
«C'est l'énergie qui permet de faire baisser les factures d'électricité des Français», a déclaré, ce jeudi 23 mai, à Fontaine-lès-Dijon, la tête de liste des Républicains.
Ce jeudi 23 mai 2024, François-Xavier Bellamy, candidat en tête de la liste soutenu par Les Républicains et le Nouveau Centre, a fait étape dans la métropole dijonnaise pour des séquences consacrées au thème du logement social et une réunion publique.
En marge de ce meeting, le candidat a tenu une conférence de presse durant laquelle il a exprimé son point de vue sur le «scandaleux» débat entre gabriel et Jordan Bardella organisé le soir même par France 2 (
lire notre article).
L'eurodéputé sortant a également répondu aux questions d'
Infos Dijon.
François-Xavier Bellamy regrette que le projet ASTRID ait été «jeté à la poubelle»
Ici, en Bourgogne, le nucléaire est une industrie pourvoyeuse d'emplois. Vous avez déclaré que le nucléaire était «une énergie durable» pourtant la France n'est pas souveraine en matière d'approvisionnement pour ses centrales. Que proposez-vous pour garantir la «durabilité» de cette filière énergétique ?
«Elle aurait pu être plus souveraine si le gouvernement n'avait pas jeté à la poubelle le programme ASTRID qui avait pour but, justement, de travailler sur la manière de fermer le cycle du nucléaire pour réutiliser les déchets et faire dese combustibles.»
NDLR : Porté par le CEA dans les années 2010, le projet de réacteur de quatrième génération ASTRID prévoyait, dans la lignée de Super Phénix, de valoriser les stocks d'uranium 238 issus de l'exploitation des centrales actuelles ainsi que le plutonium extrait des combustibles usés. En 2019, après le retrait du Japon du projet suite à l'accident nucléaire de Fukushima, le CEA a reporté la poursuite des études à après 2050.
«On n'a pas du tout le même problème de dépendance en matière d'uranium qu'avec, par exemple, le gaz parce qu'on peut importer de l'uranium de beaucoup plus de pays dans le monde que les énergies fossiles qui effectivement crée cette dépendance géopolitique majeure.»
«Les macronistes ont voté contre le nucléaire à toutes les occasions possibles»
«Les macronistes ont voté contre le nucléaire à toutes les occasions possibles, jusqu'à récemment d'ailleurs. Le nucléaire était exclu de toutes les politiques européennes parce que les Verts, qui disent qu'il s'intéressent à la question du climat, ont décidé que leur obsession serait de faire fermer le plus vite possible toutes nos centrales nucléaires. Ils ont été aidés en cela par les socialistes, ils l'ont montré en France d'ailleurs parce que c'est à cet attelage baroque qu'on doit la fermeture de la centrale de Fesseheim, et aidé par les macronistes puisque c'est Emmanuel Macron qui a validé leur choix et qui les a prolongés.»
«C'est Emmanuel Macron qui a fait voter la programmation pluriannuelle de l'énergie qui devait faire fermer 12 réacteurs supplémentaires en plus de ceux de Fessneheim et qui n'a toujours pas été abrogée, qui est toujours en vigueur aujourd'hui. Vous avez dans cette région des gens qui travaillent pour faire vivre nos centrales nucléaires et qui travaillent contre la loi parce que la loi leur impose de les fermer. Pour l'instant, on les ferme pas parce qu'on sait qu'on en a besoin.»
«Je me suis battu pour qu'il soit, au contraire, inclus. On a gagné ce combat-là avec une courte majorité au Parlement européen contre ses forces politiques françaises.»
«Le nucléaire est l'énergie décarbonée qui est la plus propre qui soit pour sortir du problème du climat»
«La droite française, c'est le seul camp politique qui ait toujours dans son histoire – avec le parti communiste – défendu le nucléaire. C'est l'énergie décarbonée qui est la plus propre qui soit pour sortir du problème du climat. C'est l'énergie qui permet de faire baisser les factures d'électricité des Français, aujourd'hui, par la réforme du marché qu'on a enfin obtenue. C'est l'énergie qui nous permet de garantir notre sécurité l'approvisionnement.»
«On est fier de la filière nucléaire, on est fier de ceux qui la font vivre, ici dans cette région en particulier.»
«Notre urgence écologique, économique et, bien sûr, de souveraineté, c'est de sortir du charbon, de sortir des [énergies] fossiles et le nucléaire c'est notre meilleur levier pour ça.»
«Beaucoup d'élus UDI engagés dans nos communes déplorent le choix qui a été fait au niveau national»
Concernant les alliances de la campagne, historiquement, l'UDI est un allié des Républicains. Cette fois, l'UDI fait campagne avec Renaissance. Comment allez-vous aborder les prochaines échéances électorales ? Allez-vous vous réconcilier avec l'UDI ?«En 2019, l'UDI n'était pas bas alliée avec nous. Ils avaient même leur propre liste et Jean-Christophe Lagarde était candidat à l'élection européenne. Aujourd'hui, ils ont fait le choix de s'allier avec la majorité présidentielle.»
«Nous avons gardé notre alliée centriste avec Hervé Morin qui est du Nouveau Centre parce que nous croyons, effectivement, qu'il faut rassembler les électeurs du centre-droit, de la droite française, C'est notre ambition et c'est ce qu'on mène concrètement dans la composition de notre liste comme dans notre projet politique.»
«Je vais partout en France, je suis assez marqué de voir que beaucoup d'élus UDI engagés dans nos communes, qui forment avec nous des majorités municipales, départementales, déplorent le choix qui a été fait au niveau national, nous apportent leur soutien et je ne suis pas absolument bien sûr que, dans la période actuelle, avec les sondages qu'elle connaît, la liste de la majorité ait été le meilleur point de chute pour l'UDI. Chacun assume ses choix mais je me borde à constater que celui qu'a fait la direction nationale de l'UDI ne me semble pas être partagé par tous les élus qui font vivre cette formation politique.»
François-Xavier Dugourd (président de la fédération de la Côte-d'Or des Républicains) : «Je partage complètement ce qu'a dit François-Xavier Bellamy. Je regrette, évidemment, la position nationale. Après, il y a des contextes locaux qui sont différents et des collaborations sur notre collectivité.»
Diriez-vous que le choix national s'est imposé aux fédérations UDI locales ?François-Xavier Bellamy : «C'est un écho qui revient souvent.»
Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon
