A l’occasion d’une conférence de presse, la Présidente de Région a beaucoup parlé de la négociation de la convention avec la SNCF. Elle va générer plus de 30 millions d’euros d’économie. Pour l’ouverture à la concurrence, en application de la loi, la Région gagne du temps. C’est en 2027 que que la 1ère mise en concurrence des TER concernera les lignes de la Nièvre et de la Saône et Loire. Marie-Guite Dufay a aussi annoncé des économies pour les jeunes.
Les trains TER font la une de l’actualité, depuis plusieurs semaines, avec notamment la fermeture de la ligne entre Dijon et Nevers, à partir du 19 juillet et jusqu’au 16 février 2024. Un long tunnel sans trains TER qui, on le sait, a du mal à passer auprès des usagers qui ne comprennent pas que la ligne ne rouvre pas en décembre, malgré les travaux en gare de Montchanin (
lire notre article).
Il a donc été question des trains et de la SNCF, ce mercredi matin, au cours de la conférence de presse que Marie-Guite Dufay a tenue à l’Hôtel de Région, à Dijon, avant la session ce jeudi et vendredi.
«Cette assemblée va être dominée par pas mal de débats autour de la SNCF. Avec la négociation de la convention, dans le contexte d’inflation. On arrive au terme. Il est positif. La négociation a été âpre. Je ne suis pas en mesure de proposer une nouvelle convention. Elle sera soumise au vote en octobre», a d’abord annoncé la Présidente.
Petit budget et grande région ferroviaire
Et de poursuivre : «Les caps que nous avions ont été atteints : D’abord la réduction des charges annuelles, pour faire face aux charges de l’inflation et à des charges structurelles. N’oublions pas que nous sommes un des plus petits budgets des régions, dans une grande région ferroviaire. Il y avait négociation à engager, sans compromettre l’offre de train, et la qualité. Le levier de la négociation, c’était la mise en concurrence».
Marie-Guite Dufay décrypte : «La convention, c’était de dire on éloigne la concurrence. Au lieu de 2026, on peut envisager une mise en concurrence progressive, qui ne commence qu’en 2027 et qui s’étale. Avec un 2ème lot en 2030, et les deux autres lots en 2032.
Par rapport à cette mise en concurrence, je m’inscrits dans le cadre légal. Les syndicats me disent «vous pouvez reculer». Mais ce qui me fait reculer ce sont des motifs généraux.
Il peut y avoir des motifs d’intérêt général pour reculer. Des tremblements financiers, des retards sur deux dossiers, qui font que l’on ne pouvait pas rentrer dans la concurrence. On n’avait pas d’accord sur l’atelier de maintenance, mais aussi des retards sur les nouveaux matériels».
30 millions de gagnés sur l'énergie
La Président de la Bourgogne – Franche – Comté insiste : «Ce sujet de la concurrence était le levier pour négocier une nouvelle convention qui va jusqu’en 2032. C’est sécuriser la SNCF qui va prendre le temps de la mise en application de la loi.
C’est donc une sécurisation. Il y a un plus pour la SNCF et pour la Région»
La convention va baisser de 30 millions d’euros par an. Ce n’est pas rien. L’inflation est toujours là. On obtient le paiement de l’énergie au coût réel, ce qui induit des baisses considérables.
Du fait des coûts de l’énergie, on est à +15 millions au lieu de +46 millions pour les trains.
Objectif : 97% de régularité
L’ensemble, avec les 30 millions, nous donne un bol d’air. On a des paramètres forts ; Des pénalités qui augment de 2 à 6 millions, et des remplacements quand les trains ne roulent pas. On a fixe à 97% la régularité des trains.
C’est un résultat qui est bon pour notre collectivité. En janvier, il manquait les voix du Parti Communiste et du Rassemblement National. Je savais que cela serait serré.
Nous y sommes. Nous aurons une traduction. Le 1er lot en 2027 sera sur le lot nivernais, avec des circulations entre la Nièvre et la Saône-et-Loire !»
Alain BOLLERY avec
Jean-Christophe TARDIVON
Au sujet des travaux entre Chagny et Nevers
«Sur la VRCEA, la ligne Nevers – Chagny, qui fait l’objet de beaucoup d’articles, je veux dire quatre choses» a annoncé Marie-Guite Dufay.
«Oui j’ai conscience de la source de gêne qui représente la fermeture pendant sept mois ! Je ne le sous-estime pas. Mais le chantier, c’est 137 millions, dont 27 de la Région, pour pérenniser la ligne. Il y aura une deuxième tranche en 2027
Il y a un travail de la SNCF. Il y a eu des choix, dont j’entends qu’ils sont contestés. Fallait il fermer ou pas ? Je ne suis pas technicienne, et je fais confiance à SNCF Réseaux. On ne pouvait pas laisser en circulation sauf à des coûts considérables. Je veux bien entendre la contestation du choix technique.
Il y a eu beaucoup de concertation. Mon vice président ne ménage pas sa peine. Il va devant des colères. La concertation a été organisée et elle a été suivie d’ajustement conséquents. Je conteste qu’on nous dise «on réclame et il n’y a rien», car ce n’est pas les cas !»
Et de détailler pour le secteur nivernais :
Faciliter les trains de fret céréalier, reprise de la circulation entre Nevers et Le Banlay le 4 septembre au lieu du 11 ; une nouvelle liaison autocar jusqu’à Chalon pour arriver à Dijon à 9h19, avancer la première desserte autocar avec arrivée avant 8h30, modification pour arriver à Imphy plus vite.
Pour le secteur Saône et Loire – Communauté Urbaine : Amélioration desserte vers le lycée Etang, un train en plus à 15h40
Prolongation de certaines dessertes. Modification des horaires scolaires à destination des établissements scolaires.
Amélioration des retours Dijon – Creusot, avec des trajets aux horaires successifs : 15h41- 17h25, 17h41-19h25, 19h41-21h25.
Prolongation vers Montceau et autocars supplémentaires sur la Communauté Urbaine.
Des réductions pour les jeunes
Concernant les contestations des usagers sur le maintien des tarifs d’abonnement et de circulation, Marie-Guite Dufay a d’ailleurs remarqué : «la philosophie de la SNCF c’est qu le service est le même. Je vois la montée des mécontentements.. Alors il y aura deux gestes commerciaux
Pour les occasionnels : Deux fois plus de bons plans. On double le nombre de personnes qui pourront en profiter, notamment le week end pour les jeunes.
Pour les abonnés : Un mois gratuit : Le mois de décembre.
Concernant toujours les trains et notamment les jeunes, on avait dit qu’on ferait un geste ; Les moins de 26 ans peuvent bénéficier d’une réduction de 50% s’ils sont abonnés. Soit 50 à 500 euros en moins sur l’année.
Pour les jeunes, il ne reste plus que 25%à payer.
Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, et Michel Neugnot, premier vice-président, le 28 juin 2023, à Dijon (photographie JC Tardivon)