Même les plus optimistes n’avaient pas imaginé une telle somme. C’est un plébiscite record pour les vins des Hospices de Beaune dont les ventes ont totalisé plus du double de l’année précédente. Près de 130% en plus.
Les vins de Bourgogne et plus particulièrement ceux des Hospices de Beaune ne connaissent pas la crise. Merci pour eux. Merci surtout pour l’Hôpital de Beaune qui va finir par faire des jaloux en Bourgogne, car de toute évidence il va pouvoir mettre de l’argent de côté, quand d’autres attendent celui de l’Etat et des contribuables pour combler leurs déficits.
Il sera sans doute rétorqué que l’Hôpital de la capitale des vins de Bourgogne n’offre pas les mêmes spécialités. C’est vrai. Mais une chose est certaine il va pouvoir aborder les prochaines années avec sérénité.
Car ce dimanche 20 novembre, les 802 pièces qui étaient mises aux enchères ont totalisé 28,97 millions d’euros. Du jamais vu. Un record historique, mais cela devient une habitude de voir les records tomber à Beaune où les crus préparés par Ludivine Griveaux tutoient l’excellence, avec une bonne réputation planétaire, qui voit les enchères venir du monde entier.
Le prix moyen de la pièce toujours plus haut
Il est aujourd’hui tendance quand on a de l’argent de s’offrir une pièce estampillée «Hospices de Beaune». Pour preuve les 28,97 millions d’euros – hors frais - sont à mettre en rapport avec les 12,6 millions, de l’année 2021. Une augmentation vertigineuse de près de 130%... 129,92% très exactement.
Une augmentation qui serait presque à relativiser l’inflation subie par les ménages, tant elle est énorme. Et s’il faut prendre en compte que le nombre de pièces était effectivement plus important qu’en 2021 pour la 161ème vente, il est juste de préciser que le prix moyens de la pièce a atteint 35.974 euros et qu’il est en progression de 8% par rapport au précédent record… On est là plus proche du rythme actuel de l’inflation.
En fait cette journée historique du 20 novembre 2022 est partie sur les bases de records dès les premières enchères. Et cela s’est d’ailleurs confirmé avec la vente de la pièce du Président, qui a donc atteint très symboliquement 810.000 euros, quand l’année dernière le record avait été explosé à 800.000 euros…
+1,25%... Tellement petit, mais tellement énorme
En fait le record a augmenté de 1,25% par le biais d’une savante association des négociants de la place, dont on sait qu’ils font la pluie et le beau-temps. Mais, il ne faut pas forcément y voir un signe du réchauffement climatique, cela fait longtemps qu’ils font plutôt le beau temps… Pour la vente, pour l’Hôpital et pour les associations bénéficiaires qui, cette année étaient tournées sur l’enfance, à savoir Princesse Marguot et Vision du Monde.
Forcément Flavie Flament et Benoît Magimel pouvaient avoir le sourire. Leurs noms sont entrés dans l’histoire de la Vente des Vins des Hospices de Beaune. Flavie Flament parce qu’elle a su descendre dans l’arène, au milieu des vendeurs, pour arracher un nouveau record.
Elle s'est en cela placée dans le sillage de Benoit Magimel qui l’avait précédée dans cet exercice de style, faisant en celui oublier sa panne de réveil du matin, qui n’avait pas vraiment fait sourire Alain Suguenot (
lire notre article).
Beaune encore plus capitale mondiale du vin...
Mais le Maire de Beaune a évidemment retrouvé le sourir quand il a vu qu’une nouvelle fois la capitale des vins de Bourgogne allait faire la une de l’actualité dans le Monde. Ce qui à l’heure du mondial de foot ne tient certes pas de l’exploit, mais est une autre réponse sur l’art de la bonne communication.
Beaune aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain conforte sa place de capitale mondiale du vin. Ce ne sont pas les professionnels de la vigne en Bourgogne qui s’en plaindront. Car si la consommation de vin est à la baisse, cela ne concerne pas le bon vin, et encore moins les très bons vins… Ces crus d’excellence que le monde entier envie à la Bourgogne, toujours royaume des cépages Chardonnay et Pinot noir.
Alain BOLLERY
(Photos Jean-Christophe TARDIVON)