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04/12/2022 11:28

ÉDUCATION : Les épidémies mobilisent les remplaçants d'enseignants dans l'académie de Dijon

Lors d'un point de situation, ce jeudi 1er décembre, le recteur Pierre N'Gahane a passé en revue les sujets d'actualité scolaires : effectif de remplaçants, autonomie des enseignants, concertations territoriales, atteintes à la laïcité et lutte contre l'illettrisme.
Alors que la question des recrutements de professeurs – tant par un relativement faible nombre d'inscriptions au concours que par les incertitudes liées à la mobilisation de contractuels – agite les acteurs de l'éducation nationale – syndicats et associations de parents d'élèves au premier chef – Pierre N'Gahane, recteur de l'académie de Dijon, a effectué un point de situation, ce jeudi 1er décembre 2022, pour «décoder les enjeux du moment».

Les équipes de l’Éducation nationale s'activent déjà à préparer la rentrée scolaire de septembre 2023. Les principaux arbitrages seront annoncés en janvier prochain, avec des ajustements sur les postes d'enseignant attribués à chaque établissement scolaire jusqu'en juin.


Préparation du plan stratégique de l'académie de Dijon


Nommé en mai dernier, le nouveau ministre Pap Ndiaye a établi une feuille de route pour imprimer sa marque. Parmi les priorités adressées aux recteurs : «l'élévation des compétences et des connaissance des élèves», «le bien être des élèves» sans oublier «l'égalité des chances et la mixité sociale».

Dans le cadre du Conseil national de la refondation, les débats concernant l'éducation se pencheront plus particulièrement sur ces thématiques.

La feuille de route ministérielle et la résultante du CNR éducation seront intégrées au plan stratégique de l'académie 2023-2027.

«Un concours sera dédié aux contractuels réguliers»


L'académie de Dijon compte 27.600 personnels, 9.000 enseignants du premier degré, 11.000 du second degré et 7.600 non enseignants. Dans le premier degré 530 professeurs titulaires constituent l'effectif de remplaçants, renforcés de 52 contractuels. Dans le second degré, ils sont respectivement 500 titulaires et 529 contractuels (dont 150 en CDI) du fait de la diversité de disciplines. Parmi ces derniers, 137 ont rejoint l'effectif en septembre dernier.

Actuellement, les épidémies de la Covid-19, de la grippe et de la bronchiolite conduisent à solliciter les remplaçants plus que de coutume. «Nous accompagnons les contractuels pour qu'ils puissent passer le concours», souligne Pierre N'Gahane, «cette année, un concours sera dédié aux contractuels réguliers». Selon le recteur, un tuteur est affecté à chaque contractuel et l'école académique de formation continue propose des modules complémentaires.

«Donner plus d'autonomie» aux enseignants


«Les viviers s'assèchent», note le recteur à propos des possibilités de remplacement mais sans «inquiétude particulière». Le ministère compte sur la revalorisation des rémunérations des enseignants survenue en 2023 pour «rendre nos métiers plus attractifs».

En particulier, Pierre N'Gahane partage ses échanges avec de nouveaux professeurs s'engageant après une reconversion professionnelle – par exemple un ingénieur devenant professeur de mathématiques – et qui lui ont signalé que le salaire n'était pas un enjeu prioritaire mais bien «le métier». «Il faut qu'on leur donne un peu plus d'autonomie», appuie le recteur.

Des concertations territoriales


Le ministère de l’Éducation nationale a lancé des concertations au niveau académique pour «donner la possibilité à des établissements d'aller beaucoup plus loin en lien avec la réalité territoriale». En Bourgogne, 360 établissements se sont engagés dans le processus.

Ainsi, à La Machine, dans la Nièvre, l'école primaire Albert Camus travaille avec le collège Jean Rostand à «l'école du socle» dont l'enjeu est de faciliter le passage du CM2 à la 6ème. «Les professeurs du premier degré participent aux enseignements du second degré», précise le recteur.

Si cette démarche existait déjà, les concertations en cours amène à une réflexion partenariale entre les élus de la commune et du Département pour travailler sur les temps scolaire et périscolaire. Le lycée Maurice Genevoix à Decize pourrait également être associé pour constituer un continuum territorial.

À Dijon, l'école élémentaire d'application Chevreul – où existe une unité localisée pour l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap – travaille sur l'enjeu de mixité des publics avec des élèves à besoin à particulier. La concertation porte notamment sur l'appropriation des différents espaces de l'école dont la cour de récréation.

À Chenôve, le rectorat mène une concertation avec le Département pour reconfigurer la cour du collège Le Chapitre pour que les élèves puissent éventuellement profiter de la vue sur les paysages viticoles verdoyants surplombant l'établissement.

À Auxonne, le collège La Croix des Sarrasins conduit une expérimentation de classe autonome pour permettre aux élèves de 6ème de devenir plus autonomes dans leur apprentissage, en lien avec l'école primaire.

Une dizaine de faits d'atteinte à la laïcité en octobre


Depuis le mois de septembre, le ministère de l’Éducation nationale a établi un indicateur des atteintes à la laïcité à l'école. En septembre, deux faits ont été relevés en Bourgogne (contre 350 France entière), en octobre, «une dizaine» (contre 720 France entière).

Pour autant, le recteur ne note pas d'«incident» alors que dans d'autres académies, des enseignants et chefs d'établissement ont connu des menaces pour avoir contenu les tentatives d'élèves de porter des vêtements à connotation religieuse.

Pierre N'Gahane signale que le ministère a diffusé une circulaire sur la question des tenues vestimentaires à l'école qui «a apporté beaucoup plus de sérénité» à partir d'une ligne de conduite : «la loi du 15 mars 2004 [NDLR : Loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises] est notre feuille de route, (…) elle doit être appliquée avec la plus grande fermeté».

«Pour beaucoup d'élèves qui ont franchi la ligne rouge, il a suffi qu'on les reçoive pour que les choses rentrent dans l'ordre rapidement», commente le recteur.

Le représentant du ministère préfère mettre en avant la démarche de Parlons démocratie !, une association visant à diffuser la connaissance des institutions démocratiques animée par des fonctionnaires de l'Assemblée nationale, d'anciens préfets et d'anciens magistrats. L'association propose notamment d'accompagner les établissements dans la rédaction des règlements intérieurs comme c'est le cas au collège Jean Rostand à Quetigny.

Plus de situations d'illettrisme en Bourgogne en moyenne qu'en France


L'académie de Dijon mène un travail particulier de lutte contre l'illettrisme en surveillance les indicateurs de facilité de lecture en français des élèves de sixième. En Bourgogne, les élèves présentent des résultats se situant un peu en-dessous de la moyenne nationale, notamment dans la Nièvre et l'Yonne.

«Il y a un travail pédagogique de fond qui est mené pour que nos élèves ne rentrent pas dans le couloir de l'échec», indique le recteur, précisant que les cadres de l’Éducation nationale ont été sensibilisés à la question et qu'un plan dédié a pour but de repérer les parcours qui mènent à l'illettrisme pour prévenir le phénomène avant même l'entrée en sixième.

Jean-Christophe Tardivon

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