
Benoit Biteau se présente en tant que paysan-élu. Député européen, il est également premier vice-président de la commission agriculture.
EELV – Côte-d’Or a lancé un cycle de rencontres sur les enjeux européens dans la perspective des élections de 2024. Après celle avec Claude Gruffat député européen au mois de juin à Beaune, c’est donc Benoit Biteau, 1er vice-président de la commission agriculture du Parlement Européen qui a été accueilli à Auxonne.
Après un temps d’échange dans une exploitation de maraichage bio, il a animé une table ronde intitulée : “Quel chemin pour l’agriculture européenne ?” Une quarantaine de personnes étaient présentes. Parmi elles : Dominique Voynet, ancienne ministre de l’environnement ; Billy Chrétien et Catherine Hervieu, conseillers départementaux ; des agriculteurs ainsi que des étudiant·e·s de sciences-politiques et d’agrosup.
Benoit Biteau se présente en tant que paysan-élu. Député européen, il est également premier vice-président de la commission agriculture. À 40 ans, il reprend la ferme familiale qui produisait alors du maïs (300 000 m3 d’eau potable pour l’irriguer) et la convertit à l’agro-écologie. Ce succès lui a valu l’obtention du Trophée National de l’Agriculture Durable en 2009. C’est ainsi qu’il devient vice-président de la Région Poitou-Charentes en charge de l’agriculture en 2010, où il impose un changement de cadre pour une agriculture alternative (système herbagers pour l’élevage, conditionnalité des aides Free OGM, soutien à la bio). En 2019, il est élu député européen sur la liste conduite par Yannick Jadot.
La prépondérance de l’agriculture en Europe :
1/3 du budget de l’UE est consacré à la PAC. Cependant 80% du budget de la PAC est capté par 20% des exploitations, ce qui signifie que 80% des agriculteurs doivent se partager les 20% restants... Par ailleurs 70% des subvention PAC ne sont soumis à aucune condition puisqu’uniquement liées au nombre d’hectares possédés. La PAC actuelle n’est ni au service des paysan·ne·s, ni au service du climat, et ne concoure pas non plus à notre souveraineté alimentaire.
Des attentes sociales et sociétales réelles :
Depuis l’existence du dispositif ICE (initiative citoyenne européenne) en 2012, seuls 7 ICE ont aboutis dont 4 portaient directement sur l’agriculture.
Les propositions des écologistes pour une agriculture durable et préservée :
- Mettre fin des subventions à la PAC à l’hectare et les porter par unité de main d’œuvre.
- Soutenir des rémunérations correctes au regard des pratiques vertueuses.
- Inclure des critères de conditionnalité : préservation de la biodiversité, de l’eau, des sols, du bien-être animal.
- Soutenir les pratiques qui concourent au stockage du carbone et non la politique actuelle qui profite aux producteurs qui émettent du carbone.
- Revoir les aides à l’installation et mettre l’accents sur l’accompagnement.
- Restaurer les sols avec le soutien à l’agriculture biologique, l’agroforesterie, l’élevage en prairie.
- Préserver la ressource en eau en donnant de l’herbe aux herbivores, au lieu du maïs et du soja.
Communiqué


