La chambre de métiers et de l'artisanat Bourgogne-Franche-Comté mobilise tous ses agents de développement économique pour contacter directement les professionnels de secteurs identifiés comme énergivores, dont les boulangers.
Les boulangers sont devenus le symbole des artisans dont les comptes sont plombés par la hausse du coût de l'énergie. Au-delà de cette profession, la situation concernent les artisans et dirigeants de petites entreprises ayant recours à des installations énergivores pour chauffer ou pour refroidir.
Ainsi, la chambre de métiers et de l'artisanat Bourgogne-Franche-Comté a recensé les différentes activités directement touchées par la crise énergétique comme les bouchers-charcutiers, les hôteliers, les restaurateurs, les carrossiers ou encore les potiers.
Exploitant des salons de coiffure dans l'Yonne, David Martin est élu depuis 2017 à la chambre consulaire régionale. Il est chargé des questions de développement économique et territorial. Pour
Infos Dijon, David Martin explique comme la chambre s'est mobilisée pour accompagner ses adhérents.
Des comités départementaux sobriété et résilience
«Dès l'automne les préfectures ont mis en place des comités sobriété et résilience au niveau départemental et régional auxquels les chambres consulaires participent», indique David Martin. «Les chambre de métiers et de l'artisanat ont alerté sur le fait que les dispositifs n'étaient pas adaptés aux entreprises artisanales et très petites entreprises.»
En fonction du nombre d'employés, du chiffre d'affaire annuel et de la puissance du compteur électrique, certaines entreprises pouvaient tomber dans «les trous de la raquette» et ne pas bénéficier d'aide.
La chambre consulaire a donc sollicité auprès des représentants de la préfecture au sein des comités sobriété et résilience un accompagnement afin de «changer son outil de production pour qu'il soit moins énergivore». En particulier, afin que les boulangers puissent s'équiper d'un nouveau four.
«On a le sentiment d'être écouté», partage David Martin qui se félicite d'être associé à ces comités.
Diagnostic des installations énergivores par un expert de la CMA
Parallèlement, la chambre de métiers et de l'artisanat se mobilise pour mettre en place un système de «
click to call» pour les artisans ayant des difficultés suite à la crise énergétique.
Un expert de la chambre consulaire peut téléphoner aux artisans pour effectuer un pré-diagnostic auprès de l'artisan avant, éventuellement, un audit sur place pour dégager des axes d'amélioration afin de «continuer à produire en consommant moins» : optimisation de l'installation, travaux d'isolation des locaux, évolution des pratiques de production ou de nettoyage, réampoulage...
Démarche pro-active depuis janvier
Depuis ce mois de janvier, «la CMA passe à la vitesse supérieure», signale David Martin. La chambre consulaire organise des sessions d'information soit lors de réunions d'information en présentiel dans les délégations départementales, soit par webinaires en soirée.
Il s'agit d'expliquer aux adhérents les bonnes pratiques pour éviter d'alourdir sa facture énergétique, d'anticiper les difficultés oui encore d'envisager la renégociation d'un abonnement.
37.000 SMS en quinze jours
Dorénavant, les collaborateurs de la chambre consulaire appellent les entreprises artisanales des secteurs identifiés pour envisager «les besoins des artisans en termes d'accompagnement spécifique pour que l'expert se déplace» afin d'aborder le tarif du gaz, le bouclier tarifaire, l'amortisseur électrique ou le guichet d'aides (
voir le communiqué du ministère).
David Martin souligne qu'il s'agit d'une demande directe de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui a interpellé le réseau des chambres de métiers et de l'artisanat pour mobiliser la présence territoriale afin d'accompagner les artisans de France.
Pour cela, 80 collaborateurs de la chambre consulaire sont sur le pont. En quinze jours, 37.000 SMS ont été envoyés aux adhérents de la chambre consulaire en Bourgogne-Franche-Comté.
Jean-Christophe Tardivon
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