
De nombreux clients ont constaté des retards dans les livraisons en Bourgogne. Ce mercredi 2 août, La Poste et Chronopost assurent que la situation est quasiment revenue à la normale grâce à la mobilisation des facteurs palliant la défection des livreurs.
Le spécialiste de la livraison express a vu les retards s'accumuler durant le mois de juillet en Bourgogne. Les J+1 avant 13 heures n'étaient plus au rendez-vous, suscitant le mécontentement des clients de Chronopost qui ont alerté
Infos Dijon.
Après une «défaillance» d'un sous-traitant de cette filiale du groupe La Poste, le centre de Dijon-Longvic a été temporairement débordé par l'afflux de lettres et colis au point de devoir mobiliser des facteurs pour résorber le stock.
Ce mercredi 2 août 2023, Chronopost signale que la situation serait «quasiment revenue à la normale» avec un «retour à la normale» prévu pour la mi-août.
Des défections en cascade
Du côté du groupe La Poste, le pôle régional de Bourgogne-Franche-Comté indique que le centre Chronopost de Longvic, en périphérie de Dijon, a été confronté à «la défaillance de certains partenaires sous-traitants», un en particulier, sans le désigner, qui aurait été en «pénurie de chauffeurs».
Via des sous-traitants, les porteurs de colis sont soit des autoentrepreneurs soit des entreprises de livraison même si les syndicats postaux supposent qu'«il y a beaucoup d'autoentrepreneurs» pouvant être sensibles à la hausse des coûts des carburants.
«Les nouveaux sous-traitants qui ont repris l'activité, ne trouvent plus de chauffeurs-livreurs, il n'y a pas la main d’œuvre nécessaire pour pouvoir assurer les tournées habituelles», précise le groupe La Poste.
Ainsi, à cette défaillance se superpose un sujet d'attractivité des métiers du secteur de la logistique, en particulier en Bourgogne-Franche-Comté. Par exemple, le centre Chronopost de Longvic compte sept postes vacants, de différents profils, parmi la quarantaine d'employés.
Un «plan de secours» concernant la Saône-et-Loire
Les retards de livraison ont été particulièrement sensibles mi-juillet dans les secteurs de Chalon-sur-Saône et du Creusot. Mis en service en septembre 2022, s'étalant sur 5.000 m² et comptant 18 quais de chargement, le centre de Longvic a été prévu pour prendre le relais du centre de Mâcon face à la croissance de l'activité du secteur du Creusot notamment.
Pour pallier la défection des porteurs, Chronopost a sollicité sa maison-mère afin de mobiliser les facteurs. La Poste a alors mis en place «des plans de secours avec le secteur courriers-colis» afin d'instaurer des navettes supplémentaires de facteurs.
Les facteurs ont fait face à un volume de colis parfois multiplié par trois
«Sur les plateformes courriers-colis est arrivé un volume qui n'était pas prévue lors de nos organisations, surtout en période estivale», pointe Nathalie Richon, secrétaire adjointe du syndicat CFTC La Poste en Bourgogne-Franche-Comté.
Selon la CFTC, cet afflux de courriers et de colis habituellement traités par Chronopost a entraîné un doublement, voire un triplement, du volume de certains établissements postaux. À ce stade, les envois avaient déjà entre une semaine et deux semaines de retard.
«Il peut rester un jour ou deux de décalage»
Globalement, la situation aurait été bien comprise par les clients qui étaient «plutôt contents de recevoir enfin leurs colis» apporté par les facteurs, comme le relève Nathalie Richon.
Si la majorité du stock a été résorbé, la représentante syndicale compte encore sur la patience des clients car «il peut rester un jour ou deux de décalage».
De la même façon, La Poste espère que les clients admettront que la responsabilité des Relais Colis n'est pas non plus engagée dans cette situation.
Une fois la livraison effectuée, les expéditeurs ont trois jours pour contacter Chronopost afin de demander une indemnisation.
Jean-Christophe Tardivon
Le centre Chronopost de la zone d'activité de Beauregard, à Longvic, en périphérie de Dijon (image d'illustration JC Tardivon)