Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice, a
inauguré le nouveau centre de détention de Koné en Nouvelle-Calédonie un
an après sa mise en service. Cet établissement pour peines orienté vers
la lutte contre la récidive et la réinsertion, emploie une centaine
d’agents pénitentiaires et est doté d’une capacité de 120 places
réservées aux hommes majeurs condamnés.
Pour Éric Dupond-Moretti « La création de ce centre de détention
représente un acte fort de service public pour l’État et pour la
province Nord de Nouvelle-Calédonie. Ce nouvel établissement permet
d’assurer l’efficacité de la réponse pénale, avec des conditions dignes
de détention, mais aussi des conditions d’exercice sécurisées pour les
agents, à qui je veux rendre un hommage appuyé pour leur engagement sans
faille. Concernant les places de prisons, aujourd’hui le bilan est là,
avec plus de 4 000 places nettes de prison créées et 19 nouveaux
établissements livrés à ce jour. Et notre action continue, car je vous
annonce aujourd’hui la construction prochaine d’un nouveau centre
pénitentiaire à Nouméa ».
Avec une capacité d’accueil de 120 places,
l’implantation du nouveau centre de détention de Koné complète le pôle
justice présent en Province nord, aux cotés de la section détachée du
Tribunal de première instance et le service pénitentiaire d’insertion et
de probation (SPIP) situés à Koné.
La réalisation de cet
établissement pour peines est l’aboutissement d’un projet d’envergure
qui a mobilisé un budget de plus de 56 millions d’euros, dans le cadre
du programme immobilier pénitentiaire le plus ambitieux entrepris depuis
30 ans. Sa construction a nécessité quatre ans de travaux menés par le
ministère de la Justice.
Le 1er chantier à mettre en œuvre la clause d’insertion en Nouvelle-Calédonie
Pour
la première fois en Nouvelle-Calédonie, une clause d’insertion a été
intégrée dans les marchés de réalisation du programme de construction,
afin d’apporter une dimension sociale d’insertion professionnelle à ce
chantier. Au total, 7 500 heures dans le cadre de 5 parcours d’insertion
ont été effectuées par des demandeurs d’emploi ou des bénéficiaires du
RSA dans le cadre d’un parcours de professionnalisation, qui ont œuvré
pour les espaces verts, le gros œuvre et la voirie-réseaux divers.
Plan 15 000
La
livraison du centre de détention de Koné s’inscrit dans le programme
ambitieux de construction de 15 000 places de prison supplémentaires,
lancé en 2018 par le président de la République et porté par le garde
des Sceaux.
Le plan 15 000 est une priorité du président de la
République qui portera à 75 000 le nombre total de places disponibles
d’ici 2027. Ce programme vise à assurer la réponse pénale, améliorer les
conditions de travail des personnels pénitentiaires, améliorer la prise
en charge des détenus et lutter contre la surpopulation carcérale.
Sur
les 50 chantiers d’établissements pénitentiaires du programme, la
moitié sera opérationnelle en 2024 et 10 ont été mis en service pour la
seule année 2023.
Le nouveau centre de détention de Koné
D’une
capacité de 120 places, cet établissement assure un encellulement
individuel à 90%, avec des sanitaires dans chaque cellule.
Outre
l’emploi généré durant la période de construction, la mise en service de
ce centre de détention a permis la création d’une centaine de postes
(direction des services pénitentiaires, lieutenants et surveillants
pénitentiaires, conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation,
etc.) accessibles aux habitants de la région. Le recrutement des 77
personnels de surveillance a été réalisé sur concours local au premier
trimestre 2021, avec des centres d’examen mis en place à Nouméa, Koné et
Lifou. Plus de 3 000 personnes se sont inscrites pour participer à ce
concours à affectation strictement locale (Nouméa ou Koné). Les lauréats
des concours ont ensuite suivi une formation rémunérée de 6 mois en
métropole à Agen au sein de l’Ecole Nationale d’Administration
Pénitentiaire (ENAP).
Conçu sur un modèle semi-ouvert, le centre de
détention de Koné est organisé autour de 3 espaces dont chacun possède
une capacité d’accueil de 40 personnes détenues :
· 1 espace
« détention ordinaire » comprenant un quartier d’accueil et d’évaluation
des nouveaux arrivants (cellules fermées),
· 1 espace
« régime de confiance » (également appelé « respect », les détenus
pouvant circuler dans l’enceinte du centre),
· 1 espace de « préparation à la sortie et aménagements de peines » (les détenus pouvant aller à l’extérieur).
Les
représentants de la Province Nord ont été associés au projet de
construction, afin que le centre de détention puisse être conçu dans le
respect des coutumes locales, avec notamment des quartiers d’hébergement
réalisés sur un seul niveau en rez-de-chaussée, afin de préserver le
lien particulier qui unit les néo-calédoniens à la terre.
Une unité
sanitaire est implantée au sein du centre de détention pour permettre la
prise en charge du suivi médical des personnes détenues. Une chambre
sécurisée a également été construite au sein du Centre Hospitalier du
Nord pour les soins ne pouvant être dispensés au sein de l’unité
sanitaire du centre de détention.
Un focus sur la réinsertion
Ce
nouveau centre de détention est réservé à l’accueil des hommes majeurs
condamnés à une peine supérieure à deux ans et qui présentent, après
sélection, les meilleures perspectives de réinsertion sociale.
L’établissement repose sur le principe de la « porte ouverte », qui vise
à responsabiliser et réinsérer les personnes détenues en leur
permettant durant la journée (à l’exception des heures de repas et la
nuit) de sortir des cellules afin de participer aux différentes
activités socio-éducatives et aux actions collectives proposées par le
service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP).
Près de 50 %
de la surface du centre de détention est consacrée aux activités
d’insertion et de préparation à la sortie : 3 000 m² sont dédiés au
maraîchage et à l’élevage, 1 600 m² aux terrains de sports et 1 500 m²
aux cours de promenade.
Les personnes détenues ont accès à des salles
d’enseignement et des formations professionnelles déterminées, à
l’image des formations de type agricole, en fonction du potentiel du
bassin d’emploi de la province Nord.
Un nouvel établissement pénitentiaire en Nouvelle Calédonie
Un
nouvel établissement pénitentiaire sera construit en Nouvelle-Calédonie
pour remédier à la surpopulation de l'actuelle prison de Nouméa, le
Camp-Est.
Avec un budget estimé à 500 millions d'euros, il s’agira du
plus important investissement public jamais réalisé en
Nouvelle-Calédonie.
La capacité prévisionnelle de cet établissement
est de 600 places, pour une mise en chantier estimée en 2029 et une
livraison en 2032.