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10/10/2021 03:52

POLITIQUE : «Le Printemps Républicain est intransigeant sur les questions de laïcité», déclare Younès Ben Haddou

Nouveau référent du Printemps Républicain en Bourgogne-Franche-Comté, Younès Ben Haddou explique les raisons de son engagement dans un mouvement qui lutte à la fois contre l'extrême-droite et la gauche identitaire. Un débat avec le président du mouvement, Amine El Khatmi, est organisé le jeudi 14 octobre à Chenôve.
Jeune mouvement politique, le Printemps Républicain a été fondé en 2016 lors de la diffusion de son manifeste dans les magazines Marianne et Causeur. Il entend lutter contre «l'extrême droite comme l'islamisme politique» et défendre une laïcité «remise en cause de toutes parts».

Parmi les fondateurs, les personnalités les plus connues sont Laurent Bouvet, Gilles Clavreul, Marc Cohen, Denis Maillard, Jérôme-Olivier Delb, Valérie Maupas, Yael Mellul et Amine El Khatmi. Ce dernier préside aujourd'hui le mouvement après avoir quitté le Parti Socialiste.

Le nouveau référent en Bourgogne-Franche-Comté



Depuis août dernier, Younès Ben Haddou est référent du Printemps Républicain en Bourgogne-Franche-Comté. Le mouvement compte une trentaine d'adhérents en Bourgogne-Franche-Comté dont une dizaine à Dijon.

En 2020, Younès Ben Haddou a pris contact avec Gilles Clavreul avant de se lancer pour adhérer quelques mois plus tard : «je me reconnais dans cette gauche républicaine, je me reconnais dans ce qu'est le Printemps Républicain, ses combats, ses luttes».

Âgé de 17 ans, le jeune homme est élève en terminale dans un lycée de la métropole dijonnaise ; il a choisi les spécialités comprenant l'histoire, la géographie, les sciences politiques, les humanités, la littérature et la philosophie. Le lycéen songe à des études supérieures, à Sciences Po ou en fac de droit.

Participation à la campagne de Marie-Guite Dufay


Également membre du Parti Socialiste depuis 2020, Younès Ben Haddou  revendique une orientation dans «une gauche républicaine, une gauche sociale, une gauche antiraciste, laïque, démocratique».

Il a activement participé à la campagne de Marie-Guite Dufay durant les dernières régionales. «Ce qui était prenant, c'était que, pendant toute la campagne, on se disait qu'il y avait un risque que Julien Odoul et le Rassemblement National remportent la Région. C'était inacceptable», se souvient-il. Le jeune militant a beaucoup échangé avec les Dijonnais Denis Hameau, Richard Troncy ou encore Océane Charret-Godard.

«Liberté, égalité, fraternité, on ne cédera rien»


«Le Printemps Républicain est intransigeant sur les questions de laïcité, il ne cède rien, ni sur l'islamisme, ni sur les autres dérives sectaires et communautaristes», répond le militant interrogé sur son choix politique, «liberté, égalité, fraternité, on ne cédera rien».

Younès Ben Haddou reprend à son compte la notion de «tenaille identitaire» théorisée par Gilles Clavreul et Laurent Bouvet : «on a une partie de la gauche identitaire – complaisante avec l'islamisme – qui est dans les plus grandes dérives et l'extrême-droite ; finalement, cette tenaille se rejoint. Cette gauche-là a délaissé la classe populaire depuis bien longtemps. Il faut que la gauche républicaine, que l'on a pu qualifier de social-démocrate à une époque, revienne».

«La France n'est pas raciste»


Au passage, le militant égratigne La France Insoumise qui va «défiler avec les islamistes en 2019 lors de la marche contre l'islamophobie» et qu'il perçoit comme «anti-flics».

«Le Printemps Républicain ne voit pas les Français selon leur couleur de peau, leur appartenance, leur origine, leur religion, leur orientation sexuelle ou autre, on les voit comme des hommes et des femmes, comme des Français, comme des enfants de la République», explique le référent. «Cette gauche-là qui va en permanence pointer le mâle cisgenre [NDLR : un homme qui n'est pas transgenre] de 50 ans, l'homme blanc comme l'ennemi juré et qui va défendre les minorités comme si les minorités étaient de petites victimes d'un pays raciste ; c'est cette gauche-là que l'on combat politiquement», martèle-t-il.

«La France n'est pas un pays raciste, la France est un pays qui a des Français racistes, c'est différent. Que ce soit dans les lois, dans la Constitution, la France n'est pas raciste», assène Younès Ben Haddou.

Les «woke» [NDLR : «éveillés» en anglais, un courant de pensée issu des université américaines mettant au centre de ses préoccupations la défense des droits des groupes sociaux minoritaires], les racialistes et les indigénistes sont donc des cibles politiques du Printemps Républicain, «autant que l'extrême-droite».

«Le problème des Français n'est pas de savoir si son voisin est homosexuel ou musulman, le problème des Français les plus populaires est de savoir s'ils vont pouvoir nourrir leurs enfants à la fin du mois, s'ils ne vont pas être à sec le quinze du mois», analyse le militant.

«C'est comme avec l'extrême-droite quand elle pointe en permanence du doigt les musulmans, en ne faisant pas de distingo entre l'islamistes et les musulmans. Cette extrême-droite, elle amalgame mais ce n'est pas le problème des Français», résume-t-il.

«Le printemps républicain doit arriver»


En tant que référent, Younès Ben Haddou a pour mission de «fédérer», de «rassembler» et de faire grossir les rangs du mouvement : «il y a beaucoup de Français qui sont perdus, certains qui ne sont pas du tout engagés, d'autres qui ont été chez La République En Marche et d'autres qui sont déçus de la campagne de Benoît Hamon en 2017. (…) Le printemps républicain doit arriver, il doit monter en puissance, (…) il s'ancre localement».

«L'objectif est de faire circuler nos idées», souligne le référent. D'où un débat le 14 octobre avec des personnalités politiques de sensibilités variées pour échanger autour des principes républicains et des 77 propositions d'Amine El Khatmi contenues dans un livre-programme («Printemps républicain», éditions de l'Observatoire, 2021). «On ne lâchera rien sur la laïcité, néanmoins il y a aussi tous les autres sujets», indique Younès Ben Haddou.

L'organisation de ce débat passionne le jeune homme : «c'est comme un wedding planner [NDLR : organisateur de mariage], on essuie pas mal de trucs, on doit tout réparer quand il y a un souci ; c'est compliqué mais c'est cool». Une centaine de personnes sont attendues.

Jean-Christophe Tardivon

Le Printemps Républicain arrive en Côte-d'Or
Jeudi 14 octobre 2021 à 18 heures
Hôtel des sociétés
Place Anne Laprévote à Chenôve
Débat avec :
Amine El Khatmi, président du Printemps Républicain
Gilles Clavreul, confondateur du Printemps Républicain
Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve
Bastien Faudot (GRS), candidat aux élections régionales
Catherine Hervieu (EELV), conseillère départementale de la Côte-d'Or
Sur inscription auprès de younesbhaddou@hotmail.com



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