La présidente de la Fédération Hospitalière de France Bourgogne-Franche-Comté a signé le 1er juin dernier une convention favorisant le recrutement dans les établissement de santé.
Catherine Sadon a fustigé l'«hôpital-bashing» qui «participe à l'image
négative qui décourage les jeunes de s'engager vers les carrières de
santé».
En signant une convention le 1er juin dernier à Dijon, Pôle Emploi, la Fédération Hospitalière de France et l'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier ont établi un partenariat à l'échelle de la Bourgogne-Franche-Comté dont l'objectif est de favoriser le recrutement et le retour à l'emploi en élargissant les publics auxquels sont proposés les métiers des établissements de santé.
La FHF Bourgogne-Franche-Comté est présidée par Catherine Sadon (divers droite), maire de Semur-en-Auxois, commune de 4.500 habitants, et présidente du centre hospitalier local qui emploie 800 personnes. C'est le premier employeur de la ville. Le vice-président de la FHF Bourgogne-Franche-Comté est Patrick Genre (divers droite), maire de Pontarlier (Doubs).
Catherine Sadon est également élue au sein du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, siégeant dans le groupe d'opposition soutenant l'action d'Emmanuel Macron.
La présidente de la FHF Bourgogne-Franche-Comté s'est exprimée avant la signature.
«Des situations de tension sans précédent»
«Les établissements hospitaliers et médico-sociaux publics, quelle que soit leur taille, quelle que soit les régions, en milieu rural ou milieu urbain, connaissent actuellement des situations de tension sans précédent».
«Les difficultés de fonctionnement s'ajoutent aux fragilités des zones rurales et la raréfaction des offres de santé, notamment des médecins de ville mais aussi dans les établissements.»
«Je suis témoin des lassitudes des soignants et de l'inquiétude de nos concitoyens qui en parlent fréquemment.»
«Si la crise du Covid a bien confirmé la place central de l'hôpital dans notre système de santé, a aussi révélé et accentué nos fragilités. Nous avions déjà des difficultés chroniques à recruter et à fidéliser les personnels soignants médicaux et non-médiaux qui sont au cœur du fonctionnement des hôpitaux et des maisons de retraites.»
«Des centaines de métiers dans la logistique, la cuisine, le bâtiment»
«Nous observons des difficultés plus grande encore liées à la fatigue, à l'augmentation de l'absentéisme, aux départs, aux reconversions qui augmentent les tensions d'effectifs, dégradent les conditions de travail, ce qui peut provoquer une spirale négative que nous devons contrôler.»
«Parallèlement, un discours catastrophique, qu'on a pu qualifier d'EHPAD-bashing et d'hôpital-bashing, participe à l'image négative qui décourage les jeunes de s'engager vers les carrières de santé.»
«Pourtant, les métiers du soin sont de beaux métiers empreints de valeurs et d'une utilité sociale indéniable, reconnue par tous. Leur diversité et leur richesse est remarquable. Au-delà des soignants, dans les établissements de santé, ce sont des centaines de métiers dans la logistique, la cuisine, le bâtiment, pour ne citer qu'eux.»
«La FHF a proposé des avancées complémentaires» au Ségur de la Santé
«Par ailleurs, il est indéniable que dans le cadre du Ségur de la Santé, dont la FHF a signé les accords, des avancées significatives ont été obtenues pour des revalorisations salariales immédiates, dans le déroulement des carrières et dans l'ouverture de négociations sur la qualité de vie au travail. Nous comprenons cependant que ces avancées soient jugées insuffisantes. (…) La FHF a proposé des avancées complémentaires et immédiates, notamment pour une compensation plus juste du travail de nuit.»
«Malgré les avancées, la situation de l'emploi reste préoccupante, dans certains territoires, pour certains publics. Je veux particulièrement les citer : la ruralité, les femmes.»
«L'accord que nous allons signer va permettre de repérer les profils et faciliter les reconversions en minimisant les risques d'échec pour les salariés et l'employeur.»
Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon