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21/10/2022 14:56

Bourgogne-Franche-Comté : Les dépenses et le loup électrisent le débat

Les oppositions n’ont pas ménagé Marie-Guite Dufay et sa majorité sur le régime minceur que la Région va devoir effectuer. Ils dénoncent les choix, et de ne pas avoir maîtrisé les dépenses de fonctionnement avant. Gilles Platret a ajouté une grosse louche sur les attaques du loup et l’idéologie verte sur le sujet. Le Rassemblement National en a pris pour son grade pour «l’instrumentalisation de la mort de Lola»
Il n’y avait pas forcément besoin que le mercure soit au-delà de 19 degrés, pour que l’ambiance soit chaude, ce vendredi 21 octobre, au Conseil Régional à Dijon. En cet automne tourmenté, avec des conflits sociaux et une guérilla parlementaire qui n’a évidement rien à avoir avec la guerre en Ukraine, il y avait de l’électricité dans l’air.
Un peu et même beaucoup d’ailleurs à cause de la guerre à quelques heures d’avion de la Bourgogne – Franche-Comté, qui génère une explosion des coûts de l’énergie et une inflation galopante.
Marie-Guite Dufay a eu l’occasion de le dire dès jeudi lors de sa conférence de presse (lire notre article), le Conseil Régional va faire face à une explosion des coûts qui, évidemment ne pas être sans conséquence.
Une forme d’aubaine politique pour ses opposants qui ne sont pas gênés pour expliquer tout le mal qu’ils pensent des économies réalités, de dépenses passées ou de dépenses à venir.
Aux histoires de gros sous, qui vont évidemment concerner tous les ménages, Gilles Platret s’est permis d’ajouter le sujet du loup qui, après avoir tué en Saône-et-Loire et dans le Morvan, a aussi tué dans le Jura, où les éleveurs sont prêts à sortir les fusils.
Et c’est quasiment à balles réelles que les élus du Rassemblement National ont été attaqués pour avoir manifesté pour la petite Lola tuée à Paris, en étant accusés de récupération, avec d’autres qualificatifs.
Il a aussi été question de l’ordre des interventions, puisque Gilles Platret, qui n’est plus à la tête du groupe d’opposition le plus important, a décidé de laisser la Présidence de la Commission des Finances.
C’est à la prochaine session en novembre que l’on saura qui la préside.
A.B.

Marie-Guite Dufay en appelle à la raison... 64 millions d'euros sont en jeu dans l'enseignement supérieur


Gilles Platret quitte la Présidence de la Commission des finances


Avec 140 millions à trouver, Marie-Guite Dufay et le Conseil Régional veulent essayer de garder la tête au-dessus de l’eau



Marie-Guite Dufay 

(Présidente)

Avant de débuter cette assemblée, je souhaite que nous prenions un moment pour rendre hommage à Marie-Louise Fort, décédée brusquement le 24 septembre dernier.
Marie-Louise Fort, c’est une vie au service de l’intérêt général, une vie consacrée à défendre le département de l’Yonne, et tout particulièrement sa ville de Sens.
Maire de Sens, présidente du Grand Sénonais, vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne, députée..., c’est avec le même sens de l’engagement et le même souci de proximité que Marie-Louise Fort a mené tous ces engagements de sa vie politique.
A la Région, c’est sur la formation professionnelle qu’elle s’est impliquée avec conviction ; au Parlement, je relève son combat contre l’inceste, illustré par une proposition de loi en 2009, où elle obtient une véritable reconnaissance juridique et une meilleure prise en compte des victimes.
Au-delà de nos différences partisanes, j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à travailler avec Marie-Louise Fort, et j’ai apprécié sa grande connaissance du territoire, mais aussi son courage et sa détermination pour porter les dossiers auxquels elle croyait.
Au nom du Conseil régional, j’adresse à sa famille et à ses proches nos condoléances les plus sincères.
Je vous invite à nous recueillir un instant en sa mémoire.
Avant de démarrer mon propos liminaire je voudrais aussi saluer l’investissement qui a été celui du Préfet SUDRY à la préfecture de région qui vient de nous quitter et souhaiter bien sûr la bienvenue à son successeur, le Préfet ROBINE.
Quand, il y a deux ans, nous sortions du choc du Covid et envisagions l’avenir, nous ne pensions pas à la succession des crises que nous allions subir : crise des matières premières et des composants bloquant notre industrie, puis crise climatique de plus en plus aiguë contribuant à ouvrir les yeux des plus dubitatifs de nos concitoyens, puis crise de l’énergie, tout cela sur fond de vies humaines broyées par la guerre en Ukraine, c’est-à-dire aux portes de l’Union européenne, sans parler de la crise démocratique de plus en plus patente, avec son cortège d’abstentions et de poussées des extrêmes, et en couronnement, l’arrivée au pouvoir en Italie d’un parti se réclamant du néo-fascisme. Non vraiment, il était impossible, il y a deux ans, de seulement imaginer toutes ces turbulences.
Peu de raisons d’espérer, donc. Sauf à se dire que la prise de conscience de notre fragilité peut jouer un rôle de déclencheur et d’accélérateur des indispensables transitions dans nos sociétés. Car nous avons, manifestement, vécu à la fois au-dessus de nos ressources et dans une inconscience alimentée par la disparition des guerres sur notre sol. La guerre est désormais aux portes de l’Europe, ses conséquences s’ajoutent aux enjeux déjà majeurs qui percutent notre société sur les dimensions écologique, sociale et économique. Personne n’est épargné par les augmentations des prix de l’énergie et par l’inflation. Les ménages les plus précaires sont malheureusement les plus touchés. Aussi veillerons-nous à conserver nos mesures d’aide au pouvoir d’achat: gratuité des transports scolaires, gratuité des équipements dans les lycées..., abonnement TER à bas tarif..., bus à 1,50 €... Pour pallier l’augmentation du coût des produits dans les cantines, nous avons fait un double choix :
• d’abord, étendre nos tarifs sociaux à d’autres catégories que les familles boursières : 3 000 nouvelles familles seront concernées ;
• et aussi ne répercuter sur les usagers que la moitié de cette augmentation, le reste étant pris en charge par notre collectivité.
Le monde économique est, lui aussi, violemment percuté par les hausses des coûts de l’énergie, qui sont parfois passés de 3 à 10 pour beaucoup d’entre eux.

