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27/01/2022 03:16

Bourgogne – Franche-Comté : Le budget 2022 au crible des groupes politiques

Entre la majorité de gauche et les oppositions tout le monde n’a pas la même approche de la politique régionale. Et au sein de la majorité, tout le monde n’est pas sur la même ligne. Nous avons donné la parole à tout le monde, après la présentation du budget par Nicolas Sorret, le vice-président en charge des finances. 
Gilles Platret, Julien Odoul, Denis Thuriot, Claire Mallard et Muriel Ternant ont répondu à nos questions.




Nicolas Soret (PS Majorité)

«Le gros enjeu c’est la sortie de crise»

C’est votre premier budget à la Région et le 1er de la mandature. Comment le présentez vous ?
«C’est un budget audacieux, avec quand même 685 millions d’euros d’investissements. Ils sont la traduction d’une volonté politique. Elle marque un soutien fort à l’économie avec beaucoup d’impacts positifs pour les entreprises de Bourgogne – Franche-Comté».


L’opposition de droite pointe une dette grandissante…
«La stratégie financière vise à avoir une Région en bonne santé. Il faut pour cela investir. Le doublement de la dette ce n’est pas un problème si on en a les moyens. Je m’explique. Il y a un milliard de dette. On dégage 209 millions d’autofinancement. On est donc avec cinq années d’endettement. C’est pour cela que l’agence de notation nous a mis la meilleure note, la note maximale, à savoir AA3. Notre situation financière est saine».

Quels sont les enjeux pour les années à venir ?
«Ils sont multiples. Il y a celui de l’économie et de la formation qui mobilise 647 millions. Et puis toutes les transitions qu’elles soient énergétique, environnementale ou numérique, avec 288 millions mobilisés. Le gros enjeu c’est la sortie de crise. Le vrai juge de paix, ce sera quand les entreprises auront remboursé les prêts qui leur ont été consentis.
Maintenant, tout le monde sait qu’il faut accélérer la transition énergétique. La flambée des prix de l’énergie montre qu’il y a urgence»


Gilles Platret (Les Républicains)
«Il ne prend pas en mesure l’ampleur de la crise»
Qu’est qui est positif dans le budget 2022 ?
«1 - Je retiens une augmentation significative du budget de l’agriculture. De toute évidence la majorité s’est souciée de ce qui a été dit pendant la campagne électorale. L’agriculture a enfin un budget décent. Mais nous serons vigilant. Il faut que ce soit constant.
2 – Une agence d’attractivité pour le tourisme. C’est bien car notre région a besoin de séduire les touristes. Mais par contre il n’y a pas de coordination avec les départements et c’est un vrai problème».

Qu’est-ce qui est négatif dans le budget 2022 ?
«1 – Il ne prend pas en mesure l’ampleur de la crise qui va nous toucher et en premier lie nos concitoyens, avec l’inflation qui aura des conséquences sur le pouvoir d’achat. La Région peut agir et se trouve en autonomie sur 10% de ses recettes. Il n’y a pas de marge pour soutenir le pouvoir d’achat et ce budget n’est pas assez tourné sur l’investissement. La majorité pouvait agir sur la fiscalité. En baissant la taxe qui lui revient sur le carburant. Ou sur la carte grise.
2 – Il y a bien une vraie différence entre la gauche et la droite. On peut avoir des services publics et faire en sorte qu’ils coûtent moins cher. Ce sont 103 EQT (équivalents temps pleins) qui vont être recrutés en 2022. Nous on préfère des agents mieux payés que d’embaucher toujours plus.
3 – Avec Marie-Guite Dufay, la Région double la dette tous les 7 ans. La majorité de gauche a prévu de l’augmenter de 95% d’ici la fin de la mandature. C’est beaucoup trop».

Quelles auraient été vos priorités budgétaires si vous aviez gagné les élections ?
«1 – Décentraliser le Conseil Régional, en créant une maison des Régions dans chaque département. Car la Région souffre clairement d’un déficit d’image auprès de la population. Elle a besoin de se faire connaître. D’être aussi plus proche des élus locaux»
2 – On aurait redonné du pouvoir d’achat aux habitant, car il faut leur redonner de l’air».


Julien Odoul (Rassemblement National)
«C’est la continuité des dépenses dogmatiques et idéologiques»
Qu’est qui est positif dans le budget 2022 ?
 «1 – Je dirai que le budget consacré aux lycées il y a des investissements conséquents. Mais on est là dans la continuité des mandats précédents»

Qu’est-ce qui est négatif dans le budget 2022 ?
«1 - Une absence de vraies décisions pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Il n’y a pas de baisse d’impôts alors que la majorité a la possibilité de le faire. Que ce soit sur les cartes grises ou sur la taxe sur les carburants. On nous dit que cette taxe ce n’est pas grand chose. Mais quand on a du mal à boucler les fins de mois, quelques euros c’est beaucoup pour de nombreuses personnes. Je rappelle juste que les cartes grises rapportent 32 millions d’euros. Un effort était donc possible. Décider de baisses, cela aurait été un signal fort.
2 – Ce budget c’est aussi la continuité des dépenses dogmatiques et idéologiques. Comme pour les migrants, la politique dite de la ville pour les quartiers, l’art contemporain… Mais aussi l’idéologie sur le réchauffement climatique. En fait il n’y a pas de remise en cause»

Quelles auraient été vos priorités budgétaires si vous aviez gagné les élections ?
«1 – Déjà la baisse des impôts au bénéfice de nos concitoyens. Avec aussi la constitution d’un fond régional de 100 millions d’euros, de la région, avec le privé, pour permettre de sauver des entreprises menacées.
2 – Un équilibre territorial sur la base d’un euro pour les communes rurales quand un euro est donné aux villes. Car les communes rurales sont traitées de façon très inégalitaire».


