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31/03/2021 21:10
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CORONAVIRUS : Confinement acte III

Durant une allocution télévisée de 25 minutes, Emmanuel Macron a présenté ce mercredi 31 mars le nouveau cadre de la lutte contre «l'épidémie dans l'épidémie» qu'induit la circulation du variant anglais du coronavirus.
Extension des mesures de freinage à l'ensemble du territoire métropolitain durant un mois, augmentation des capacités hospitalière à 10.000 lits de réanimation, synchronisation du calendrier scolaire et début de calendrier de réouverture pour la mi-mai, telles sont les principales annonces ce mercredi 31 mars 2021.

«La crise sanitaire que nous traversons dure depuis plus d'un an», constate Emmanuel Macron en débutant son intervention. 4,5 millions de Français ont contracté le coronavirus SARS-CoV-2, près de 100.000 familles sont endeuillées par la Covid-19. «Si nous restons unis (…) alors nous verrons le bout du tunnel», ajoute-t-il.


Après un «confinement dur» pour la première vague, un «confinement adapté» pour la seconde vague, c'est un confinement assoupli qui ne dit pas son nom pour faire face à la troisième vague induite par le variant brittanique.

«Croire en la responsabilité des Français, ce n'est jamais un pari»


Le chef de l’État s'est d'abord justifié sur les décisions du début de l'année visant à éviter un troisième confinement mettant ainsi en avant les trois principes qui ont guidé les choix de l'exécutif : la sécurité (protéger les Français), l'équilibre (prendre en compte les conséquences des restrictions) et la responsabilité (faire confiance). Il rappelle que les Allemands connaissent un confinement depuis quatre mois et que les Italiens ont connu quatre confinements étalés dans le temps. «Nous avons gagné des jours précieux (…) sans jamais perdre le contrôle de l'épidémie, (…) nous avons donc bien fait, (…) croire en la responsabilité des Français, ce n'est jamais un pari», assure-t-il.

Capacité hospitalière portée à 10.000 lits de réanimation


Vient à présent la caractérisation d'une nouvelle donne : «nous sommes entrés dans une course de vitesse» avec, d'un côté le déploiement de la vaccination, de l'autre la propagation d'une nouvelle forme de virus qui n'épargne aucune région métropolitaine. «Le virus est plus contagieux et plus meurtrier», alerte Emmanuel Macron. 44% des patients en réanimation ont moins de 70 ans.

Le président de la République concède que les mesures de freinage instaurées dans dix-neuf départements constituent des «efforts trop limités», d'où «un nouveau cadre». Il s'agit de «continuer à protéger la vie au présent des malades et à protéger la vie au futur des enfants» avec un «effort supplémentaire».

Effort des soignants. Le nombre de lits en réanimation déjà porté à 7.000 sera augmenté à 10.000 lits en mobilisant tous les personnels disponibles ainsi que les étudiants et la réserve sanitaire.

Restriction des déplacements à 10 km du domicile jusqu'au 2 mai


Effort de la population : «les règles en vigueur dans les 19 départements en vigilance renforcée seront étendues à tout le territoire métropolitain dès samedi soir pour quatre semaines» (donc jusqu'au 2 mai). «Chacun doit veiller non pas à s'enfermer mais à limiter au maximum les contacts, les rencontres», ajoute le chef de l’État.

Concrètement : le couvre-feu est maintenu partout, le télétravail doit être «systématisé», les commerces seront fermés selon la liste définies pour les 19 premiers départements en vigilance renforcée (voir ci-dessous).

Ceux qui souhaitent changer de région ont jusqu'à lundi 5 avril pour le faire, ceux qui souhaitent rentrer en France pourront le faire «à tout moment». Donc pas de déplacement en dehors de sa région après le 5 avril, sauf motif impérieux.

Une attestation dérogatoire ne sera demandée que pour les déplacements à plus de 10 km du domicile. Une attestation reste nécessaire pour toute circulation durant la période de couvre-feu, de 19 heures à 6 heures du matin.

«Les contrôles seront renforcés pour limiter les rassemblements et pour encadrer la consommation d'alcool. Nous faisons le choix de la confiance, de la responsabilité, de la respiration», insiste Emmanuel Macron. Pour les fêtes pascales, il s'agit d'éviter les rassemblements et les fêtes avec les amis.

