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22/03/2025 03:18

DIJON : Le ministre Jean-Noël Barrot a échangé avec les étudiants de Sciences Po sur les grands enjeux internationaux

Dans le cadre de sa tournée des régions, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est rendu, ce vendredi 21 mars, à Dijon. Lors de la seconde étape de sa visite, il a échangé avec les étudiants du campus dijonnais de Sciences Po Paris.
Après un premier temps fort consacré à la coopération décentralisée en préfecture, ce vendredi 21 mars 2025, à Dijon, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a poursuivi sa visite par une rencontre placée sous le signe du dialogue et de la pédagogie, avec des étudiants du campus dijonnais de Sciences Po Paris particulièrement attentifs aux enjeux internationaux et à la place de la France dans un monde en mutation.

Face à un auditoire attentif, et dans un amphithéâtre plein a craquer, en présence notamment de Catherine Hervieu, députée de la Côte-d'Or, Patrick Molinoz, vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Patrick Chapuis, vice-président du conseil départemental de la Côte-d'Or, François Deseille, vice-président de la Métropole de Dijon, Hamid El Hassouni, adjoint au maire de Dijon, Denis Bruel, secrétaire général de la préfecture de la Côte-d'Or, et Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique Bourgogne-Franche-Comté, Jean-Noël Barrot a dressé un état des lieux lucide des grands défis géopolitiques et économiques contemporains.

Le ministre a notamment évoqué les enjeux de souveraineté économique et les mutations du commerce international : « Et surtout, grâce à ces droits de douane, eh bien, ça nous fera un peu des ressources, des ressources publiques, ça remplacera les impôts. Donc on entre dans une logique totalement différente. »

Concernant l’avenir du continent européen, le ministre a lancé une interrogation centrale : « Est-ce que nous acceptons de rester dépendants de certaines régions du monde, quelles qu’elles soient, ou de certains pays du monde, pour nos approvisionnements les plus critiques, au risque, si des crises devaient se manifester, comme la Covid ou la guerre d’agression, de nous retrouver une nouvelle fois dans l’incapacité à accéder à des biens et des services les plus nécessaires? »

Jean-Noël Barrot a également mis en garde contre les illusions du confort face aux exigences de la souveraineté : « Si nous voulons protéger certaines de nos filières (...), il nous faudra faire en sorte de produire sans doute plus, beaucoup plus, en Europe. Il nous faudra faire des efforts pour nous approvisionner de manière plus, beaucoup plus stratégique. »

Enfin, le ministre a interpellé les étudiants sur la nécessité de préserver le modèle démocratique européen, notamment face aux ingérences numériques : « On oublie souvent le deuxième principe qui permet à la démocratie de fonctionner et qui permettait déjà à la démocratie de l'Agora dans l'Athènes Antique, de fonctionner : c'est la conscience des citoyens. Vous pouvez leur donner le droit de vote, si vous leur donnez des fausses informations, si vous ne leur permettez pas d'être pleinement éclairés, alors vous n'obtiendrez pas de démocratie vivante et de démocratie fonctionnelle. Et vous voyez bien que ce sont désormais des élections dans l'Union Européenne, élections présidentielles, qui sont annulées suite à des perturbations majeures sur les réseaux sociaux. Nous avons accepté que le débat public soit délocalisé pour partie sur des plateformes dont les règles sont encore majoritairement fixées par les milliardaires chinois ou américains... » et a poursuivi : « Le choix qui nous est posé, c'est celui d'accepter de continuer à scroller sur TikTok, ou alors de prendre les décisions qui s'imposent pour sanctuariser notre débat public, le préserver des ingérences numériques étrangères et nous permettre de protéger la démocratie contre tous ceux qui, de manière très délibérée, voudraient faire la démonstration qu'après tout, s'appuyer sur la conscience et la responsabilité des citoyens, c'était pour le XXème siècle, mais le XXIème siècle sera celui des régimes autoritaires.»

Et de conclure avec gravité : « Si nous voulons être libres, nous ne pourrons pas, dans les années qui viennent, nous reposer en même temps. »

Cette séquence sur le campus dijonnais de Sciences Po Paris a souligné toute l’importance d’une jeunesse consciente, éclairée et engagée dans les choix collectifs à venir. Le ministre a salué la qualité des échanges et la pertinence des interrogations des étudiants, soulignant leur rôle dans la construction de la France et de l’Europe de demain.

Manon Bollery

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