La France est l’objet de toutes les attentions européennes dans sa lutte
contre les feux de forêts. La preuve que l’Europe ce ne sont pas que
des mots. Et démonstration est aussi faite au niveau national, au-delà
des différences politiques.
On a pour habitude de dire que c’est dans les moments difficiles que
l’on compte ses amis. La France de l’été 2022 se souviendra que dans sa
guerre contre le feu qui ravage ses forêts, elle aura pu compter sur ses
amis et partenaires européens.
C’est une belle démonstration que
l’Europe et les pays qui la composent peuvent être plus forts que ce que
certains veulent dire. Les récentes campagnes électorales ont vu
l’idéal européen attaqué, parfois au travers d’alliances douteuses. Mais
en ce mois d’août, alors que la France brûle, que nos concitoyens
retiennent leur souffle en regardant, au fil des jours, les terribles
images des ravages de la sécheresse un peu partout dans l’hexagone, la
France vient de voir qu’elle peut compter sur ses partenaires européens.
Et
ce vendredi 12 août, il y avait comme de la symbolique à voir les
convois des pompiers venus d’Autriche et de Pologne traverser la
Saône-et-Loire en prenant la RCEA.
Le symbole est doublement fort. La
RCEA faut il le rappeler est l’abréviation de Route Centre Europe
Atlantique. Elle n’a jamais aussi bien porté son nom que ce vendredi 12
août, en voyant la solidarité européenne s’y traduire avec des convois
de pompiers qui ont quitté leur pays pour mener la guerre contre le feu
et contre les conséquences conjuguées de la sécheresse et des flammes.
Symbole
doublement fort encore, car il est une réponse sans équivoque aux
eurosceptiques qui voient ainsi une partie de leurs arguments balayés de
façon magistrale. Non l’Europe n’est pas la cause de tous les maux de
la France. Car bien des maux n’ont aucune origine, aucun fondement
européen.
Ajoutons à cela qu’au niveau national, les clivages
politiques ont aussi volé en éclat avec les réponses des Maires de
droite et de gauche, à l’appel lancé par Gérald Darmanin, le Ministre de
l’Intérieur, pour que les employeurs libèrent les pompiers volontaires
pendant le mois d’août.
En Saône-et-Loire, au-delà des étiquettes
politiques, les Maires et les Présidents des grandes intercommunalités,
ont répondu «oui» à l’appel lancé par le Ministre.
Face à la crise,
face aux forêts qui brûlent l’heure n’est pas aux polémiques, mais bien à
l’efficacité. Le temps de l’analyse viendra, le temps des décisions
aussi. Mais a-t-on entendu ces dernières années ces élus qui aujourd’hui
nous expliquent qu’il n’y a pas assez de Canadairs, pas assez de
moyens ? Il est aussi important de poser cette question. Car face aux
périls que constituent les incendies qui se multiplient et devant cette
obligation de guerre contre le feu, nos concitoyens, notre pays et notre
nation, ont assurément besoin plus d’unité que de querelles. Pour avoir
de bonnes réponses politiques, il faut savoir poser les bonnes
questions et ne pas tomber dans des politiques qui servent seulement à
être invité à la télévision ou à la radio. La démonstration de
solidarité des pays européens et de leurs pompiers avec la France, en
est une puissante démonstration.
Alain BOLLERY