 J’avais eu l’occasion d’alerter le ministre de l’Industrie ainsi que Bercy dès la fin de l’été, afin que le bouclier énergétique pour les entreprises les plus consommatrices d’énergie soit rendu plus accessible. Nous, de notre côté, sommes vigilants à être aux côtés des entreprises qui décarbonent leurs process.
Mais face à cette actualité inédite, c’est bien l’Europe qui doit être à la manœuvre, afin que la concurrence entre pays européens ne s’avive pas, comme la décision récente du Chancelier allemand d’une intervention massive auprès des entreprises de son pays peut malheureusement le laisser craindre.
Et puis, plus localement, je suis toujours persuadée que la somme des gestes vertueux du quotidien pour économiser l’énergie est un rempart sérieux. Dans notre collectivité, cela passera par des propositions alimentant le dialogue social et sur lesquelles nous nous pencherons lors de notre assemblée plénière de décembre : augmentation du forfait de télétravail, optimisation des locaux à chauffer, baisse à 19 °C de la température au sein de nos locaux, réduction des déplacements..., et nous invitons tous les lycées à mettre en place leur propre plan de sobriété énergétique.
Il y a un an, nous avons fait de la question de la transition écologique la priorité de notre plan de mandat. Nous l’avons rappelé il y a six mois en adoptant notre stratégie permettant à toutes nos politiques d’être des leviers de la lutte contre le dérèglement climatique.
L’explosion des dépenses engendrées par l’inflation actuelle (nous en sommes à plus 145 M€ en nous projetant sur 2023) va forcément ralentir nos ambitions, mais la trajectoire est à tenir coûte que coûte : sobriété énergétique, lutte contre la précarité des ménages, efficacité énergétique, développement des énergies renouvelables... Nous avons les leviers pour tout ça. Il nous faudra vraisemblablement aller moins vite. Mais il va falloir, surtout, peser avec l’Etat sur la SNCF car la facture énergétique de nos TER est tout simplement intenable : elle se chiffre à 90 M€ entre maintenant et les projections pour 2023.

 C’est un mur infranchissable sans une négociation à laquelle nous convions l’Etat ! C’est ce que demande l’ensemble des Régions. Pas plus tard qu’hier, le président de la Région Grand- Est, Jean Rottner, alertait sur le risque de voir des réductions d’offres TER du fait de ce contexte... Et s’il m’est impossible aujourd’hui d’être catégorique sur ce sujet, nous ne pourrons sans doute pas faire l’économie d’un débat autour de l’offre ou de la tarification pour passer le cap.
Face à cette hausse du coût énergétique, je ne peux que saluer l’amendement intégré par le Gouvernement à la première partie du projet de loi de finances, qui permet que 50 % des dépenses d’énergie soient absorbés par l’Etat quand les collectivités connaissent de très fortes dégradations de leurs ratios. Mais dans ce contexte si tendu, on ne sauvera les meubles, si je peux dire, qu’en faisant bouger la SNCF.
Je fais un petit cavalier sur les trains : on assiste à une augmentation forte du nombre d’usagers dans certains de nos TER, qui se retrouvent de fait surchargés. Et le mécontentement est là, patent, devant cette saturation de notre réseau. Et je le dis : le monde ferroviaire ne peut pas faire preuve d’autant de réactivité que d’autres... Entre la commande d’un train et sa mise en service, il faut non seulement investir 13 M€, mais il faut aussi attendre quatre ans... A nous, donc, de pallier l’urgence en travaillant des formules d’abonnement peut-être encore plus adaptées, et aussi pourquoi pas en incitant les voyageurs à la responsabilité – puisque, lorsqu’un TGV est plein, je n’ai pas l’impression que quiconque soit choqué.
J’en profite quand même pour dire que si autant de voyageurs se ruent vers le train, certes, le problème de carburant est largement responsable, mais aussi, nos TER sont très compétitifs par rapport à la voiture, c’est évident. Nous n’avons pas à rougir, notamment, de notre gamme tarifaire, qui, je le rappelle, permet en bonus aux abonnés de circuler gratuitement sur tout le réseau les week-ends et jours fériés.

