C’est dans le cadre de l’opération « 100 oeuvres qui racontent le climat » que du mois de mars à celui de juillet, les musées des quatre coins de la France accueilleront peintures, photographies, dessins ou encore sculptures racontant l’histoire du climat depuis le milieu du 19ème siècle. 49 de ces oeuvres seront réparties dans 31 institutions, à travers 12 régions. En Bourgogne-Franche-Comté, nous aurons la chance de découvrir une dizaine d'oeuvres réparties entre Dijon, Autun, Mâcon et Ornans. Notons que Dijon sera la ville la mieux lotie car ce sont 8 oeuvres qui seront exposées au Muséum d'histoire naturelle à partir du 8 avril.  À l’occasion du lancement de l’opération, une conférence de presse a eu lieu ce mardi 21 janvier au Musée d’Orsay, en présence de Rachida Dati, ministre de la culture. 


Art et écologie : une union nécessaire
Dans son intervention, Rachida Dati a souligné la capacité unique de l’art à toucher à la fois la raison et les émotions, nécessaires pour comprendre et agir face au changement climatique : « Ces œuvres nous ouvrent de nouveaux horizons écologiques et réflexifs, en s’appuyant sur le plus fort de notre ressenti, mais aussi de notre raison. »

Elle a rappelé que les musées, tels que le musée d’Orsay ou le musée Rodin, jouent un rôle clé dans cette sensibilisation grâce à des partenariats fructueux avec des scientifiques spécialisés : « Avec cette coopération féconde entre les musées et les experts du climat, chacun travaille ensemble pour rendre ces sujets accessibles, profonds et compréhensibles à tous les publics. »

Accessibilité culturelle : un engagement fort
La ministre a réaffirmé son engagement pour une culture accessible à tous, rejetant catégoriquement l’idée de « déserts culturels » en France : « Il n’y a pas de déserts culturels en France. Cela n’existe pas. Et c’est un atout que nous devons préserver pour les générations futures. »

Elle a également insisté sur l’importance de la médiation culturelle, non pas pour simplifier les œuvres, mais pour en faciliter la compréhension, en particulier pour les jeunes et les publics vulnérables : « Ce n’est pas de la vulgarisation. C’est de la médiation : permettre à chacun de saisir le sens des œuvres, d’en faire l’expérience sans barrière. »

Des initiatives comme « Le MuMo » (musée mobile), qui fait voyager des œuvres dans les territoires éloignés, ou les ateliers artistiques pour les enfants, illustrent cette volonté de démocratisation.
« Ces actions permettent à ceux qui pensent que la culture n’est pas pour eux de découvrir qu’elle leur est accessible, partout et à tout moment. »

Le rôle thérapeutique de l’art
Au-delà de sa fonction éducative et écologique, la ministre a évoqué l’impact thérapeutique de l’art : « L’art est un symbole de l’humanité, un espace où chacun peut trouver un apaisement, une ouverture, et une intensité qui nourrit l’esprit et le cœur. »
Elle a également mis en avant l’importance des acteurs locaux, comme les éducateurs populaires, pour recréer un lien entre les dimensions collective et individuelle de la culture.

Un appel à l’engagement collectif
En conclusion, Rachida Dati a exprimé sa gratitude envers les équipes artistiques, scientifiques et logistiques qui ont permis la réalisation de cette opération. Elle a invité les citoyens à découvrir les œuvres, disponibles dans des musées partout en France : « Partons à la découverte de ces prêts exceptionnels. Chacun y trouvera une expérience unique, près de chez soi, qui ne manquera pas de nourrir sa réflexion. »

Un message clair
Avec « 100 œuvres racontent le climat », le ministère de la Culture affirme son ambition de faire de la culture un levier d’action face aux grands défis de notre temps. Comme l’a conclu la ministre : « La médiation, c’est l’éternité de l’humanité. L’art, c’est un message pour aujourd’hui et pour demain. »
Un projet qui invite à réfléchir, à agir et à placer l’art au cœur des transformations de notre société.

