Une incohérence totale et surtout la confirmation du mépris à l’égard des usagers de la gare SNCF du Creusot.
N’allez pas chercher un responsable, vous ne le trouverez pas. Ou alors il va vous falloir tellement de temps que cela en est décourageant… Ce sont des usagers qui nous l’ont fait remarquer… En fin d’après-midi, le hall de la gare du Creusot ferme, officiellement parce que le guichet est fermé. Les usagers qui prennent les derniers TER, ceux du soir, sont donc priés d’attendre dehors. Peu importe s’il fait froid ou qu’il pleuve ou qu’il neige. Ils n’ont qu’à être bien habillés et/ou avoir un parapluie.
Le côté incroyable, c’est que dans le même temps la gare de Montchanin elle reste ouverte jusqu’au dernier train TER, c’est-à-dire jusqu’à 21h45 en semaine et 21h30 le dimanche et les jours fériés. Incroyable oui, car il n’y a pas de trains et que les quais sont inaccessibles parce qu’ils sont en travaux.
Oui, oui, vous avez bien lu. Au Creusot il y a des TER en direction ou en provenance de Nevers et bientôt en direction ou en provenance de Dijon – ce sera à partir du 17 février – et à Montchanin il n’y a pas de trains, mais ce n’est pas grave, la gare reste ouverte.
Traduction : On s’assoit sur le service public au Creusot. On continue de maltraiter les usagers du territoire. Jusqu’à quand ? Pourquoi ? A qui fera-t-on croire qu’il est impossible de mettre en place un système d’ouverture et de fermeture automatique, quand les élus de la Majorité du Conseil Régional se sont gargarisés des millions mobilisés pour les travaux ? Pour parler franchement, nous osons l’écrire, on se fout de la gueule du monde !
Bien évidemment la réponse invariable, c’est toujours «ce n’est pas moi, ce n’est pas nous qui décidons» Ben voyons. Tellement facile de ne pas faire face à ses responsabilités, de ne pas vouloir quand juste un peu de bonne volonté le permettrait.
Et encore plus quand on parle, la main sur le cœur, du sacro-saint «service public». Mais ce service public est bien piétiné par ceux qui en parlent le plus. Le confort des voitures de fonction, des kilomètres remboursés, des tickets d’autoroute pris en charge, font oublier l’essentiel.
Et quand un élu à la région, domicilié dans la Communauté Urbaine, se permet de dire, «qu'en 2028 tout le monde aura oublié», on se dit qu’il n’y a pas qu’entre Paris et la province que la fracture augmente, que les décideurs laissent la fracture augmenter… Chez nous aussi certaines et certains ont perdu le sens des valeurs, le sens de la réalité et ce pourquoi elles et ils ont été élus. Elues et élus pour représenter le territoire et ses habitants à la Région. Le représenter, mais aussi le défendre.
On ne doute pas que ces lignes, n’en déplaise aux autistes volontaires, seront lues. Et à la Région et à la SNCF et dans ses filiales tentaculaires. On ose juste espérer qu’il y aura une personne un peu responsable pour considérer que oui il n’est pas normal, pour ne pas dire scandaleux que les usagers du Creusot sont maltraités. Oseraient ils fermer les gares de Dijon et de Chalon sur Saône avant le dernier train ?
Alain BOLLERY