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04/01/2023 19:42

MOBILITÉS : Michel Neugnot défend le choix d'interrompre durant sept mois les circulations de TER de la ligne Nevers-Dijon

«Combien d'élus prennent ce train ?», a demandé le vice-président de la Région, ce mercredi 4 janvier. D'ici une prochaine réunion au printemps, «SNCF Voyageurs doit trouver des moyens de substitution», a-t-il indiqué.
Sept mois et une semaine de fermeture : les conséquences des travaux sur la voie ferrée entre Chagny et Montchanin, du 10 juillet 2023 au 16 février 2024, suscitent la polémique (lire notre article). Ce mercredi 4 janvier 2022, Michel Neugnot (PS), a défendu l'option retenue (lire le communiqué).

«Combien d'élus prennent ce train ?», a lancé le vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté chargé des transports devant la bronca des élus locaux, «comme par hasard, tout le monde veut se précipiter dans le train».

«Le maximum est fait pour que ça impacte le moins possible»


«On souhaite que les travaux se fassent dans de bonnes conditions et éviter les travaux de nuit avec reprise le matin, risque supplémentaire sur les dessertes», a expliqué le vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté chargé des transports.

«On ne peut pas accélérer l'amélioration de la qualité du réseau pour que les temps de parcours ne soient pas affectés par des ralentissements, voire des risques de fermeture, et ne pas accepter les contraintes du moment», a-t-il ajouté.

Et de comparer avec les travaux de mise en accessibilité aux personnes à mobilité réduite de la gare de Dijon-Ville : un investissement de 40 millions d'euros a engendré cinq mois de perturbations. L'investissement de 137 millions d'euros entre Chagny et Montchanin débouchera donc sur sept mois d'interruption des circulations.

«On a mis tous les moyens pour que ça aille le plus vite possible», a assuré Michel Neugnot, «le maximum est fait pour que ça impacte le moins possible».

Des cars de substitution en fonction de la fréquentation


Après la réunion du 20 décembre dernier à Montchanin, une prochaine réunion est prévue «au printemps» pour, cette fois, aborder les solutions pour pallier l'absence de trains pour les usagers.

Une réunion où la fréquentation réelle de la desserte présidera aux choix des moyens retenus : «le nombre de cars va être prévu par rapport aux nombre de personnes qui prennent réellement le train». L'amateur de «logique floue» entend privilégier une «approche rationnelle».

«SNCF Voyageurs doit trouver des moyens de substitution», a signalé le vice-président de la Région dans un contexte «de métiers en tension de conducteurs de cars et de poids lourds».

De manière générale, si «l'année 2023-2024 va être une année assez horrible», «il faut savoir sacrifier à l'immédiateté pour assurer l'avenir» car «ne rien avoir fait pendant 30 ans, c'est un handicap maintenant», a philosophé le socialiste rappelant que «le réseau qui est le plus modernisé en Europe, c'est l'Angleterre qui a régénéré la totalité de son réseau en deux ans».

«Les travaux de nuit coûtent 30% plus cher»


Pour sa part, Jérôme Grand, directeur territorial de SNCF Réseau en Bourgogne-Franche-Comté, qui procédera aux travaux, a expliqué que si ce chantier de regénération de la voie par un train-usine n'était pas engagé, le temps de parcours pourrait être allongé de 20 minutes. Il se pourrait même que la desserte soit suspendue du fait du mauvais état d'un pont-rail enjambant la rivière Arroux datant de 1868.

«N'oublions pas pourquoi ces travaux sont faits, pourquoi ils sont absolument nécessaires», a insisté Jérôme Grand. «137 millions d'euros de travaux sur une ligne ferroviaire, c'est quand même une très bonne nouvelle, on en retient des désagréments réels. (…) Sur la ligne Nevers-Dijon, on utilise les moyens industriels les plus performants pour réaliser les travaux. (…) Les travaux de nuit coûtent 30% plus cher et sacrifient le fret, les trains de nuit».

Durant le chantier, les trains de fret seront déviés vers l'étoile de Paray-le-Monial tandis qu'une solution de substitution sera mise en place pour conduire la production de céréales du Morvan vers la gare de Nevers-Le Banlay.

La possibilité de suspendre son abonnement


En ce qui concerne, la tarification appliquée aux usagers de la ligne, Michel Neugnot a défendu la mise en place de moyens de substitution et la souplesse des abonnements.

«Les abonnés à l'année ont la capacité de suspendre leur abonnement à tout moment et de le reprendre à tout moment», a ainsi souligné le vice-président de la Région, autorité de coordination des mobilités.

Jean-Christophe Tardivon

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