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26/08/2022 12:30

Marie-Guite Dufay : «Le gouffre c’est 80 millions de plus à trouver»

Au cours de sa conférence de presse de rentrée, consacrée aux Lycée, la Présidente du Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté a évoqué le contexte de crise qui touche tout le monde. Avec un chiffre l’explosion des coûts, donc ceux de l’énergie, c’est 80 millions de plus pour la Région. Avec l’obligation d’un régime minceur. Marie-Guite Dufay avertit : «Nous irons moins vite sur les projets»
L’air grave après un été qui n’a pas épargné la Bourgogne – Franche-Comté, que ce soit avec la pénurie d’eau ou avec les incendies, Marie-Guite Dufay a choisi de faire sa conférence de presse de rentrée, plutôt que de se rendre à Blois à l’Université d’été du PS. Un rendez-vous des socialistes qui explique sans doute pourquoi Océane Charret-Godard, vice—présidente en charge des lycées, n’était pas présente ce vendredi à Dijon.
La Présidente de Région, avant de parler des lycées (à lire plus tard sur infos-dijon), a d’abord évoqué le contexte général qui est un contexte de crise. Et elle l’a fait avec des mots forts.
«Nous venons de traverser un été pas commun du tout. On a été pris en tenaille sur plusieurs fronts, qui nous amènent au bord du gouffre, en terme de prise de décisions. Il y a le gouffre énergétique. Avec l’explosion des coûts. Il y avait eu la crise du COVID. A partir du moment où la France n’a pas anticipé la crise de l’énergie, et s’est endormie sur le gaz russe, on se retrouve au bord du gouffre.
A partir du moment où il y a déficit d’approvisionnements en énergies, ça fait monter les prix, sans que l’on sache la part de la spéculation.

«Le continent européen paye son manque d’anticipation de la crise énergétique»

On avait déjà senti l’inflation. Et là on peut manquer d’énergie cet hiver. Cela ne veut pas dire que l’on manquera, mais il faut s’y préparer», relève Marie-Guite Dufay. Et elle est catégorique :
«Le continent européen paye son manque d’anticipation de la crise énergétique. En France, on a misé sur l’énergie nucléaire et aujourd’hui on doit importer de l’électricité, alors que l’on exportait.
Le gouffre c’est notre quotidien, ce sont aussi les collectivités. J’avais dit plus de 50 millions de dépenses annuelles ; Maintenant c’est 80 millions. C’est préoccupant».
L’air grave, la Présidente de Région poursuit : «A côté de cela on a traversé un été chaud et sec, avec des pénuries d’eau. On a touché du doigt que les bêtes n’avaient plus à se nourrir.
Les agriculteurs en ont conscience. Nous finançons des audits pour faire le point des forces et des faiblesses. Pour éviter d’aller dans le mur il faut diversifier les activités».

«Au sujet de l'eau, nous sommes particulièrement concernés»

En ce sens, Marie-Guite Dufay appuie sur un point : «Au milieu il y a le sujet de l’eau. On a vu les conflits s’exacerber autour de l’utilisation. Au sujet de l'eau, nous sommes particulièrement concernés en Bourgogne – Franche-Comté. Je dis à l’Etat que la Région sera toujours présente pour une meilleure répartition. L’Etat doit être juge de paix.
Notre compétence est faible. Notre responsabilité c’est de favoriser la récupération d’eau. Ils peuvent avoir des subventions européennes avec les crédits européens. On est en train de regarder comment aller plus loin.
Celui qui ne modernise pas, qu’est-ce qu’il a à sa disposition ? Non la Région n’a pas arrêté ses aides. Dans le cadre du plan d’accélération des investissements, on avait mis plus et on s’était rangé derrière l’Etat. On veut regarder comme les agriculteurs peuvent mettre des citernes».

«Les 80 millions vont nous contraindre à aller moins vite»

Et de poursuivre : «Dans ce contexte là, nos orientations sont en phase avec ces grands sujets d’alerte. J’avais mis la lutte contre le réchauffement climatique au centre de notre politique, ce qui avait été dénoncé par les oppositions.
Les 80 millions vont nous contraindre à aller moins vite dans ce que l’on veut faire.
Le contexte économique est plutôt bon, avec nos recettes assises sur la TVA. Mais pas aussi vite que les dépenses qui sont devant nous.
Nous devons faire des économies d’électricité, d’énergie, veiller à faire un plan adapter. Nous irons moins vite sur les projet».
Alain BOLLERY