Communiqué :Urgence ferroviaire en Bourgogne Franche-Comté
Sauvons les lignes en ruralité et offrons plus de places dans les trains bondés en ville
Depuis
30 ans, le train est l’angle mort des politiques de mobilité. La
vétusté des voies ferrées, due à des investissements clairement
insuffisants, a conduit à des fermetures de lignes partout en France.
Les
chiffres parlent d’eux mêmes : notre Région n’a pas été épargnée. La
France est l'un des pays européens qui investit le moins sur le
ferroviaire : 45 euros par an et par habitant, alors que l’Allemagne en
investit 125 et l’Autriche, 271 !
Les régions, qui ont en charge la
circulation des trains mais pas les infrastructures, ont porté à bout de
bras l’entretien des « petites lignes » menacées par un désengagement
financier progressif de l’État. En 2018, la Présidente de Région avait
d’ailleurs rouvert une ligne laissée à l’abandon : la ligne
Belfort-Delle.
Pourtant, dans la mesure où l’État est propriétaire du
réseau ferré national, c’est bien à lui que revient l’entretien des
voies de chemin de fer, lequel relève directement de sa compétence.
Nous,
écologistes, disons stop à cette hémorragie et à la liquidation du
service public des trains de proximité ! Notre Région est la plus
touchée par la précarité liée aux transports selon l’Observatoire
Régional des Transports. C’est pourquoi, nous sommes aux côtés des
collectifs d’usagers du Morvan, du Jura, du Sud Saône-et-Loire et de
Haute-Saône pour sauver le service public ferroviaire et offrir des
solutions alternatives quotidiennes à la voiture individuelle.
Lorsqu’il
s’agissait de financer la bétonisation des sols et les infrastructures
routières, les Régions, dont la Bourgogne Franche-Comté, ont répondu
présentes aux côtés de l’État bien que les routes ne relèvent pas des
compétences des Régions. Désormais, nous constatons les limites de cette
politique d’aménagement du territoire d’autant plus que la cure
d’austérité imposée par l’État met en difficulté les collectivités
confrontées à un mur d’investissements climatiques.
Face à
l’accélération du dérèglement climatique qui aggrave les injustices
sociales, une de nos priorités est tout d’abord de faciliter la
mobilité des nombreuses personnes qui habitent le long des lignes et
d’organiser le rabattement sur ces trains. Cette préoccupation est
partagée par une large majorité d’élu-es du territoire, elle doit être
entendue !
La solidarité régionale, c’est aussi répondre à la hausse
de fréquentation des usagers en milieu urbain. Les axes qui relient
Dijon, Besançon et le Nord Franche-Comté ont une offre saturée en heure
de pointe. Il faut donc augmenter le nombre de places sur ces lignes.
Aucun service public, à la campagne comme en ville, ne doit être
dégradé. Au contraire notre responsabilité est d’améliorer sans cesse le
service. Ainsi, pour répondre aux attentes des usagers et éviter tout
report sur la voiture individuelle, l’achat de matériel pour offrir plus
de places dans les trains relève également de l’urgence.
C’est dans
cet esprit que nous aborderons les débats consacrés aux mobilités
durant l’Assemblée plénière du Conseil régional, le 21 février :
garantir une égalité d’accès à un service public de qualité et de
proximité.
Claire Mallard, présidente du groupe Écologistes & Solidaires
Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté