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13/12/2023 16:09

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ : Lancement de la «COP régionale» sur le climat et la biodiversité

«Il faut utiliser tous les leviers, de Dubaï à Dijon», a déclaré le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, ce mercredi 13 décembre. «Cet exercice de l’État nous permet d'avoir une cohérence d'ensemble», a commenté la présidente de Région Marie-Guite Dufay.
Alors que la France a diminué de 25% ses émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, il lui reste à atteindre l'objectif de -55% d'ici 2030. Pour cela, une «planification écologique» a été établie, conformément aux engagements d'Emmanuel Macron durant la campagne pour la présidentielle de 2022. Elle se décline à présent en «COP régionales», sur le modèle des Conférences des parties de l'ONU.

Pour la Bourgogne-Franche-Comté, un événement de lancement a été organisé par l’État et la Région, ce mercredi 13 décembre 2023, au parc des expositions de Dijon, afin de débuter «un travail collectif territorial pour accélérer la décarbonation du territoire et l'action de protection des ressources et de la biodiversité».

Près de 400 personnes étaient rassemblées pour participer à cette initiative : élus, membres du CESER, acteurs économiques, chercheurs, représentants de syndicats agricoles notamment, enseignants et écodélégués de lycées.

«En déréglant le climat, on a des catastrophes, on tue la faune, on abîme la flore et on menace l'avenir de l'humanité», analyse Christophe Béchu


«Il faut des engagements au niveau mondial mais rien ne se fait s'il n'y a pas une action locale», déclare Christophe Béchu, en arrivant à Dijon quelques minutes seulement après l'accord historique de la COP 28 prenant acte d'une «transition» s'écartant des énergies fossiles.

«Toute la philosophie de ces COP, c'est de décliner dans chaque territoire de la République ce qui va nous permettre d'accélérer et d'être au rendez-vous de nos engagements climatiques», développe le ministre au sujet des concertations régionales. «Dans chaque région, (…) nous installons un temps où d'abord on fait une photo : c'est quoi les émissions de gaz à effet de serre qu'il y a ici dans cette région Bourgogne-Franche-Comté ? Quelle est la part qui relève des transports, passoires thermiques, de l'agriculture, de l'industrie ? Deux : quels sont les leviers qui nous permettent de baisser nos émissions ? Parce que si on ne baisse pas nos émissions, on va continuer à dérégler le climat. En déréglant le climat, on a des catastrophes, on tue la faune, on abîme la flore et on menace l'avenir de l'humanité. Trois : une fois qu'on a fait le panorama des secteurs dans lesquels on peut décarboner, avec quels moyens budgétaires, d'ingénierie et d'accompagnement ? Là, on laisse six mois : (…) dites-nous dans les six mois qui viennent quelles sont vos priorités voire vos opportunités. (…) On relève les copies à la fin du premier semestre [2024] et on construit des plans d'actions avec chaque territoire sur la base de leurs priorités.»

Christophe Béchu se bat contre «le climato-défaitisme»


«Tout le sens de ces COP, c'est État et collectivités territoriales», poursuit-il, «à partir du mois de janvier, on passe au niveau territorial». «L'idée est d'aller vers l'échelle de vie des habitants, au quotidien : leur commune, leur intercommunalité. De la même manière que, dans ces COP régionales, on invite les têtes de réseau économiques, agricoles, associatives., (…) plus on va se rapprocher du terrain dans les mois qui viennent, plus il faut qu'on invite les citoyens pour qu'ils puissent eux mêmes dire ce qu'ils pensent. Ce tour de France de l'écologie, ça sert à ça, que la prise de conscience se fasse à l'échelle des citoyens.»

«Je me bats contre le climato-défaitisme qui consisterait à expliquer que c'est trop tard parce que chaque dixième de degré compte», enchaîne Christophe Béchu. «Le climat, ce n'est pas tout ou rien. Ce n'est pas : je respecte l'accord de Paris et on fait un et demi ou alors, si on ne le fait pas, c'est foutu. Non. Parce que si on ne tient pas le 1,5, il vaut mieux faire 1,6 que les 2,8 ou les 3,2 sur lesquels on est aujourd'hui. (…) Il faut utiliser tous les leviers, tous les jours, à toutes les échelles, de Dubaï à Dijon.»

«L'urgence ne veut pas dire la précipitation», alerte Marie-Guite Dufay


«Enfin, il était temps !», s'exclame Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, «l'urgence est là dans le combat pour la réduction des gaz à effet de serre et pour la préservation du vivant».

«Si on est là, État, Région, vraiment main dans la main pour cet exercice d'adaptation à tous les territoires de ce que l’État a fait en termes de planification écologique, c'est parce que l’État travaille dans l'ombre depuis deux ans et demi», explique-t-elle. «Cet exercice de l’État nous permet d'avoir une cohérence d'ensemble.»

«L'urgence ne veut pas dire la précipitation», alerte Marie-Guite Dufay qui revient sur l'«exercice traumatisant» concernant l'accélération de la production d'énergies renouvelables en se félicitant que «la date couperet ait pu être abandonnée».

Une fiscalité à trouver pour financer des «investissements colossaux»


La présidente de Région insiste sur la «différenciation» attendue au cours du travail qui sera mené par la COP régional de façon à prendre en compte la démarche actuellement en cours de «Région à énergie positive» qui vise la division par cinq des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.