 Au-delà de ces éléments, c’est dès aujourd’hui et dès notre décision budgétaire modificative que les conséquences des coûts énergétiques se font sentir, avec des inscriptions supplémentaires pour nos TER, avec 25M€ de provisions, mais aussi des crédits supplémentaires pour couvrir la hausse des matières premières. C’est dès aujourd’hui que nous prenons en compte cette réalité dans le rapport que nous vous présenterons sur les crédits de fonctionnement affectés de nos lycées, en augmentation de 16 % par rapport à l’an dernier...
Alors, en face de cette explosion des dépenses, certains mettront en avant qu’il y a aussi la hausse des recettes. Que la fraction de TVA que nous recevons augmente parce que l’activité économique est encore bonne. Que l’inflation l’alimente. Certains y verront peut-être même un signe de « bonne santé » mais franchement, soyons sérieux ! Quand on met face à face les 31 millions d’euros de recettes supplémentaires que nous inscrivons et nos prévisions du coût des conséquences de cette crise, on voit bien de quel côté penche la balance. Alors la préparation de notre budget pour 2023 sera particulièrement complexe, il nous faudra faire des choix d’économies. Mais on est là au cœur de la responsabilité politique, l’exercice du choix. Et ce qui nous guidera sera, comme je l’ai dit, le souci de la transition énergétique et écologique, et le souci de la solidarité.
Alors dans cet automne d’inquiétudes touchant tous les pans de notre société, je veux relever ce que l’actualité a dégagé, ces derniers jours, un vrai motif de fierté pour notre Région : l’excellence de notre recherche universitaire à laquelle fut confronté M. Bruno BONNELL, secrétaire général pour l'investissement, ambassadeur du plan France2030. Ce plan représente une très belle opportunité pour nos laboratoires, nos chercheurs, nos écosystèmes branchés sur l’innovation. Un PIA 4 territorialisé, cofinancé Etat-Région à hauteur de 42 M€ et, de façon générale, les appels à projets qui seront lancés par l’Etat, tout cela ciblera les meilleurs talents de nos laboratoires pour engager les ruptures technologiques nécessaires à l’industrie de demain.

 Le programme France 2030 est conséquent : je ne sais pas si la France a déjà eu un programme aussi ambitieux pour son industrie: hydrogène, biothérapies, décarbonation, véhicule électrique ou encore alimentation saine et durable : notre Région en coche quasiment toutes les cases. C’est ce que Bruno BONNELL a pu découvrir lors de sa venue de 2 jours à Dijon puis à Besançon. Le passage en revue de tous les projets portés tant sur l’agroalimentaire que sur l’hydrogène ou les biothérapies fut extrêmement dense et étoffé.
Nous avons même pu avoir la primeur de l’annonce par l’EFS national de sa volonté d’implanter, dans notre région, à Besançon, un centre de bioproduction pour passer du stade de la recherche à celui de la fabrication des biomédicaments. Nous sommes là au cœur d’un écosystème qui est le futur de notre médecine, avec des perspectives très encourageantes notamment pour le traitement des cancers.
Nous sommes manifestement très bien placés pour nous hisser à une place très compétitive, aussi est-il urgent et indispensable que cessent les problèmes très territoriaux de gouvernance qui alimentent la chronique universitaire depuis de trop nombreux mois. Une médiation sera mise en place, au ministère, sur l’initiative de M. BONNELL. Je pèserai de tout mon poids pour qu’elle réussisse et que nous puissions trouver l’apaisement après les turbulences. Parallèlement, j’ai écrit à Mme RETAILLEAU, ministre de l’Enseignement supérieur, afin que nous ne perdions pas le projet Harmi, sous la coordination d’un chercheur de l’INRAE Dijon, sur la thématique ô combien stratégique de l’agro-écologie. Ce sont 14 M€ qui sont aujourd’hui bloqués ! Sans parler de tous les autres projets du PIA qui craignent pour leur maintien.
Je ne peux donc pas imaginer que la raison ne finisse pas par l’emporter au sein de la communauté universitaire. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, c’est vers le terrain qu’il faut tourner son regard : les chercheurs, les étudiants n’ont pas de difficultés à travailler ensemble entre les différents sites, ils le font naturellement, avec un réel enrichissement mutuel. J’en veux pour preuve le marathon d’innovation santé Hacking- Health, qui s’est tenu récemment autour de projets de recherche en matière de santé, avec des équipes d’étudiants mixtes. Une belle démonstration, donc, que le travail en commun est source d’efficacité et de réussite.

 Un autre sujet avance, dans notre Région et c’est un sujet de très grande préoccupation : celui de de la filière automobile. J’entends les discours enflammés depuis le Mondial de l’automobile autour du moteur électrique, je n’oublie pas qu’il y aura, demain, 2 fois moins de salariés, peut-être même 3 fois moins, travaillant aux moteurs électriques par rapport aux moteurs thermiques. Nous devons anticiper ces énormes restructurations qui nous attendent, nous ne devons pas être pris de cours. C’est ce que nous faisons avec la force d’intervention autour de la mutation des métiers de l’automobile en lien avec l’Etat :
• 101 entreprises ont été visitées sur les 300 que nous nous étions fixées, 23 aides ont été attribuées et 4 entreprises sont déjà retenues sur l’appel à projets de France 2030. • Dans le cadre de la feuille de route régionale, qui vise à consolider les entreprises du secteur, 15 entreprises ont été aidées cette année, pour un montant global de 2,3 M€. • Enfin, le dispositif Choc Industriel se déploie également, dans l’Yonne et dans le Haut
Jura, avec 50 projets d’investissements d’entreprises identifiés.
Une crise chassant l’autre, n’oublions pas, les considérables difficultés qui se sont abattues cet été sur nos exploitations agricoles et nos forêts, du fait de la canicule et de la sécheresse. Eleveurs n’ayant plus de fourrage à donner à leurs bêtes et puisant dans leurs stocks d’hiver, maraîchers en manque d’eau, arbres massivement scolytés, massifs dépéris et accroissement des risques d’incendies : la nécessité de l’adaptation au dérèglement climatique s’impose partout. Cela va engendrer des ruptures dans les modes d’élevage et de production agricoles notamment, mais ne peut se faire que progressivement. La politique d’audits que nous avons initiée afin d’aider les agriculteurs à se poser les bonnes questions pour ne pas aller dans le mur, s’accompagne d’une évolution certaine des pratiques et nous soutenons cela. Mais l’inquiétude est néanmoins patente et la question de la relève par les jeunes générations devient critique.

