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26/07/2024 15:54

ÉCONOMIE : Vincent Martin fait part de la «vigilance absolue» de la Fédération régionale des travaux publics

Ce vendredi 26 juillet, le président du syndicat patronal a alerté les acteurs publics sur le fait que 2025 risque d'être «une année compliquée». Vincent Martin s'est adressé tout particulièrement à la Région Bourgogne-Franche-Comté en demandant d'établir «un plan de développement des infrastructures».
L'attentisme prévaut chez bon nombre d'acteurs économiques. Les 8.000 points atteints le 7 juin dernier par le CAC 40 – juste avant l'annonce des résultats des européennes et de la dissolution – tendent à devenir un souvenir.

En particulier, dépendant à 70% des commandes de l’État et des collectivités territoriales, les entreprises du secteur des travaux publics sont «inquiètes», ainsi que l'a signalé Vincent Martin, président de la fédération régionale des travaux publics en Bourgogne-Franche-Comté, ce vendredi 26 juin 2024, à Dijon, lors d'un point d'étape annuel.

«Réaliste» sans être «alarmiste»



«Nous sommes très inquiets à compter de 2025, l'année va être compliquée», déclare tout de go Vincent Martin avant de se pencher sur la commande privée puis sur chaque échelon de collectivité.

Dans un propos qui ne se veut pas «alarmiste» mais toutefois «réaliste», le représentant du syndicat patronal entend faire passer un message de «vigilance de la profession» à destination des acteurs publics.

«Vous ouvrez votre robinet le matin, c'est les travaux publics, vous avez la fibre à la maison, c'est les travaux publics, vous rentrez chez vous en voiture, c'est les travaux publics, vous prenez le train, c'est les travaux publics», prend-il soin de rappeler.

Les entreprises du secteur reportent des investissements


«Le marché privé est attentiste», confirme Vincent Martin alors qu'«accélération de la commande privée» avait été entamée au début de l'année. «Des investissements se font mais cela reste timide.»

Le président de la FRTP compte sur une baisse des taux de la Banque centrale européennes (BCE) «en septembre» pour relancer l'activité. «La période que nous traversions inquiète tout le monde, on investit moins, on prend moins de risque.»

Ainsi, les exploitants des entreprises de travaux publics «rallongent la durée des engins» pour reporter le renouvellement de l'équipement.

Les investissements du bloc communal vont «se poursuivre»


Concernant le bloc communal, le syndicat patronal a alerté les donneurs d'ordre en 2023, à mi-mandat municipal, pour revendiquer «un réveil des investissements dans les communes et communautés de communes».

«Le trend de l'investissement va se poursuivre jusqu'au dernier trimestre 2025», envisage Vincent Martin qui s'attend à «des difficultés fin 2025 et début 2026».

D'autant plus qu'en 2026, un cycle électoral débutera durant lequel se succéderont les municipales, la présidentielle en 2027 puis les départementales et les régionales en 2028.

La FRTP anticipe des «arbitrages» à la baisse de la part des Départements


La crise du marché immobilier pénalise les finances des Départements qui reposent en partie sur les transactions immobilières. De plus, cet échelon du mille-feuilles territorial s'inquiète parallèlement d'une baisse des dotations de l’État alors que les dépenses sociales continuent d'augmenter.

«Qui dit baisse de dotation dit manque de visibilité dans les finances des Départements», analyse Vincent Martin qui s'attend à «des arbitrages». «La commande publique va baisser», anticipe-t-il alors que, quand un Département investit 100 euros dans une infrastructure, cela génère 450 euros d'activité économique.

«Il ne faut pas faire de la route-bashing», martèle Vincent Martin


Si la Région Bourgogne-Franche-Comté passe rarement commande en direct auprès des entreprises de travaux publics, la collectivité est un prescripteur important au travers du Contrat de plan État-Région.

Vincent Martin déplore que la signature du CPER pour la période 2023-2027 a pris «un an de retard» mais se félicite de la validation de son volet mobilités grâce à «un préfet de région très sensibilisé à l'infrastructure routière».

«Il ne faut pas faire de la route-bashing», martèle Vincent Martin, sans toutefois citer la composante écologiste de la majorité régionale. «Il faut du ferroviaire, du routier, du fluvial, des pistes cyclables... On ne peut pas utiliser que les transports en commun et le vélo.»

Préparer dès à présent le CPER 2028-2032


«Je dis vigilance absolue sur les priorités budgétaires», clame Vincent Martin, «que ce soient les particuliers, le monde de l'entreprise, le monde des collectivités locales, on est dans l'incertitude».

