Le locataire de l’Elysée a la dernière clef de l’affaire.
Depuis jeudi début d’après-midi, chacun a son idée sur le sujet. Les
commentaires succèdent aux commentaires, les partis rivalisent de
petites phrases. A droite comme à gauche, on essayer de trouver la
meilleure formule, celle qui sera reprise… Pas simple, car le flot
semble ininterrompu.
Alors que pour la 1ère fois de notre histoire
contemporaine un Président de la République est condamné à de la prison
ferme, qu’il y a celles et ceux qui approuvent et celles et ceux qui
réprouvent dans un pays qui a retrouvé son clivage gauche/droite,
beaucoup se posent la question de savoir si un rebondissement peur
survenir ? En clair, qu’est-ce qui peut empêcher Nicolas Sarkozy de
passer par la case prison.
Les yeux se tournent vers l’Elysée. Car
oui, c’est écrit dans nos institutions, le Président de la République a
droit de grâce. Oui Emmanuel Macron, président de la République, a le
droit de gracier Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République.
Alors
que depuis sa réélection il a montré qu’il préfère plutôt gouverner
avec la droite qu’avec la gauche. Alors qu’il est au plus bas dans les
sondages, Emmanuel Macron peut tenter un coup de poker. Il a un peu de
temps devant lui. Le temps, c’est celui des sondages d’opinion qui vont
immanquablement sortir. La politique c’est du pragmatisme et c’est du
machiavélisme. Alors qu’il est au plus bas dans les sondages, Emmanuel
Macron pourrait redorer son blason auprès des électeurs de droite. C’est
la tentation qu’il va avoir, dont il va parler avec ses conseillers. On
saura très vite si le Président de la République d’aujourd’hui est prêt
à gracier le Président de la République d’hier qui l’a soutenu. Car
c’est aussi cela la politique.
Mais Emmanuel Macron sait aussi très
bien que sa décision susciterait un vent de colère à gauche. Même si
certains ténors se sont bien gardés d’y aller de leurs commentaires.
Alain BOLLERY