Vincent Chauvet

Maire d’Autun

Qu’est-ce que ce prêt du musée d’Orsay représente pour la ville d’Autun ?
« C’est une étape importante et une reconnaissance de la qualité de nos institutions culturelles et muséales. Jusqu’à présent, nous avions un partenariat avec le Louvre pour le musée Rolin. Aujourd’hui, c’est le musée d’Orsay qui s’associe au Muséum d’Histoire Naturelle d’Autun, notre deuxième musée. Cela marque une reconnaissance du travail réalisé pour cet établissement, sur lequel nous avons beaucoup investi ces dernières années.
Nous avons recruté une équipe scientifique de haut niveau, comme Alban Silva et l’ancienne directrice du Muséum de Montauban, aujourd’hui en poste ici. Nous avons également rénové plusieurs espaces : la salle des minéraux, les espaces d’exposition temporaire où se tient actuellement l’exposition Merveilles choisies, avec des conditions de sécurité renforcées. Nous réfléchissons aussi à la modernisation des réserves. Aujourd’hui, le muséum est techniquement et scientifiquement prêt pour de tels partenariats, ce qui le positionne comme une institution majeure au niveau national. »

Le choix de la ville d’Autun : un processus compétitif
« Nous avons candidaté et avons été sélectionnés parmi d’autres villes, dont certaines beaucoup plus importantes comme La Roche-sur-Yon et Grenoble. Cette reconnaissance est aussi une fierté pour la Saône-et-Loire, car c’est le seul département à disposer de deux institutions sélectionnées : le musée des Ursulines à Mâcon et notre muséum. Cela témoigne de la qualité de notre politique culturelle.
Le vice-président du département, Hervé Reynaud, qui soutient fortement nos projets, était présent pour souligner cette dynamique. Après plusieurs phases de sélection, nous avons été informés il y a un mois et demi de notre succès. Nous espérons que cette opération, prévue de mars à juillet, pourra être prolongée en cas de succès. »

Un muséum qui devient incontournable
« Le muséum était déjà incontournable avec ses collections permanentes, comme la plus grande collection de nodules fossilifères de France. Il devient désormais indispensable avec l’exposition Merveilles choisies et la prochaine exposition temporaire, qui portera sur des thématiques liées au développement durable, à l’environnement, et à la nature. Nous dévoilerons prochainement le titre de cette exposition.
De plus, nos équipes continuent de briller sur la scène scientifique. Par exemple, elles ont participé cette année à la description d’un nouvel animal préhistorique, une sorte de mille-pattes, publiée dans des revues internationales. Cela souligne la qualité scientifique du muséum.
Enfin, cette dynamique est aussi l’occasion de rénover d’autres espaces, comme la salle des oiseaux, et de revoir progressivement la muséographie. Notre objectif est d’avoir un muséum entièrement rénové d’ici la réouverture du musée Rolin en 2028. »

Culture et développement régional : un levier essentiel
« En tant que membre du Comité européen des régions et président de la Fédération Européenne des Cités Napoléoniennes, je constate l’importance des réseaux pour valoriser les villes. Participer à des réseaux nationaux et européens permet de nouer des partenariats prestigieux. Par exemple, à La Roche-sur-Yon, les maires membres de ces réseaux ont pu échanger sur leurs initiatives. Il n’y a pas de hasard : pour qu’une ville rayonne, elle doit s’ouvrir sur l’extérieur.
Le 10 février, nous présenterons d’ailleurs au conseil municipal un rapport de la Chambre régionale des comptes qui souligne la qualité de notre politique patrimoniale, aussi bien sur le plan financier que sur notre engagement dans ces réseaux culturels. Ces actions nous permettent aujourd’hui de récolter les fruits de nos efforts et de positionner Autun comme une ville culturelle de référence. »