lieu en 2021 et a récompensé trois projets :
- 1er prix : Arc-sur-Tille (21), pour la restauration de l’église Saint-Martin ;
- 2e prix : Chambœuf (21), pour la restauration de l’église Saint-Michel ;
- 3e prix : La Chapelle-sous-Rougemont (90), pour la restauration de l’église Saint-Vincent.
La Région lance une nouvelle édition du Prix. Les candidats potentiels ont jusqu’au 15 avril 2023 pour déposer leur dossier. Les candidatures seront examinées par un jury d’experts.