 D’où l’importance des travaux que nous menons, dans le cadre de la nouvelle génération des fonds FEADER, avec la profession agricole et les jeunes agriculteurs, puisqu’à partir de l’année prochaine, les Régions seront seules compétentes pour délivrer la Dotation aux Jeunes Agriculteurs (DJA). Dotation que nous avons voulue, en écho à notre souci de solidarité territoriale, différenciée selon les territoires, car les conditions d’installation d’un jeune dans la Nièvre ne sont pas les mêmes que dans le Haut-Jura ou le Haut Doubs.
En écho aux problèmes de ressources en eau de cet été sur les exploitations, nous proposons au vote de cette Assemblée un règlement d’intervention nouveau, permettant aux agriculteurs de ne pas attendre le lancement du futur FEADER, et de bénéficier dès maintenant d’une aide de 30 % pour des systèmes de récupération des eaux pluviales.
En écho à la crise que traverse actuellement notre agriculture, nous soutiendrons l’exercice de prospective agricole mené par la Chambre régionale d’agriculture pour plus de visibilité et d’anticipation.
Et, comme si la série des aléas naturels n’était pas suffisante, le loup s’est invité sur les alpages du Massif du Jura, tuant plus d’une vingtaine de génisses et de veaux. L’effroi est palpable chez les éleveurs, conscients par ailleurs des contraintes liées à la protection internationale du loup, mais désarmés pour adapter leurs élevages, notamment dans les espaces pastorés et des prébois du Haut-Doubs et du Haut-Jura. Il est évident que le Plan Loup, qui vise à concilier protection des troupeaux et protection du loup, n’a pas trouvé, sur nos territoires, des modalités adaptées de mise en œuvre.
Cette inadaptation avait déjà été relevée en Saône-et-Loire, où les conditions d’élevage n’ont rien à voir avec celles qui prévalent dans les grands espaces ovins du sud des Alpes ou des Pyrénées. Avec l’attaque de bovins au cœur des pâturages à comté, une autre étape est franchie, qui réclame innovation et bon sens. Nous avons, au sein de l’Agence Régionale de la Biodiversité, une représentation de toutes les parties concernées : notamment associations environnementales et agriculteurs. J’ai donc proposé à l’Etat que Région et Etat cofinancent des moyens dédiés à une expérimentation de protection.

 Mais vite, il faut faire vite, très vite ! Le propre d’une expérimentation sera d’être évaluée pour que l’on en tire les conséquences pour l’avenir. Mais vite, parce que l’urgence est grande.
Etat Région, quelles que soient les évolutions politiques nationales, doivent rechercher selon moi les moyens de la complémentarité. Là aussi, c’est du bon sens, et c’est un gage d’efficacité car le principe même de la décentralisation est de permettre de pousser, au plus près du terrain, des initiatives qui peuvent fortement contribuer à dessiner des lignes d’avenir. Je réponds donc favorablement à l’espace de dialogue proposé dans ce sens par la Première Ministre à Vichy, lors du Congrès des Régions. Et je propose deux sujets sur lesquels notre Région a développé une expertise qui peut être utile à l’Etat
1er sujet : la réforme de la voie professionnelle, sujet complexe et délicat quand on voit les crispations qui se font jour. Mais il y a quatre ans, nous avons empoigné ce sujet, afin d’ouvrir les jeunes des lycées professionnels à l’apprentissage : nous avons travaillé main dans la main avec les autorités académiques, nous avons beaucoup discuté avec le corps enseignant, avec les syndicats et peu à peu nous avons mis en place ce que nous appelons le « 2 + 1 » ou « 1+2 » : 2 années de formation classique, 1 année de formation en alternance avec l’entreprise pour obtenir le bac pro de 3 ans. Les retours sont bons, tant de la part des élèves que des entreprises. A ce jour, plus de 700 élèves se forment dans notre Région via ce système : c’est sept fois plus qu’au lancement de l’initiative, ça augmente régulièrement. A l’heure où le gouvernement cherche un nouveau modèle pour les lycées professionnels, nous montrons que des expériences concrètes de valorisation de la voie professionnelle et de lutte contre le décrochage existent bel et bien.
2e sujet : la réhabilitation thermique des logements. Il n’y a pas de levier plus important vis-à- vis du pouvoir d’achat des ménages que celui-ci en Région. Combattre les passoires thermiques, c’est indispensable pour le climat, mais c’est aussi très important pour diminuer les charges de chauffage. C’est pourquoi j’ai fait de cet axe une priorité depuis que je suis Présidente de Région. C’est le dispositif EFFILOGIS.

