Communiqué :Dans leur nouvelle étude conjointe sur les
financements climat des collectivités locales, I4CE et la Banque Postale
estiment que les collectivités devront investir 19 milliards d’euros
chaque année d’ici 2030 pour respecter la stratégie nationale bas
carbone (SNBC), soit un accroissement de 9 milliards par rapport aux 10
milliards d’euros qu’elles y ont investi en 2023. Alors que les
déclarations récentes de Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de
l’Économie, laissent présager un sévère tour de vis budgétaire à
l’encontre des collectivités, et que le Premier Ministre Michel Barnier a
déclaré vouloir mettre sur le même plan dettes financière et
écologique, France urbaine et Intercommunalités de France, pleinement
convaincues de l’impérieuse nécessité de continuer à agir pour la
transition écologique, appellent à une clarification des priorités et à
une sanctuarisation des financements prévus par le fonds vert. La
transition écologique et les collectivités locales ne peuvent être les
variables d’ajustement des impérities de l’État.
Selon I4CE et la
Banque Postale, le bloc local (communes, intercommunalités, syndicats)
devrait être le plus mis à contribution avec 7 milliards d’euros
supplémentaires à investir par an jusqu’à 2030 pour la transition
énergétique. En plus des politiques de rénovation énergétique et de
mobilités, les intercommunalités portent les politiques structurantes de
la transition écologique dans les territoires (eau et assainissement,
déchets, urbanisme et sobriété foncière, gestion des milieux
aquatiques…).
Cette étude démontre que l’intensification de l’effort
d’investissement ne pourra s’appuyer qu’en agissant simultanément sur
plusieurs leviers : priorisation des investissements climat,
augmentation des recettes, et recours au financement par l’emprunt. Quel
que soit le « mix » choisi, le respect des objectifs climat induira une
augmentation des besoins en financement des collectivités de 40 à 100
milliards d’euros, une augmentation maîtrisée si l’on considère que la
dette collectivités est stable depuis 30 ans.
Intercommunalités de
France et France urbaine demandent donc à l’État de sortir de cette
contradiction majeure en clarifiant ses priorités, et alertent sur les
risques que de nouvelles coupes budgétaires et rabots sur le fonds vert
constitueraient pour la transition écologique dans les territoires.
Réhabilitation des friches, politiques de mobilités propres, élaboration
et mise en œuvre des plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET),
soutiens à la rénovation dont MaPrimeRénov, de nombreuses politiques
locales en faveur de l’environnement seraient fortement impactées par de
nouvelles coupes.
Les deux associations souhaitent par ailleurs un
renforcement des CRTE (contrats pour la réussite de la transition
écologique) pour en faire les véritables vecteurs de la planification
écologique, réunissant l’ensemble des financements.
Afin de permettre
aux collectivités de prévoir au mieux leurs investissements climat,
elles en appellent à une meilleure visibilité budgétaire par la mise en
place d’une loi de financement pluriannuelle.