Ce vendredi 30 août, la socialiste, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, a appelé à un rassemblement allant de «la gauche» à «une droite ouverte», excluant La France insoumise : «LFI est d'un extrémisme radical sur la question d'Israël qui peut friser l'antisémitisme».
Ayant en perspective la part de l’État que le futur budget de la nation 2025 réservera aux collectivités territoriales, la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay (PS) s'est exprimée, ce vendredi 30 août 2024, à Dijon, pour déplorer «l'inertie» de l'action publique liée à un gouvernement démissionnaire qui gère les affaires courantes depuis le 8 juillet dernier.
«Plus aucune décision ne se prend», a regretté la présidente de la collectivité, «je suis profondément triste qu'on en arrive à ce point de blocage». «Des décisions sont remises aux calendes grecques» dont celles dans le domaine industriel ou encore «sur le grand sujet de de notre société qui est l'écologie», «dans la compétition mondiale, on risque d'être mis en difficulté».
«Dans cette région, le préfet et moi tenons bon pour continuer le travail sur la planification écologique», a-t-elle pourtant assuré. «À un moment, ça va être compliqué de mobiliser les acteurs si on n'a pas de réponse nationale.»
«C'est de la gauche que doit sortir un poste de Premier ministre»
«La gauche sort en tête de ces élections [législatives anticipées], c'est de la gauche que doit sortir un poste de Premier ministre», a revendiqué la socialiste.
«Le Premier ministre a à construire des accords et à travailler avec le parlement or on a l'impression que le président de la République veut tout régler et oublie le parlement.»
«Il y a des compromis à trouver parce que tout dans le programme qui avait été présenté de la gauche ne peut pas être mis en place», analyse Marie-Guite Dufay qui appelle à «une réforme fiscale d'envergure» – pour «répondre à l'attente sociale de notre pays» sans «augmenter l'endettement» – et une «réforme des services publics, en premier lieu du service de la santé».
«Force est de constater que LFI est rejetée de partout»
Pour cela, elle incite à «trouver une majorité qui parte de la gauche et qui s'étende vers le centre-gauche et peut-être une droite ouverte». «J'aurais souhaité qu'on ait quelqu'un qui rassemble toute la gauche puisque c'est toutes les composantes de la gauche qui ont assuré le front républicain face au Rassemblement national.»
Mais «force est de constater que LFI est rejetée de partout», a-t-elle ajouté en reconnaissant «un sujet de radicalité avec [La France insoumise]». «Ce qui est grave, c'est qu'on met LFI au même niveau que le Rassemblement national ; un parti d'extrême-droite, raciste, est presque mieux considéré dans le débat public que LFI qui rassemble des militants qui s'exprime avec une radicalité qui n'est pas de bon aloi mais qui, souvent, posent les bons sujets en termes sociaux. C'est surtout sur le plan de la politique extérieure que LFI, effectivement, n'a pas la bonne façon de voir, et est d'un extrémisme radical sur la question d'Israël qui peut friser l'antisémitisme.»
Bernard Cazeneuve a «la stature d'un homme d’État»
«C'est dommage parce que LFI porte une vision par rapport à l'égalité, à la solidarité, à la prise en compte des personnes qui sont des travailleurs précaires», a précisé Marie-Guite Dufay, «sur ce sujets-là, les militants de LFI sont les militants PS auxquels j'appartenais dans les années 80». «La radicalité de LFI n'est pas de bon aloi parce qu'il nous faut trouver des compromis qui ne soient pas des compromissions.»
«Il y a quand même quelques figures à gauche qui ont des statures d'hommes d’État ou de femmes d’État», a estimé la socialiste, avançant ainsi le nom de Bernard Cazeneuve, le seul ténor national à qui elle avait demandé de soutenir sa campagne lors des dernières élections régionales.
Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon
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