> Bourgogne - Franche-Comté > Bourgogne - Franche-Comté
23/06/2022 03:15

Marie-Guite Dufay : «Industrialisation toute !»

Les conséquences de la guerre en Ukraine vont peser, à la louche, pour 50 millions d’euros pour la Bourgogne – Franche-Comté. Comme d’autres, elle va devoir se serrer la ceinture et chercher des économies. Mais elle veut aussi accentuer son soutien à l’industrie.
On va évidemment et forcément parler politique, en ouverture de la session du conseil régional de Bourgogne – France-Comté, ce jeudi 23 juin après-midi. Mais on va aussi parler gros sous. Car si mercredi, en conférence de presse, Marie-Guite n’a pas évité le sujet des résultats des législatives, avec ses vice-présidents Nicolas Soret et Michel Neugnot, elle a aussi parlé argent. En dizaines de millions d’euros.

La présidente l’assure : «On va vivre l’explosion des coûts alimentaire, de l’énergie. On estime que l’année prochaine, le coût sera de 50 millions pour la Région. On a énormément de lycées à chauffer. C’est la conséquence de la ruralité de notre région, avec des coûts de chauffage astronomiques». Pas forcément pour noircir le tableau, elle ajoute : «On perd aussi 5 à 6 millions avec les non compensations des transferts que l’on nous a imposés.

On va avoir une explosion des dépenses et une baisse des recettes.

On a revu notre prospective.

Quand une collectivité à 9 années de désendettement, elle est dans le rouge. Pour nous, cela devait être dans 4 ans. Maintenant ça va être dans un an. L’argent va devenir rare»

Face à ces sombres perspectives, il y a pourtant une bonne nouvelle : «Notre compte administratif va apporter des résultats bons, mais qui cachent la forêt de ce qui nous attend l’année prochaine».

Dans ce contexte, la majorité régionale veut essayer de garder la tête froide : «La décision modificative est un sujet exceptionnel, c’est le sujet de l’enveloppe allouées aux territoires. Il y a le principe de différenciation. On apportera des financements en fonction des difficultés des territoires. Je mets à part les métropoles. Les contrats métropolitains sont là pour apporter les réponses.

Nous voulons une contribution à l’égalité des chances, à l’égalité des territoires», dit Marie-Guite Dufay.

Et elle enchaine : «Le 2ème sujet, c’est le défi de la transition écologique et énergétique : On a une feuille de route. On part de ce que l’on peut faire ; Moins de gaspillage, plus de production, ça donne 50 fiches action, notamment autour de l’économie circulaire et des mobilités. On aura des actions internes dans les lycées, mais aussi des communication. Avec une règle : Moins de gaspillage, plus d’efficacité, plus de production d’énergie renouvelable»

Concernant le développement économique, Marie-Guite Dufay ne prend pas quatre chemins : «Je dis «Industrie toute». Terre industrielle sous sommes, et nous voulons le rester».

En ce sens la Région veut aider à la décarbonation, à l’innovation, la recherche, mes fonds propres dans les entreprises, les garantie auprès des banques. Sans oublier l’animation des éco systèmes qu’il y a partout.

Il faut des stratups, mais gagner la bataille de l’industrie cela s’adresser à toutes les entreprises jusqu’aux TPE.

On ne peut pas rivaliser avec les Chinois, mais on peut attirer des entreprises innovantes.
Le Mecateam et la filière ferroviaire, c’est un succès».

La Président de Région l’assure : «De l’industrie découle l’économie de proximité.

La 1ère responsabilité de la Région, c’est sans doute la sensibilisation de l’intérêt des métiers dans l’industrie.

Si on fait des lycées professionnels, avec des machines au top, c’est parce que nous y croyons».

Face au contexte de crise, l’exécutif régional admet : «Nous avons un budget de 1,7 milliard. Il va falloir diminuer nos dépenses de fonctionnement, mais aussi d’investissements»
Alain BOLLERY
 

Nicolas Soret :

«Il faut baisser les dépenses»

En charge des finances, Nicolas Soret ne fait pas dans la dentelle : «Le compte administratif 2021 que l’on présente, c’est le monde d’avant. Il a 13 millions de résultats, avec 4 années de remboursement de la dette. Le taux de réalisation dépasse les 90%. Nos ratios sont excellents.

On a donc en cette fin juin la décision modificative du budget. Nos travaux de décembre sont caduques et doivent être révisés. On est rattrapé par l’inflation, la baisse de la croissance, la hausse des taux, mais aussi la hausse des matières premières et des matériaux.

On ne connait pas l’augmentation du point d’indice au 1er juillet. On est parti sur 4 points, c’est 1 million. On est sur 4,5 millions de baisse de la TVA.

On a baissé de 6 millions nos prévisions sur les cartes grises. On est obligé de rajouter 5 millions d’euros sur les travaux dans les lycées.

50% de la dette régionale est sur des taux fixes. L’augmentation des taux va nous impacter.

Il faut corriger le tir. Baisser les dépenses. Essayer de dégager des recettes. On peut peser sur 8% de nos recettes. On peut bouger sur la TICPE.

Il y a nécessité d’un temps politique et d’adaptation.

Le gros de la correction viendra à la fin de l’année».

Concernant le Schéma Régional de développement économique, Nicolas Soret lance d’abord : «Nous nous sommes très largement concerté. On veut créer des revenus et créer des emplois.

On sera sur le principe de la différenciation sociale. En insistant sur l’attractivité.

Concernant l’industrie, on est sur l’économie mondialisée. Nous sommes une terre de sous-traitance industrielle.

On veut continuer à structurer les filières. Cela crée de l’innovation, notamment avec les labos de recherche».
A.B.

Stéphanie Modde entend «embarquer tout le monde dans l’aventure commune de la transition énergétique»


S'adressant aux oppositions qui ont répondu, Marie-Guite Dufay entend «tourner le dos à toute démagogie»


«On est à un moment historique du pays !» déclare Marie-Guite Dufay


Budget supplémentaire, économie et transition au coeur des débats de la session de juin de la Région Bourgogne-Franche-Comté