Synchronisation des vacances scolaires du 13 au 25 avril


Effort au niveau des écoles. «Oui, le virus circule dans les établissements scolaires mais pas plus qu'ailleurs», concède le président de la République, ajoutant aussitôt : «l'école n'est pas négociable».

Les crèches, les écoles, les collèges et les lycées seront fermées durant trois semaines. Jusqu'au samedi 10 avril, les cours auront lieu en distanciel sauf pour les enfants de soignants, de certaines professions et pour les enfants en situation de handicap qui seront physiquement accueillis dans des établissements.

Le 12 avril, toute la France sera en vacances de printemps. La rentrée aura lieu le 26 avril en présentiel dans les écoles maternelles et primaires, en distanciel dans les collèges et lycées. Le 3 mai, rentrée des collégions et des lycéens en présentiel avec des jauges adaptées.

Emmanuel Macron voit là, «la solution la plus adaptée pour freiner le virus tout en préservant l'éducation et donc l'avenir de nos enfants».

Les étudiants qui le souhaitent pourront aller en cours un jour par semaine.

Prolongation des soutiens économiques


Face à cela, «l'accompagnement économique et social sera au rendez-vous». Comme lors du premier confinement, l'activité partielle sera accordée aux parents qui ne peuvent faire garder leurs enfants.

Les dispositifs de soutien économique seront prolongés indique rapidement le chef de l’État comme si l'évidence s'imposait.

«Nous avons tout fait pour prendre ces décisions le plus tard possible au moment où elles devenaient strictement nécessaire», se justifie encore Emmanuel Macron.

«Nous allons devenir le premier continent au monde en termes de vaccin»


Du côté de la vaccination, 8,5 millions de personnes ont reçu une première injection de vaccin contre le coronavirus et, parmi elles, 3 millions ont reçu deux doses. «Le vaccin est efficace au bout de quinze jours», rappelle le chef de l’État qui veut «accélérer encore et encore» la vaccination, le samedi, le dimanche et les jours fériés.

Pour cela, une stratégie : «continuer à avoir de plus en plus de doses en accélérant nos achats et en produisant en France et en Europe. (…) Nous allons devenir le premier continent au monde en termes de vaccin».

«Garantie de notre efficacité», la stratégie de vacciner en priorité les plus âgés et les plus fragiles est maintenue. «C'est ainsi que nous sauverons des vies», insiste le président de la République.

Les plus de 70 ans peuvent vaccinés avec une dose Pfizer-BioNTech ou Moderna dans les 1.700 centres de vaccination. Les plus de 55 ans avec des comorbidités peuvent prendre rendez-vous auprès d'un médecin, d'un pharmacien ou d'un personnel infirmier pour une dose d'Astra Zeneca et bientôt de Janssen.

Les personnes de plus de 75 ans qui n'ont pas encore eu de rendez-vous seront appelées par l'Assurance Maladie.

Le 16 avril, la vaccination sera ouverte aux plus de 60 ans. Le 15 mai au plus de 50 ans. Les moins de 50 ans attendront la mi-juin.

Il y aura une «stratégie de vaccination spécifique» pour des professions exposés comme les enseignants et les forces de l'ordre.

«Clé pour renouer avec la vie, clé pour rouvrir notre pays», la campagne vaccinale devrait permettre de vacciner tous ceux qui le souhaitent d'ici la fin de l'été (donc mi-septembre).

Des réouvertures mi-mai


Certains lieux de culture et certaines terrasses de bars et de restaurants pourront rouvrir mi-mai. D'ici mi-juin, un calendrier sera établi pour une réouverture progressive des autres lieux culturels et d'autres restaurants assortie de «règles strictes».

«Nous aurions pu faire mieux, nous avons des erreurs, c'est vrai. (…) Nous avons tenu, nous avons appris, nous nous sommes améliorés», reconnaît Emmanuel Macron en glissant vers la conclusion de l'allocution. Il s'agit maintenant de «nous mobiliser pour nos aînés et les plus fragiles, nous mobiliser pour nos enfants et leur continuer à apprendre. Le succès de ce mois d'avril et de cette stratégie dépend de chacun d'entre nous. Nous tiendrons unis et déterminés».

Jean-Christophe Tardivon
Photographie Alain Bollery

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