Ce jeudi 5 juin, devant les portes du CHU de Dijon, l’agitation ne relevait pas d’une urgence médicale, mais d’un élan de solidarité. Professionnels de santé, sportifs, visiteurs et partenaires se sont retrouvés pour une journée exceptionnelle : la journée de sensibilisation au handicap, couplée au traditionnel Trail Urbain Solidaire. Une édition particulière qui prend tout son sens à l’approche des 20 ans de la loi Handicap de 2005 et des 10 ans de la signature de la charte Romain Jacob par l’établissement.

Une journée pour comprendre, ressentir et agir

À l’initiative de Christine Trojan, directrice des parcours patients et référente handicap au CHU, cette journée avait pour objectif de « faire vivre concrètement le quotidien des personnes en situation de handicap à travers une série d’ateliers immersifs et sportifs ». L’enjeu : faire évoluer les regards, mais aussi nourrir les réflexions de la future commission handicap du CHU.

Sur place, les ateliers se sont succédé : boccia (forme de pétanque paralympique), simulateurs de rameur accessibles en fauteuil, para powerlifting, golf connecté, parcours sensoriels dans les couloirs du CHU, tir à l’arc adapté, mais aussi langue des signes française. « L’idée, c’est d’expérimenter les difficultés du parcours patient, de comprendre les limites de notre système, et d’en tirer des enseignements pour mieux adapter notre établissement », confie Christine Trojan.

Une mobilisation inclusive

Point d’orgue de la journée, le Trail Urbain Solidaire a rassemblé plus de 240 participants dès 18h, répartis sur deux parcours : un classique, et un inclusif, accessible à tous, y compris aux personnes en situation de handicap. « On voulait que chacun trouve sa place sur la ligne de départ, au même niveau », explique l’organisation.

Une médaille pour la cause

Parmi les visages marquants de la journée : celui d’Hector Denayer, jeune nageur paralympique de 20 ans, médaillé d’argent et de bronze aux Jeux de Paris 2024. « Je suis Dijonnais, je m’entraîne ici, et j’avais envie d’être présent. Pas juste en tant que sportif, mais en tant que personne concernée, solidaire. J’ai des amis qui sont passés par les services du CHU. On parle peu du travail incroyable des soignants hors des grandes crises. Aujourd’hui, j’avais envie d’être là pour eux, pour le handicap, et pour montrer que la performance et la différence ne sont pas incompatibles. »

L’art et l’inclusion à l’honneur

À l’intérieur du CHU, l’événement s’est enrichi d’une exposition artistique réalisée par des travailleurs en ESAT, ainsi que d’une présentation des outils numériques d’accessibilité proposés par l’UGCAM (dont le questionnaire “Handy Faction” et la plateforme “Andy Connect”).

Une dynamique à poursuivre

Au-delà d’un événement ponctuel, cette journée se veut être un point de départ. « On veut continuer à bâtir une culture d’inclusion et d’accessibilité au sein de notre hôpital. Les retours que nous allons recueillir à l’issue des parcours immersifs alimenteront notre réflexion pour des aménagements concrets. Ce n’est que le début », promet Christine Trojan.

Ce jeudi a montré que l’on peut créer du lien, de la compréhension et de l’engagement commun dans les hôpitaux. Une belle manière de célébrer les avancées… et de rappeler qu’il reste encore du chemin à parcourir.