 Il s’est enrichi ensuite par la mise en place du service public de l’efficacité énergétique, garantissant à la fois un accompagnement global des ménages concernés depuis le conseil jusqu’à la réalisation des travaux au service d’objectifs exigeants, car il nous appartient de donner l’exemple, garantissant aussi la mise en place d’une caisse d’avance pour les ménages les plus précaires. Malheureusement, tout cela est balayé aujourd’hui par la mise en place du SARE, le Service de l’Etat pour l’accompagnement de la réhabilitation énergétique auquel j’avais applaudi des deux mains lors de son annonce ; mais les objectifs ont été revus à la baisse, les conseils déconnectés de l’accompagnement global, de nouvelles normes mettent à mal l’essentiel de ce que nous avions mis en place. Résultat : c’est simple, nous avons été contraints de suspendre nos audits et l’Etat n’a pas mis en place les sien. Donc au moment où il faut massivement pousser cette question de la réhabilitation thermique, il n’y a plus d’outil en place. Donc je propose à l’Etat qu’à la faveur d’une expérimentation, nous puissions relancer cette politique d’aide publique en nous appuyant sur nos propres outils qui avaient fait leurs preuves et en nous appuyant en même temps sur le SARE. Mais que le SARE nous laisse utiliser nos propres outils et on en fera l’évaluation. C’est le propre d’une expérimentation.
Alors je termine en vous indiquant une belle reconnaissance pour notre collectivité dans le cadre des prix Territoria, où nous avons été primés deux fois cette année :
• Avec un Territoria d’or dans la catégorie gouvernance, pour notre Pacte régional des territoires pour l’économie de proximité, initié au cours du mandat précédent en lien avec la crise sanitaire.
• Et un Territoria de bronze dans la catégorie mobilités pour Mobigo Covoiturage.
Merci aux services pour ces belles réussites, et aux collègues élus impliqués dans la définition de ces politiques publiques.


Gilles Platret 

(Les Républicains)

«Les remarque du Rassemblement National  sont fondées. Depuis le départ les choses ont changé. J’ai cru que vous alliez tenir compte de mon avis.
Mais sachez le, nii moi ni aucun membre de notre groupe ne seront instrumentalisés dans votre jeu avec le RN. Je vois les yeux de biche que vous me faites tous.
Membres du groupe de gauche, vous pouvez vous gaussez, je prends la parole puisque vous ma la donner, pour évoquer le choc d’inflation pour nos concitoyens.
Le Gouvernement aurait pu prendre ses responsabilités plus tôt. Je n’incrimine pas les syndicats.
Les prix du carburant impactent 200.000 ménages dans notre région, pour leurs déplacements. Cette précarité vous n’en tenez pas compte.
Vous maintenez votre taxe sur le carburant. On regrette que vous n’actionnez pas ce levier. C’est la même chose pour l’électricité qui augmente. Le budget est intenable. Vous avez le même réflexe que les macronniens. Vous ne nous interrogez jamais sur les dépenses de fonctionnement.
Il faut aussi parler de la précarité pour les logements de 250.000 ménages
Pour l’alimentation c’est la même chose. On nous annonce des taux d’inflation à 2 chiffres l’année prochaine. Ne hochez pas la tête Monsieur Neugnot.
Rien ne change. On n’a aucune réponse. Vous avez augmenté le prix des cantines et de l’internat. 400.000 euros en plus sur les familles. Il y avait les moyens de trouver autre chose. C’est juste insupportable.
On vous avait demandé d’organiser une grande conférence territoriale pour réunir les principales collectivités, principaux donneurs d’ordre, pour coordonner nos réponses. On a un budget qui va à l’encontre de tout cela.
Un mot sur le loup. Vous vous indignez de récupération politique du Rassemblement National. Quand des extrémistes verts entravent un processus légal, pour aboutir à l’élimination de prédateurs, on ne vous entend pas. Le loup prolifère dans notre pays, dans notre région. Les attaques le montrent.
Il faut agir, il faut que la région prenne fait et cause pour ses éleveurs. Il faut réguler le loup sévèrement.
On ne peut plus tolérer dans notre région, que le loup puisse être toléré. C’est la question de la sauvegarde de notre élevage. Il faut soutenir ceux qui travaillent.
Marie Gyite Dufay : Sur le loup j’agis mais pas devant les caméras».


