
Une conférence de presse avait lieu, ce mercredi 17 septembre, durant laquelle la chambre régionale des comptes a présenté son rapport sur plusieurs villes dont Dijon.
La Chambre régionale des comptes (CRC) Bourgogne-Franche-Comté a publié son rapport sur Dijon pour la période 2018-2024. Le document dresse le portrait d’une ville financièrement saine, active dans ses investissements et attentive à son patrimoine, mais souligne aussi la nécessité de renforcer le suivi de certains projets et d’améliorer quelques pratiques internes.
Des finances bien maîtrisées
Avec un budget de près de 280 M€ en 2023, Dijon se distingue par une situation financière très saine. Son niveau d’endettement, parmi les plus bas des grandes villes françaises, a fortement diminué (de 167 M€ en 2018 à environ 100 M€ en 2024). Son fonds de roulement et sa trésorerie offrent une marge de sécurité appréciable.
Cette solidité lui a permis de financer de nombreux investissements, notamment dans la culture, le patrimoine et l’aménagement urbain. La CRC rappelle toutefois que le maintien de cette trajectoire reposera sur une programmation pluriannuelle plus structurée et une vigilance sur les dépenses de fonctionnement.
Un soutien affirmé au monde associatif
La ville figure parmi les plus généreuses de sa strate avec 15 M€ de subventions annuelles, soit 102 € par habitant. La CRC salue une procédure d’attribution bien organisée et un accompagnement attentif du tissu associatif.
Elle invite cependant la municipalité à aller plus loin en généralisant les conventions d’objectifs et en clarifiant la mise à disposition de locaux. L’enjeu : mesurer plus précisément l’impact de ce soutien sur la vie locale.
Des projets structurants qui transforment la ville
Dijon s’est engagée dans de grands projets urbains et culturels : aménagements de quartiers, reconversion de friches, développement de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, restauration de son patrimoine monumental. Ces initiatives contribuent à renforcer l’attractivité et l’image de la ville.
La CRC relève toutefois que certains projets, comme la Cité de la gastronomie, auraient mérité un pilotage initial plus précis, notamment sur les aspects scientifiques et culturels. Elle recommande un suivi renforcé pour sécuriser leur réussite à long terme.
Ressources humaines et organisation
La mutualisation avec la métropole a permis de réduire la masse salariale de la ville. Le nouveau régime indemnitaire (RIFSEEP) a modernisé la politique de rémunération et favorisé plus d’équité entre agents.
La CRC recommande de mieux encadrer certaines pratiques, comme le suivi du temps de travail et des heures supplémentaires, mais souligne les efforts déjà entrepris dans la modernisation des ressources humaines.
Le patrimoine, moteur de l’attractivité
Avec 216 monuments historiques, Dijon met en avant son patrimoine exceptionnel. Près de 50 M€ ont été investis entre 2018 et 2024, concentrés sur des sites majeurs comme le musée des Beaux-Arts et l’hôtel Bouchu.
La CRC encourage la ville à poursuivre une programmation pluriannuelle pour équilibrer les besoins, notamment pour les églises Notre-Dame et Saint-Philibert, qui nécessiteront des travaux lourds dans les prochaines années.
En conclusion
Le rapport de la Chambre régionale des comptes confirme la bonne santé financière et la dynamique d’investissement de Dijon. Il souligne aussi la pertinence de ses choix en matière de patrimoine et de soutien à la vie associative.
Quelques ajustements sont recommandés : renforcer le suivi de projets complexes, améliorer l’évaluation des subventions, ou encore mieux encadrer certaines pratiques internes. Mais dans l’ensemble, Dijon apparaît comme une ville bien gérée, ambitieuse et tournée vers l’avenir.
MB