Il a été question de la valeur travail jeudi soir, dans le discours de Laurent Wauquiez à Talant. Visiblement elle n’a pas le même niveau chez ses militants.
Jeudi 28 novembre, salle Edmond Michelet à Talant. Laurent Wauquiez est là pour parler refondation. Celle de son parti. Celle de la droite. Celle du pays. Le Député parle plusieurs fois de la valeur travail. De toute évidence elle lui tient à cœur.
Justement, parlons en. Pour bien travailler, ou plutôt pouvoir travailler normalement, nous demandons une table et une chaise. Histoire de pouvoir ouvrir le Mac et ainsi saisir (écrire) l’essentiel des propos de l’ancien Président de la Région Auvergne Rhône Alpes.
Nous sommes là dans un exercice habituel du travail de journaliste. Alors que d’autres journalistes sont déjà partis, le carnet de notes sans doute déjà rempli, pour la place qui leur est accordée, nous continuons de travail. Pour le compte rendu d’infos-dijon. Exercice tout à fait normal. Oui mais voilà, notre travail dérange. Un adhérent ou militant nous demande une premier fois de laisser la place. Nous lui faisons remarquer que l’on travaille. Et puis, très vite, il revient à la charge. Il se fait insistant. C’est que le Monsieur doit mettre les verres pour le vin d’honneur. On lui fait remarquer que Laurent Wauquiez ne vas certainement venir au pas de course… C’est vrai que pour lui, aligner des verres, c’est bien plus important que respecter le travail d’un journaliste. Alors comme notre travail dérange, nous décidons de partir. Peu importe ce que Laurent Wauquiez dira encore.
Mais nous avons compris une chose. Il y a la valeur travail dont on parle comme on étale la confiture, et puis à côté de cela il y a le travail que l’on fait.
D’un côté les mots. De l’autre les faits. Nous préférons le travail effectif aux mots. Car on a encore une certaine idée du journalisme. On n’a pas envie de le résoudre à un, deux ou trois tweets… Ne pas le réduire à quelques mots attrapés à la volée. Nous préférons l’ancien monde – pas si vieux que cela – au nouveau monde, où on compte les signes. C’est vrai que le travail n’est pas le même. Et on se dit que finalement nous sommes peut-être aujourd’hui des résistants. C’est fou ça ! Mon oncle qui a été résistant, déporté à Dachau, a du sourire s’il a vu la scène depuis l’au-delà. Mais peut être qu’un jour on enverra les journalistes qui ne tweetent pas dans des camps de redressement. Parce qu’ils auront trop longtemps résisté.
Alain BOLLERY