Jacques Ricciardetti 

(Rassemblement National)

«Je remercie la droite pour la leçon démocratique. Nous n’avons pas fait de récupération, mais nous avons voulu rendre hommage.
Inflation, crise, nous vivons des moments difficiles. Les perspectives d’inflation sont importantes pour 2023 et 2024. La facture de la dette s’alourdit. Tous les signaux d’un grand basculement de l’économie française sont là, sans actes forts comme la baisse de la TVA sur l’énergie. La France aura les dégâts de cette crise. La Bourgogne France Comté sera touchée par ses entreprises. La région doit agir pour faire un bouclier face à la crise. Le nombre de défaillance a retrouvé son niveau, le chômage augmente.
On doit se préparer à la dégradation économique de demain.
C’est l’aboutissement de 30 ans de choix désastreux. Vous avez soutenu tous les gouvernements. L’énergie avec des trahisons, avec le mythe éolien. Notre Région importe 80% de l’énergie qu’elle consomme. Vous, vous en remettez au vent.
20 ans que vous combattez le nucléaire. Il y a aussi l’immigration incontrôlée.
Chaque année on accueille l’équivalente de la ville de Bordeaux. Insécurité, chômage de masse… La seule solution du gouvernement c’est repeupler les campagnes.
Les faits divers avec des clandestins se multiplient comme on l’a vu à Paris avec la petite Lola.
On a un laxisme sécuritaire. Il y 5000 agressions par an en Bourgogne – Franche-Comté
Nos politiques ne fonctionnent plus pour tous, on le voit sur le ferroviaire. On voit débarquer les trains Régiolis sur Paris – Dijon et Dijon – Besançon. Les usagers Mobigo sont maltraités.
La Région fonctionne pour certains, avec l’arrosage. Subvention de 40.000 euros pour une boucherie halal. SOS méditerranées, formation des migrants ?
L’argent flambe pour ce qui ne concerne pas les bourguignons et les franc comtois.
Je rappelle qu’on avait proposé 32 millions d’euros d’économies, : Fonds régional, baisse carte grise, baisse de la taxe sur l’essence.
I faut éviter de faire peser la crise sur nos lycéens. Des choix devront être faits.
Il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent des contribuables»


Denis Thuriot

(Majorité présidentielle)

La sécurité est de mise, mais pas dans les propos du Front National pour ce qui concerne la récupération. Prendre de la hauteur c’est se taire.
On parle de sobriété, mais on ne voudrait pas qu’elle se retrouve dans les services publics et notamment les transports. On n’assiste pas à de la mobilité partout et pour tout le modne.
Les territoires ruraux n’ont pas de coups de pouce. Sur Avallon Paris, trois changements pour 3 heures de trajet.
Dijon – Nevers, en 2 heures, a disparu. C’est entre deux capitales. Les journées sont plus longues pour certains que pour d’autres, à cause des déplacements. Passons de l’incantation à l’action. Je rappelle les mesures de protections gouvernementales pour les plus faible. Le litre de carburant le moins cher en Europe c’est en France. Regardez
Nous suggérons un plan d’action pour la sécurité des PME devant la cybercrilinalité. Oui le mix énergétique est nécessaire avec l’éolien et le nucléaire.
Dans un contexte compliqué, travaillons ensemble, quand je vois des élus faire bande à part dans la Nièvre, pour parler des SRADET, je me dis que cela ne va pas dans le bon sens».


Sarah Persil

(EELV)

«Je veux revenir sur le loup et répondre à Monsieur Platret. Des loups il y en a dans toute l’Europe. Plusieurs associations demandent une concertation.
Nous sommes dans un contexte où les bouleversements s’accélèrent. En juin, il faisait déjà chaud depuis deux mois.
Nous avons vécu l’été le moins chaud des 50 prochaines années. Bientôt les assurances ne prendront plus en charge le risque climatique.
On ne réduit pas suffisamment la consommation de viande ni les déplacements en jet.
Le Gouvernement fait preuve d’amateurisme.
Face à l’inaction du Gouvernement il y a le volontarisme de la Bourgogne Franche-Comté. Nous manquons de visibilité  On a besoin de politiques volontaristes. Les ENR sont moins chères que le nucléaire».


Muriel Ternant

(Parti Communiste)

«Je veux évoquer les crises multiples. On a une pénurie de main d’œuvre avec du chômage. Il faut regarder leurs conséquences
Je salue le courage des salariés des raffineries qui ont engagé un bras de fer. Le bénéfices de total c’est 10 fois notre budget ;
Concernant le transport ferroviaires, je voudrai signaler un EDITO du monde qui évoque les difficultés du rail avec les ouvertures à la concurrence».


Jérôme Durain

(Parti Socialiste Majorité)