Denis Thuriot (majorité présidentielle)
« La Région doit être un amortisseurs pour les entreprises »
Qu’est qui est positif dans le budget 2022 ?
«1 - C’est un budget sain qui permet d’avoir une vision pour le mandat.
2 – On peut parler d’une ambition pour la transition écologique. Pour moi c’est plutôt une évolution, car l’écologie appartient à tout le monde.
3 – Il y a je trouve une volonté d’avoir un équilibre entre les territoires et notamment pour les plus fragiles».

Qu’est-ce qui est négatif dans le budget 2022 ?
«1 – La priorité c’est la réalité économique, comme Rémy Rebeyrotte l’a souligné. Il faudrait faire plus et aller plus loin. L’Etat a fait beaucoup. Le plan de relance va s’arrêter. La Région doit être un amortisseurs pour les entreprises qui vont avoir du mal à reprendre. Cela aurait été un signe de faire plus.
2 – Il faut être plus aux côtés des petites entreprises qui se développent et qui font parfois peur aux banques. Il faut leur donner les moyens de se développer.
3 – On regrette la baisse des dotations aux lycées agricoles, car notre région est agricole et viticole».

Quelles auraient été vos priorités budgétaires si vous aviez gagné les élections ?
«1 – Notre programme c’était d’être plus présent sur les territoires.
2 – Développer les campus numériques car c’est un facteur d’attractivité pour les jeunes.
3 – Accompagner les élus locaux, pour leur apporter du soutien. C’est le rôle de la région d’avoir plus de proximité».


Claire Mallard (EELV)
«Le soutien aux aéroports, c’est un manque flagrant de cohérence»
Qu’est qui est positif dans le budget 2022 ?
 «1 – La transition écologique est déclinée dans des dossiers structurants, comme celui de la rénovation énergétique, ou sur les efforts sur les énergies renouvelables impliquant les citoyens, ou encore sur l’agriculture avec une volonté de répondre à un défi rural, en complément de la PAC, pour la conversion vers le bio.
2 – Le lancement des travaux sur la convention citoyenne pour le climat, puisque des crédits sont inscrits».

Qu’est-ce qui est négatif dans le budget 2022 ?
«1 – Le soutien aux aéroports, c’est un manque flagrant de cohérence. Car cela veut dire que la Région finance le déficit pour une activité aérienne qui a zéro retombée économique. Et en plus on est sur du privé».

Quelles auraient été vos priorités budgétaires si vous aviez gagné les élections ?
«1 – On l’aurait construit différemment. Il faut retrouver de l’audace fiscale. Il faut des investissements et pour cela il faut bien recourir à l’emprunt. Le service public a besoin de personnel, n’en déplaise à la droite.
2 – Nous proposons de construire un budget climatique. Chaque dépense doit être passée au crible de l’utilité sociale et écologique. Cela permettrait de faire des choix budgétaires audacieux. Il faut le voir comme un outil d’aide à la décision. C’est un mouvement qui commence dans certaines collectivités. On espère que la Bourgogne – Franche-Comté va prendre cette direction».


Muriel Ternant (PCF)
«L’immobilier d’entreprise n’amène aucune contrepartie»
Qu’est qui est positif dans le budget 2022 ?
«1 – C’est un budget globalement équilibré qui met l’accent sur les équipements, mais aussi sur la formation des demandeurs d’emploi, mais aussi les formations sociales.
2 – L’accélération de la rénovation énergétique. C’est essentiel pour conserver note réseau de lycées».

Qu’est-ce qui est négatif dans le budget 2022 ?
«1 – La multiplication des dispositifs au détriment d’une bonne lisibilité. Comme pour le soutien à l’immobilier d’entreprise, car ça n’amène aucune contrepartie et ça coûte 10 millions d’euros.
2 – Le débat sur la stratégie énergétique. Il est au bénéfice d’énergies renouvelables sans véritable démonstration».

Quelles auraient été vos priorités budgétaires si vous aviez gagné les élections ?
«1 – Alors que le parc informatique dans lycées augmente régulièrement, il n’y a pas assez de personne. Cela aurait été notre priorité d’avoir des agents partout où il y en a besoin.
2 – Dans le domaine de la formation, il y a des rapports de force à engager, par exemple avec Stelantis ou GE. Il faut avoir plus d’exigences»
Recueilli par Alain BOLLERY


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