«Le développement économique d'un territoire ne peut pas se faire sans nous», déclare le président de la FRTP qui appelle à établir «un équilibre sur le territoire en ce qui concerne les différentes infrastructures» et qui incite les acteurs publics à travailler dès à présent sur le futur CPER qui entrera en application en 2028.

«Il faut arrêter de caler les décisions d'infrastructures sur les mandats», revendique-t-il, «nos représentants politiques sont de passage, après il y a des successeurs qui arrivent, il faut travailler sur le long terme». «Il faut prendre des décisions pour l'avenir, pour les générations futures.»

Considérant qu'«il faut limiter les grosses infrastructures», Vincent Martin plaide pour un CPER qui deviendrait «un pacte d'engagement» incluant les autres échelons territoriaux avec l'objectif de «se mettre d'accord sur un plan de développement des infrastructures» notamment dans «les milieux ruraux».

Des rencontres avec les députés en septembre


Une fois connus les résultats des élections législatives anticipées, le président de la FRTP a adressé un courrier de félicitations aux députés.

Le syndicat patronal prépare un cycle de réunions départementales – «Les Matinales des travaux publics» – pour réunir, en septembre prochain, tous les députés d'un département afin de «leur donner du grain à moudre pour leurs décisions futures».

Des partenariats avec les associations de maires


La FRTP tisse également des liens avec les maires au travers des associations qui les représentent. Ainsi, elle organise des remises de trophées des travaux publics lors des assemblées générales des associations d'élus.

Le syndicat sera partenaire du congrès national des maires ruraux qui aura lieu à Arceau et Saint-Julien, du 27 au 29 septembre prochain.

«On maintient l'emploi, on maintient l'apprentissage»


Dans ce paysage, Vincent Martin souligne cependant un «point positif» : «on maintient l'emploi, l'emploi de nouveaux collaborateurs, on maintient l'apprentissage, notre engagement envers les jeunes».

Actuellement, en Bourgogne-Franche-Comté, 450 apprentis son en formation auprès d'entreprises du secteur des travaux publics. Les effectifs sont attendus «en légère augmentation» à la rentrée de septembre 2024.

Selon la FRTP, la quasi totalité de ceux qui suivent le cursus complet trouvent un emploi durable. «C'est un atout d'attractivité», insiste Vincent Martin qui relève que l’École des travaux publics de Bourgogne-Franche-Comté est privée, ne dépendant donc pas de l’Éducation nationale : «on est maître de notre destin, on l'écrit avec nos propres moyens».

Les travaux publics, «un ascenseur social»


Concernant la politique salariale, Vincent Martin met en avant les «efforts» réalisés depuis une dizaine d'années par les entreprises du secteur : «la profession signe des accords de salaires où on a toujours été largement au-dessus des minimas ; il n'y a pas eu de difficulté à discuter avec nos syndicats de salariés». «On a un vrai ascenseur social qui existe dans les travaux publics.»

En Bourgogne-Franche-Comté, 11.000 salariés travaillent dans le secteur des travaux publics. 1.500 postes sont en attente d'être pourvus dans les entreprises, allant de l'ouvrier spécialisé qualifié au cadre supérieur, en passant par les profils de mettreur, géomètre ou encore chef de chantier.
Selon Vincent Martin, la féminisation des personnels se poursuit. «On a beaucoup de femmes conducteurs d'engin», relève-t-il.

Un «engagement fort» sur la transition écologique


La FRTP se félicite d'«un engagement fort de nos entreprises sur la transition écologique».

Vincent Martin signale ainsi les recherches portant sur la mise au point de nouveaux revêtements de piste cyclable, sur le recyclage des matériaux, sur les bétons issus de «cimenteries bas carbone» et sur les agrocarburants.

La FRTP appelle à réduire les retards de paiement


«On a des retards de règlement qui sont insupportable», alerte Vincent Martin, «cela peut mettre en péril des entreprises». Le président de la FRTP s'adresse à l'ensemble des collectivités ainsi que des donneurs d'ordre para-publics. En infraction avec la loi de modernisation de l'économie (LME), certaines factures sont réglées jusqu'à 100 jours après leur première émission.

Pour lutter contre ce phénomène, la FNTP a mené des actions pour identifier des délais cachés et souhaite revoir la loi pour les intégrer dans le calcul des délais de paiement. Des groupes comme Enedis, GRT gaz et la SNCF sont régulièrement pointés du doigt à ce sujet.

Jean-Christophe Tardivon

En Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay se félicite d'un «fort engagement sur le ferroviaire» grâce au CPER





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