Communiqué du préfet de la Nièvre du 27 août 2024 :

Dans la Nièvre, la présence occasionnelle du loup est suspectée depuis 2017. La réalisation de clichés a permis d’attester la présence d’un loup au printemps 2024.

Plusieurs cas de prédation ont été signalés depuis le début de l’année 2024. La fréquence et le volume des actes de prédation augmentent depuis la mi-juillet, les attaques de l’été faisant plus de 80 % des prédations.

Après examen des constats, réalisés sur place par les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), il apparaît que les mortalités concernées sont liées à une prédation pour laquelle la responsabilité du loup ne peut être écartée. Des photos prises sur les lieux, en cours d’analyse, pourraient également amener à conclure à la présence d’un loup sur ces secteurs d’attaque de troupeaux ovins.


Même si on ne peut jamais incriminer avec une absolue certitude la responsabilité du Loup, celle-ci est d’une très forte probabilité. L’importance du nombre de bêtes prédatées suscite une vive émotion dans le monde agricole, notamment chez les éleveurs ovins et l’arrivée de ce grand prédateur occasionne une grande inquiétude.

À ce jour, vingt et une attaques de ce type ont été enregistrées au total dans la Nièvre en 2024. Onze attaques avaient été recensées pour toute l’année en 2023.

Dans les nuits de samedi à dimanche et de lundi à mardi, trois nouvelles attaques ont eu lieu sur les communes de Mars-sur-Allier et Saint-Parize-le-Châtel. Ces dernières sont en cours d’expertise par l’OFB.

Concentration géographique

Cette année, des prises de vues expertisées par l’OFB ont mis en évidence, par deux fois, la présence du loup dans un secteur restreint : Neuville-les-Decize le 20/06 et Magny-Cours le 20/07.

Les attaques survenues en juillet et août présentent une concentration entre les deux cours d’eau Loire et Allier, dans un rayon de quelques kilomètres autour de Saint-Parize-le-Châtel. (Cf. carte jointe)

Mesures mises œuvre

L’indemnisation par l’État des éleveurs est systématique dès lors que la responsabilité d’un prédateur n’est pas écartée dans le cadre de l’expertise menée par l’OFB. L’indemnisation est fonction de la typologie des bêtes attaquées.

Un arrêté préfectoral de tir de défense simple a été pris le 14/08/2024 pour protéger une exploitation de Magny-Cours. Un second arrêté préfectoral de tir de défense simple a été pris le 17/08/2024 pour protéger une exploitation de Saint-Parize-le-Châtel. Ces deux exploitations, où les agriculteurs avaient déjà mis en place des mesures de protections, remplissaient l’ensemble des critères d’éligibilité à un tir de défense simple.

Afin de faire un bilan de la situation dans la Nièvre, le préfet convoque un comité départemental de suivi du loup, réunissant l’ensemble des parties prenantes : élus locaux, services de l’État, louvetiers, représentants du monde agricole et associations environnementalistes, le 16 septembre 2024.

Nous incitons, dès à présent, les agriculteurs du secteur à la plus grande prudence. Il est vivement recommandé de protéger les brebis (chiens, clôtures, rentrée en bâtiment), particulièrement la nuit.

Il est rappelé que les éleveurs dont les troupeaux auraient subi une attaque susceptible d’être imputable à un grand canidé sont invités à contacter la préfecture (tél : 03 86 60 70 80). La procédure de constatation sur place par les agents spécialisés de l’OFB est précisée sur le site internet des services de l’État de la Nièvre :
https://www.nievre.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Envir...

Le loup est une espèce protégée au titre de la Directive Habitat, Faune, Flore et au titre de la convention de Berne. L'abattage d'un loup, en dehors des autorisations délivrées par le Préfet, est donc interdit.

Par ailleurs, en cas d’observation de grand canidé ou de traces de présence, il est possible de transmettre des signalements à l'OFB (tél : 03 86 30 68 38) qui enregistrera et expertisera les éléments communiqués.

Des prédations de brebis imputées à un loup autour de Magny-Cours