«2023 est une année haute en montant d'investissement», ont indiqué, ce mercredi 4 janvier, les représentants de l'opérateur ferroviaire et du conseil régional.
L'âge moyen du réseau ferroviaire français s'établit à 40 ans. Depuis les années 2010, SNCF Réseau, filiale du groupe SNCF, mène «un effort de rattrapage» pour régénérer les lignes.
En ce qui concerne la Bourgogne-Franche-Comté, Jérôme Grand, directeur territorial de SNCF Réseau en Bourgogne-Franche-Comté, et Michel Neugnot (PS), vice-président de la Région chargé des transports, ont présenté, ce mercredi 4 janvier 2022, les travaux qui seront conduits en 2023.
«SNCF Réseau est un acteur du système ferroviaire, de l'économie et de l'emploi locals et un acteur de la transition écologique», revendique Jérôme Grand.
«2023 est une année haute en montant d'investissement»
Après 183 millions d'euros en 2019, 423 millions d'euros en 2021 et 307 millions d'euros en 2022, le programme d'investissement en 2023 se monte à 421 millions d'euros dont 153 millions d'euros cofinancés par l’État, le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté ou encore l'Union européenne.
«2023 est une année haute en montant d'investissement», explique Jérôme Grand, «cela montre l'effort de renouvellement et de modernisation du réseau ferroviaire en Bourgogne-Franche-Comté». Entre 2021 et 2026, près de 2 milliards d'euros d'investissements sont en programmation.
Opération majeure entre Chagny et Montchanin
La sécurité figure au premier rang des priorité de l'opérateur ferroviaire avec deux tiers du programme d'investissement fléchés pour des travaux sur les voies ferrées et les ouvrages d'art (sans compter les 100 millions d'euros consacrés annuellement à la maintenance quotidienne des voies).
L'opération majeure de l'année se tiendra sur la ligne Dijon-Nevers avec la regénération de la voie âgée de 50 ans. Le coût s'élève à 137 millions d'euros dont 62 millions d'euros cofinancés par l’État et la Région.
«Il s'agit de la plus grosse opération jamais réalisée en Bourgogne-Franche-Comté depuis la construction des lignes à grande vitesse», signale Jérôme Grand.
Le recours à un «train usine» permettra de renouveler la voie entre Chagny et Montchanin et de traiter les ouvrages d'art dont le pont sur l'Arroux. «On utilise le dispositif le plus performant, le plus rapide», insiste le directeur territorial de SNCF Réseau (
lire le communiqué).
Ces travaux entraîneront une interruption des circulations pendant plus de sept mois, du 10 juillet 2023 au 16 février 2024, ce qui n'est pas sans provoquer la
bronca de certains élus et usagers (
lire notre article) à laquelle Michel Neugnot s'est fait fort de répondre (
lire notre article).
«Au feu rouge clignotant, on s'arrête au passage à niveau»
Le programme de renouvellement de la ligne à grande vitesse entre l'Yonne et la Côte-d'Or sera poursuivi en mobilisant 48 millions d'euros. Une opération aura notamment lieu au niveau du tunnel de Blaisy-Bas avec des travaux de jour pour préserver la circulation nocturne du fret mais qui entraîneront des modifications des circulations.
2,3 millions d'euros seront consacrés à la sécurisation des passages à niveau. Les opérations de prévention continueront avec les autorités locales sur le modèle de celle réalisée à Aiserey (
lire notre article). «Au feu rouge clignotant, on s'arrête au passage à niveau», martèle Jérôme Grand.
«La moitié des retards sont dus à des pannes de signalisation»
Autre priorité de l'opérateur ferroviaire, la régularité. La Bourgogne-Franche-Comté se tient sur la troisième marche du podium des régions où les trains arrivent le plus à l'heure.
«La moitié des retards sont dus à des pannes de signalisation», indique Jérôme Grand. Les investissements dans ce domaine s'élèveront à 122 millions d'euros en 2023 dont 83 millions d'euros pour renouveler la signalisation de la ligne Paris-Lyon, permettant de passer de 13 à 16 trains à l'heure en 2024.
L'opérateur noue des partenariats pour agir sur les autres cause de retardes trains et notamment les incidents : installation des dispositifs évitant l'intrusion d'animaux sauvages sur les voies avec la fédération régionale des chasseurs, installation de barrières connectées pour limiter les divagations d'animaux d'élevage avec la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or et installation d'échaliers avec la fédération régionale de la pêche pour éviter que les pêcheurs n'abîment des clôtures.
«Trouver les meilleurs moyens de développer le fret»
Le 14 décembre dernier s'est tenu le deuxième forum régional du fret ferroviaire (
lire le communiqué). Selon Jérôme Grand, l'objectif est de «mettre en synergie tous les acteurs pour trouver les meilleurs moyens de développer le fret».
Un investissement à hauteur de 8 millions d'euros est programmé sur le site de triage de Gevrey-Chambertin qui compte 80 voies de service destinées au trafic fret en Bourgogne-Franche-Comté.
1,7 million d'euros seront consacrés au programme de rénovation des lignes capillaires dans le Morvan.
Dans la perspective de l'ouverture du tunnel Lyon-Turin, des études seront financées pour envisager l'adaptation de l'infrastructure entre Dijon et Modane.
80 recrutements en 2023
Jérôme Grand insiste sur le partenariat avec la fédération régionale de travaux publics pour que «la commande publique concerne le plus possible les entreprises locales et les PME». «Une grande part de l’activité concerne toutes les entreprises, il n'est pas besoin d'être spécialisé dans le ferroviaire», indique-t-il.
Grâce à des clauses sociales dans les appels d'offres, SNCF Réseau a réalisé 20 millions d'euros d'achats solidaires.
En matière d'emploi, l'opérateur compte procéder à 80 recrutements en 2023 en Bourgogne-Franche-Comté, principalement sur des postes concernant les aiguillages et le génie électrique.
Jean-Christophe Tardivon