Surtout, la socialiste pointe les «investissements colossaux» que l'adaptation au changement climatique impliquera, en référence au rapport Pisani-Ferri qui évoque 66 milliards par an. Marie-Guite Dufay appelle donc à revoir la fiscalité des Régions.

Par ailleurs, la présidente de Région rappelle que la collectivité a déjà mis en place une Convention citoyenne sur le climat : «Monsieur le ministre, cette convention est exactement assise sur les thèmes que vous avez déterminé pour cette COP : mieux habiter, mieux se nourrir, se déplacer...»

En fonction de quoi, selon Marie-Guite Dufay, «tous les ingrédients sont réunis pour que la COP que nous lançons ensemble soit une COP d'avance». Une référence directe au slogan de campagne de la liste que la socialiste conduisait aux régionales de 2015.

Selon François Rebsamen, la Métropole de Dijon est «une collectivité à énergie positive»


«Tous les territoires ne font pas face aux même problématiques», signale à son tour François Rebsamen (PS, FP), président de la Métropole de Dijon, qui met alors en avant un territoire «pionner et expérimental».

«Notre Métropole produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme pour son patrimoine et le fonctionnement de ces services», indique-t-il, avec respectivement 554 GWh et 530 GWh. «On peut dire qu'on est une collectivité à énergie positive.»

Selon son président, la collectivité a diminué de 47% ses émissions de gaz à effet de serre depuis 2010 et le territoire les a réduites de 23%. La consommation d'eau par habitant a baissé de 27% depuis 2005. La production d'énergie renouvelable s'est accrue de 20% depuis 2010 ; en particulier, le réseau de chaleur urbain est alimenté à 70% par des sources d'énergie renouvelable.

Des investissements réalisés «de longue date» par la Métropole de Dijon


François Rebsamen insiste sur les investissements réalisés ces dernières années en matière de développement durable : centre de tri des déchets, légumerie pour approvisionner les cantines scolaires, réseau de transports en commun urbains, réseau d'eau potable, unité de méthanisation des boues d'épuration, projet de production d'hydrogène...

Et de résumer : «la planification écologique à Dijon Métropole est donc une histoire d'anticipation, d'innovation et d'investissements structurés de longue date. (…) Une transition écologique réussie est une transition qui saura mobiliser tous les acteurs de la société : les citoyens, les entreprises, les collectivités, le gouvernement sans jamais mettre de côté la question de la justice sociale».

L'événement se termine par un exposé de la démarche nationale par Christophe Béchu suivi d'échanges avec les premiers participants à cette COP régionale ainsi qu'avec des écodélégués actifs au sein de différents lycées de Bourgogne-Franche-Comté.

Jean-Christophe Tardivon

Communiqué du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires :

Territorialisation de la planification écologique : Christophe Béchu et Marie-Guite Dufay lancent la COP de la région Bourgogne-Franche-Comté

Christophe BÉCHU, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, s’est rendu le 13 décembre 2023 à Dijon, à l’occasion du lancement de la COP de la région Bourgogne-Franche-Comté.

De par sa situation géographique et son climat, la région Bourgogne-Franche-Comté est exposée aux effets du dérèglement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Au cours de ces dernières années, la région a été impactée notamment par des épisodes de gelées tardives des vignes et de déficits hydriques et de fourrages pour l’élevage. Pour lutter contre les effets du changement climatique, l’État et la Région œuvrent de manière concertée et coordonnée pour concilier développement des territoires, préservation des ressources et accompagnement social.

En juin 2020, la région Bourgogne-Franche-Comté et les élus régionaux ont adopté dans le Schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires des objectifs ambitieux sur le climat, l’air et  l’énergie, pour devenir une région à énergie positive en 2050. La région Bourgogne-Franche-Comté a également été la première région de France à mobiliser le Fonds vert pour amplifier les mesures prises en matière de transition écologique : en un an, près de 500 projets ont été retenus pour un montant de 77 M€ d’aides aux collectivités.

Aujourd’hui s’ouvre la COP de la région Bourgogne-Franche-Comté, une nouvelle étape de la planification écologique qui constitue une opportunité sans précédent pour renforcer la gouvernance régionale et la convergence des actions de l’État, du conseil régional et de l’ensemble des collectivités et acteurs du territoire.

Les COP régionales

Les COP régionales représentent une démarche inédite à l’échelle des régions.

Dans le cadre de la territorialisation de la planification écologique, chacune de ces COP vise à définir régionalement les leviers d’actions alignés avec les objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre (GES) et de préservation de la biodiversité. Il s’agit d’intégrer de manière cohérente tous les volets de la planification écologique, notamment ceux qui ont d’ores et déjà été engagés (plan eau, rénovation des écoles, transition agricole, identification des zones d’accélération de production d’énergies renouvelables (ENR), etc.).

Ces COP mobilisent, sous la co-animation du préfet de région et du président du conseil régional, tous les exécutifs de la région, les parlementaires, les acteurs du monde économique et les acteurs de la société civile

Elles se déroulent en quatre temps :
- L’établissement d’un diagnostic de territoire, permettant d’identifier les objectifs à atteindre
- La conduite d’un débat pour définir les actions à mener
- Le partage à l’échelle des territoires infrarégionaux d’une déclinaison de ces actions
- L’ établissement d’une feuille de route

Le dossier de l’État et de la Région Bourgogne-Franche-Comté sur la COP régionale


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