
« Le conflit en Ukraine durera jusqu’aux élections américaines. Que ça nous plaise ou non ça sera les électeurs des élections américaines qui décideront de la suite. » a confié l'ancien Président de la République aux nombreuses personnes rassemblées dans le salon des États du Palais des Ducs de Bourgogne.

À l'occasion de la 6ème édition des Internationales de Dijon, l'ancien Président de la République François Hollande, était invité pour donner son point de vue sur la situation mondiale actuelle. Un événement gratuit, qui s'est déroulé dans le majestueux salon des États du Palais des Ducs de Bourgogne en plein coeur de Dijon. Au programme de son allocution : conflit israélo-palestinien, guerre en Ukraine ou encore rayonnement de la France...
François Rebsamen

«Dijon est de longue date une ville de paix et le contexte international d’aujourd'hui ne fait que renforcer ma détermination à revendiquer cette aspiration à la paix.
Voilà exactement 20 ans, après mon élection, que nous avons adhéré à l’association des communes, départements et régions pour la paix ; Mais c’est au chanoine Kir, qu’il convient de rendre hommage. Car c’est, lui, dans l’immédiat après-guerre, dans une Europe récemment déchirée par la guerre et les conflits, qui a su le premier, en tant que Maire, prôner la réconciliation et créer les conditions permettant à Dijon d’être l’une des toutes premières villes à nouer des relations d’amitié et de paix, en Europe et au-delà. C’est à Dijon et au chanoine Kir que la France doit, en 1959, le tout premier jumelage franco-russe.»
« Cher François Hollande, lors de votre dernière venue à Dijon pour l’inauguration de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, vous aviez déclaré avec beaucoup de lucidité que Dijon était « la capitale du monde ». Tout cela pour dire que dans ce tableau parfois sombre, en tout cas impressionnant d’une carte du monde traversée de tant de conflits, la gastronomie est sans frontières et que, tout comme le vin, elle fait partie de ce soft-power parfois à même d’obtenir des résultats diplomatiques surprenants. »
« Dijon, en tant que ville européenne et internationale, ressent les répercussions de toutes ces actualités. Notre Ville est cosmopolite et multiculturelle. Elle est profondément internationale et pacifiste et nous voulons contribuer, par la solidarité, par la diplomatie des territoires, par l’accueil, par les valeurs positives, à un monde meilleur. Elle est aussi profondément hostile aux actes antisémites. Face à l’intolérance, il ne peut être question que de fermeté, de justice et de culture.
Mesdames et Messieurs, oui, les valeurs universelles et humanistes qui fondent notre Nation doivent être défendues avec la plus absolue détermination. Ces conflits tragiques dont les victimes sont des enfants, des femmes, des personnes âgées, nous rappellent que rien, malheureusement, ne peut jamais être considéré comme acquis. La paix est le plus grand des combats. Et ce qui assure la paix et la sécurité, c’est la justice. »
François Hollande

« Je reviens donc vers la capitale : la capitale du monde, pour parler du monde »
Vladimir Poutine
« Pour Vladimir Poutine, le temps n’a pas la même valeur que celle que nous lui accordons. La grande différence entre une démocratie et une autocratie, c’est que celui qui dirige une autocratie a, croit-il, tout le temps devant lui. Quand un dirigeant d’une autocratie rencontre un dirigeant d’une démocratie, il se pose cette question : pour combien de temps en a-t-il ? Dans une démocratie, nous sommes toujours confrontés à des rendez-vous électoraux. Même s’il y a des élections prévues l’an prochain en Russie, je ne suis pas sûr que cela tourmente Vladimir Poutine comme cela nous tourmente ici. L’avantage, c’est qu’il connaît déjà le résultat puisqu’il le fabriquera lui-même. »
Conflit Israélo-palestinien
« C’est à eux (NDLR : les pays du Moyen-Orient), qui ont ignoré la question palestinienne ces dernières années et parfois même signé des accords avec Israël, de trouver une solution. Par solidarité à l’égard des Palestiniens. Mais aussi parce que c’est leur région. C’est leur responsabilité. ».
Ukraine
« Le conflit en Ukraine durera jusqu’aux élections américaines. Que ça nous plaise ou non ça sera les électeurs des élections américaines qui décideront de la suite. Si Biden gagne, les aides accordées aux Ukrainiens resteront significatives. Cela ne provoquera peut-être pas une victoire de l’Ukraine mais au moins une résistance durable. Si c’est Donald Trump qui gagne, il l’a dit lui même : le conflit s’arrêtera en une heure. Et pour Donald Trump une heure c’est déjà beaucoup, ça lui laisse le temps de faire plusieurs Tweet… »
La France
« Comme Président de la République, j’ai pris conscience de ce que la France pouvait représenter. Peut-être plus que ce que les français imaginent vraiment. Nous avons tendance, mes français, à nous diminuer vis à vis de l’extérieur. Mais nous avons une place, nous avons une culture, nous avons des principes, nous incarnons des valeurs.
Nous devons être fidèles à nos alliances.
Quand j’ai décidé de faire intervenir au Mali, c’est parce que les africains me l’ont demandé. Nous n’y allions pas pour obtenir des avantages commerciaux ou pour prendre des matières premières, nous y allions par esprit de solidarité. »
L'Europe
« La France doit peser par elle même mais elle doit aussi peser avec l’Europe. Cela suppose d’avoir des liens étroits avec l’Allemagne. C’est ensemble que nous pouvons peser hors Europe. »
La France et son rayonnement
« Le monde va mal, il y a toujours des conséquences à chaque situation. Il ne faut pas imaginer que l’on peut vivre hors du monde, surtout quand on est français. Il y a des petits pays qui peuvent peut-être tenter l’aventure. En France, nous devons essayer de changer le monde. C’est le destin de la France. Même quand le monde va ma il faut se mettre au travail et faire en sorte que ce qui est de notre responsabilité, c’est d’assurer l’avenir de l’humanité. »
©Manon Bollery





