Je veux commencer par nous associer avec mon groupe, à notre tour, à l’hommage que vous avez rendu à Marie-Louise Fort.  
Je veux aussi réserver l’accueil le plus chaleureux à Ludovic Rochette. Vous avez de la chance cher collègue de siéger dans cette assemblée. Vous en apprécierez très vite le climat animé, l’intérêt des dossiers qu’on y traite et la bienveillante efficacité de sa présidente.
Alors, elle n’est finalement pas si simple à appréhender notre assemblée plénière de ce jour.
Parce qu'au fond c’est une session ordinaire mais qui prend place dans un contexte vertigineux.
Je veux commencer en m’adressant au RN. Que ne comprenez vous pas quand la famille de la petite Lola demande qu’on lui foute la paix, exige respect et dignité et refuse toute récupération politique ? La barbarie épouvantable dont elle a été victime n’a hélas pas de frontières, et l’abjecte récupération que vous opérez n’a, elle, pas de limites.
Oui cette assemblée est une session budgétaire ordinaire.
Elle présente même, à certains égards, un caractère d’extrême banalité. Je croyais le souci de banalisation du rassemblement national strictement circonscrit à son attitude à l’Asemblée Nationale. Mais il s’agit moins de banalisation que de banalité si l’on s’intéresse aux voeux et amendements qui nous sont proposés dans cette enceinte. Et aujourd’hui nous sommes gâtés, il ne manque rien : l’opposition à sos Méditerranée et aux crédits Europe/international, la formation linguistique des migrants, les cartes grises et les éoliennes. Pas de surprise, tout y est, un efficace copier-coller.
L’honnêteté intellectuelle me commande de reconnaître que vous avez raison de souhaiter une évaluation (que nous voulons également) ou une commande publique orientée vers les productions locales (ce que cette majorité encourage déjà puisque 81% des dépenses sont domiciliées en BFC).
Plus fondamentalement, il faut revenir à ce qu’est une décision modificative. Dans sa poésie le CGCT dispose que « Les décisions modificatives sont des délibérations qui viennent modifier les autorisations budgétaires initiales, soit pour intégrer des dépenses ou des ressources nouvelles, soit pour supprimer des crédits antérieurement votés. »
Autrement dit la DM, ce n’est pas, ou plus, ou pas encore, le temps des grandes déclarations et des élans programmatiques.
Il y’a pour les collègues qui s’engagent dans cette voie aujourd’hui comme une erreur de timing. Ce temps là viendra bien, mais en janvier avec le budget primitif. La DM c’est le constat abrupt de la réalité régionale. C’est la vérité des prix.  
Alors que dit elle cette DM ? La réalité d’une situation, pas encore alarmante, mais qui se dégrade très rapidement. Au delà des ajustements budgétaires normaux, je pense plus particulièrement aux 25 M€  de provision exceptionnelle inscrite pour couvrir les dépenses liées à l’énergie de la convention TER. C’est cette mécanique implacable, en germe dans le budget 2022, où se construit une possible impasse pour 2023.
Concernant l’intervention de Monsieur Platret, je constate que si vous parlez si fort c’est que cela ne doit pas aller très fort, avec l’hémorragie que connaît votre groupe. Je vous trouve gonflé de nous donner la leçon au vue de ce que dit la Chambre régionale des comptes sur l’endettement de la ville de Chalon.  
Je vous trouve gonflé d’adopter ce ton surplombant alors même que votre ami politique Laurent Wauquiez tient son assemblée en visio, cloîtré seul face à son ordinateur dans la salle des séances pour éviter de ne pas avoir à parler des repas à 100000 euros. Enfin, sur le dossier du Loup, la position de la Présidente n’est pas celle que vous avez citée. Pour siéger au comité loup en Saône-etLoire je peux vous assurer que ce dossier complexe mérite une approche bien plus nuancée que celle que vous avez eue.
Ce contexte budgétaire c’est le gros morceau, cette session ce n’est pourtant pas que la seule DM ce sont aussi des dossiers importants pour la région.
-    La mise en place d’un fonds d'investissement afin de soutenir les entreprises des filières agroalimentaires 3,5 M€  
-    une affectation de 49,5M€  pour la mise en œuvre du fonds européen d’investissemnt
-    La nouvelle convention-cadre pour les climat de bourgogne la période 2022 – 2026
-    L’accompagnement le développement des capacités de stockage d’eaux pluviales à la ferme
-    La dotation de fonctionnement des lycées, pour 2023, la dotation globale de fonctionnement versée aux 129  aux lycées de BFC est en hausse de 16%. Elle s’élève à 44 M€. J’ai bien lu l’inquiétude dans un des voeux du RN, je vous remercie de votre sollicitude, mais nos lycées sont bien traités, assurés de la présence inconditionnelle de la région à leur côtés.
Cette session c’est notre contribution, notre effort constant en faveur de la transition. C’est une chronique ordinaire, opiniâtre, de la transition  que cette majorité a choisi d’ériger en priorité. Solidarité maintenue, différenciation affirmée, sobriété énérgétique et foncière, éco-conditionnalité, développement des ENR... voilà nos lignes directrices.
Mais oui cette AP c’est aussi une session ordinaire dans un contexte vertigineux d’accélération du monde. Sécheresse ici cet été et inondations dramatiques ailleurs, guerre sur le sol européen, retour de mouvements néofascistes à nos portes, pénuries en cascades et retour de l’inflation. je veux aussi avoir un mot sur les combats des femmes pour leurs droits, ici ou Etats-Unis avec les menaces qui existent sur le Droit à l’IVG, en Iran ou en Afghanistan pour leur liberté d’expression. La juste revendication de leurs droits par les femmes c’est toujours le signe d’une société qui progresse pour toutes et tous.
 Oui, comme le disait Paul Valéry, le vent se lève.
Car ne sont pas des crises que nous affrontons mais une transformation du monde. Une transformation qui n’est pas toujours comprise. On a cru revivre en ce début d’automne le remake des prémices de la crise covid. Alors que le patron de Total Patrick Pouyané, dans une illustration parfaite de l’effet Streisand, donne à voir ses millions gagnés en ne pensant montrer que ceux qu’il a perdus. Il nous a été expliqué qu’il n’y avait pas de pénuries mais des tensions, que les super-profits s’étaient arrêtés aux frontières de la France comme le nuage de tchernobyl en 1986.  
Mais les voitures, elles, sont à l’arrêt, les salaires au point mort et trop de rayons de supermarchés à sec.  
L’inflation galopante, qu’on nous annonce à deux chiffres dès le le début de l’année prochaine, touche  les familles, les collectivités, les acteurs économiques.
Elle expose plus durement les plus fragilisés et les revenus les plus bas aux affres des retournements de conjoncture et aux aléas des hausses de prix, car ceux ci consacrent une part plus importante de leurs dépenses dans l’alimentation, les énergies et les transports.
Tous les jours, dans la presse, une série d’articles qui annoncent les décisions de collectivités pour économiser la consommation de ces équipements, rogner tel ou tel budget de fonctionnement, et exposer un plan de sobriété pour s’adapter à la situation.
Des entreprises dont la production est menacée à très court terme. Ces industriels réclament surtout autre chose que des mesures complexes, devant déjà renégocier leurs contrats en ce moment et ayant le plus grand mal à se fournir en énergie sans mettre en péril leurs équilibres économiques.
La sobriété est partout annoncée. Mais la sobriété pour qui ? Quand les Jets privés peuvent encore voler librement mais qu’il faut mettre le chauffage à 18 degrés dans le logement social ? Quand les bénéfices des industries pétrolières ont été multipliés par 2, mais que par ailleurs, c’est une subvention financée par le budget de L’état- donc la solidarité nationale, qui ne fait que maintenir péniblement- et très provisoirement- le prix du litre de gasoil aux alentours de 1,90 €, dans les meilleurs cas ?  
 
