Sortir la calculatrice pour trouver la bonne solution. Pas si simple…
Mais il va bien falloir faire République et Nation. C'est le message
envoyé par les électrices et les électeurs.
174 députés pour le Nouveaux Front Populaire… 156 pour Ensemble le parti
présidentiel… 143 pour le RN et ses alliés… 66 pour LR et les divers
droite… 18 pour les divers gauche… et 20 autres non classés… Ce sont les
derniers chiffres sortis des urnes pour le second tour des élections
législatives.
Pas besoin d’être passé par l’ENA pour comprendre qu’il
n’y a aucune majorité absolue. Pour mesurer que la majorité relative
obtenue par le Nouveau Front Populaire est très relative. Car il n’a pas
fallu attendre le soir du second tour pour comprendre qu’entre ses
membres s’il y a des convergences, il y a aussi des divergences.
Alors ?
Alors la logique voudrait que le Président de la République appelle un
Premier Ministre du NFP ! Oui mais de quel parti ? LFI ? PS ? EELV ? Ca
ne va pas être simple de trouver quelqu’un qui plaise aux autres, qui
soit accepté ou acceptable.
Une coalition est-elle possible ? Entre
«impossible», «faisable», «souhaitable» et autres qualificatifs entendus
depuis quelque temps, une chatte a du mal à retrouver ses chats.
Une
chose est certaine, Monsieur Bardella va devoir attendre au moins
jusqu’en 2027 pour aller à Matignon. A moins que d’ici une grosse année
le Président de la République provoque une nouvelle dissolution et que
l’on vote à la rentrée de septembre 2025.
Question : Qui y a
intérêt ? Le RN qui se croyait prêt en ce mois de juillet, avant d’être
pris par une forme de panique non avouée, en disant le surlendemain ce
qu’il avait dit la veille ou l’avant-veille, espère plutôt capitaliser
en 2027.
«Ce soir c’est la République qui a gagné !» a fortement et
justement déclaré François Rebsamen, dimanche soir, sur le plateau de F3
Bourgogne. La République doit être le ciment de tout ce qui va se
tramer, puis de décider, dans les jours et les semaines à venir.
Pour
constituer une majorité relative forte qui tienne la route, des élus de
bords différents vont devoir s’entendre sur un «programme commun». Les
plus anciens se souviennent de celui de 1981. Aujourd’hui ce doit être
autre chose, pour l’intérêt de la Nation. Car finalement l’élection de
ce dimanche 7 juillet a fait Nation, puisque les extrêmes ne l’ont pas
emporté, alors qu’au lendemain du 30 juin, médias et sondeurs nous
annonçaient une majorité absolue pour Madame Le Pen et Monsieur
Bardella.
Oui mais voilà, les Française et les Français ont horreur
qu’on leur impose quelque chose. Le Présidente de la République, en leur
imposant des élections législatives avant les vacances d’été, a joué
avec les allumettes. Il n’a pas été loin de mettre le feu. D’ailleurs
certains se sont brûlés. On écrit bien brûlé et non pas carbonisé. Car
en politique on ne meurt jamais. Reste que d’ici le 14 juillet, au plus
tard, il va bien falloir mettre la France en état de marche, même à
petits pas. Le temps est donc venu des mathématiques modernes. Quand
moins et moins font plus… Quand un plus un plus un ne font pas forcément
deux ou trois. Bref il va falloir trouver la bonne arithmétique, la
bonne solution. Avec pourquoi pas, un Premier Ministre et un
Gouvernement chargés des affaires courantes jusqu’à la fin août. Le
temps que les Républicains et les Démocrates discutent et s’entendent.
Alain BOLLERY