Du côté gouvernemental, la réactivité a manqué, en ne voyant pas l’urgence à traiter la question des salaires ou à organiser plus volontairement la négociation.  
Et dans le champ démocratique, la multiplication des concertations, des rendez-vous (à Bercy ou ailleurs), d’un CNR 2.0 n’ont pas empêché le passage en force du 49.3.
D’un côté, l’affirmation d’une prise en compte des oppositions, mais de l’autre, la méthode consistant à leur faire porter le chapeau du blocage.
Finalement, le seul compromis trouvé, c’est celui  avec le « camp libéral » sur le projet de loi réformant l’assurance chômage : cela en dit long sur le fondement idéologique du projet de la majorité nationale…
D’ailleurs, il suffit de regarder le tableau d’ensemble.
Les super profits ? : refusés !
Le rétablissement de l’ISF ? : refusé !   
Avec sans doute pour prochaine étape la réforme des retraites ?
 
Alors oui nous pouvons aussi nous inquiéter des conséquences de cet ensemble pour les Régions.
Beaucoup de Présidents d’exécutif régional, régions de france, lors de son congrès en septembre, sa présidente Carole Delga ont interpellé le Gouvernement sur trois impératifs qui atténueraient les effets de la crise économique nationale sur la collectivité régionale.
-    Comment nos recettes peuvent-elles être garanties pour absorber l’augmentation des coûts des énergies, dont nous verrons d’ailleurs les conséquences, notamment pour les Lycées ?   
-    Comment L’Etat peut-il pleinement jouer son rôle face à la SNCF, qui prévoit de répercuter la flambée des prix de l’électricité dans les conventions signées avec les régions, ce qui nous condamne à couvrir ces hausses de prix, et donc à payer ?  
-    Comment les engagement pris sur les grands enjeux d’accompagnement des Régions, comme celui crucial des formations sanitaires et sociales, seront tenues.  
-    Sur sa partie consacrée aux collectivités, le débat budgétaire, n’a pas vraiment éclairci l’horizon des régions sur ces points.
En dépit de toutes ces interrogations, et malgré les nuages qui s’amoncellent, je voudrais louer la capacité de notre institution, tant sur le plan politique qu’administratif, à faire preuve de résistance aux incertitudes et à s’adapter.   
Notre Région tient bon !
Elle a du tout d’abord s’adapter très vite en adoptant un véritable plan de sobriété pour nos équipements, et notamment pour les Lycées. Comment faire quand il faut absorber dès 2022 12 millions de dépenses supplémentaires qui n’étaient pas prévues ? Nous avons su imaginer des solutions de sobriété et d’économie, avec l’ensemble des parties concernées. Nous ne fermerons pas d’établissements, comme cela se fait ailleurs.
Et si nous avons pu jusqu’alors corriger aussi vite notre trajectoire de dépenses, quand 40 millions de dépenses imprévues arrivent en quelques mois, c’est grâce à un héritage solide de bonne gestion de cette collectivité.  
Les scientifiques nous indiquent aujourd’hui même que le réchauffement de la France est dans le haut de la fourchette des modèles, avec 3,8 degrés de plus d’ici 2100. Alors notre groupe ne participera pas à la défense du retour à un monde d’avant qui n’existe déjà plus. Ne comptez pas sur nous pour accepter les crispations identitaires ou célébrer une région mythifiée, miraculeusement épargnée par le changement climatique.
Par nécessité et par conviction, nous poursuivons  
Alors oui, si le vent se lève, il faut pourtant tenter de vivre. Il faut tenter d’inventer, il faut tenter de créer.
Plutôt que dresser le catalogue des périls à venir et l’inventaire des impossibles, je veux terminer en évoquant un dispositif nouveau proposé aux lycéens élus éco délégués ou siégeant dans les Conseils de la Vie Lycéenne, les maisons de vie lycéennes. Ce dispositif s’appelle OSE (Ose Semer tes Envies), il vise à encourager la créativité, la citoyenneté et l’engagement pour imaginer des actions en faveur de tous les lycéens. La jeunesse doit prendre le relais et c’est dès le lycée qu’elle peut commencer à imaginer le monde de demain».

Alain BOLLERY