
«Les Bourguignons et les Francs-Comtois sont en droit d’attendre une vraie évaluation des politiques régionales», a déclaré l'élue d'opposition, ce lundi 22 septembre, ajoutant que «dès que la région dépense 1 euro, nous devons savoir s’il est utile».
Ce lundi 22 septembre 2025, Céline Bähr (LR) a annoncé avoir été élue présidence de la commission des finances du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Élue de l'Yonne, Céline Bähr est membre du groupe d'opposition Union de la droite, du centre et des écologistes indépendants.
Seule candidate, l'Icaunaise a recueilli l'ensemble des suffrages des membres de la commission présents, les élus du groupe d'opposition du Rassemblement national Bourgogne-Franche-Comté étant absents.
Une présidence dévolue à l'opposition
La présidence de la commission des finances est traditionnellement dévolue à un membre de l'opposition. Céline Bähr succède ainsi à Denis Thuriot (REN), président du groupe des élus progressistes, qui avait été désigné, le 21 novembre 2022.
Cette nouvelle présidence fait suite à l'élection de Jérôme Durain en tant que président de la Région Bourgogne-Franche-Comté et à la recomposition du groupe d'opposition, précédemment présidé par Gilles Platret (ex-LR, désormais divers droite), et dorénavant présidé par Jean-Marie Sermier (LR).
JCT
Discours d'installation de Céline Bähr à la présidence de la commission des finances
(communiqué)
Je voudrais d’abord remercier mes collègues qui viennent de confirmer une pratique démocratique qui a du sens : ce n’est pas un représentant de la majorité régionale qui préside la commission des finances, mais un élu de l’opposition. Nous confirmons ainsi, à l’échelle de la Bourgogne-Franche-Comté, un choix effectué depuis près de vingt ans au plan national, au sein de l’Assemblée comme au sein du Sénat.
Je voudrais, en quelques mots, vous dire dans quel état d’esprit j’entends exercer cette présidence, en succédant à notre collègue Denis Thuriot, le maire de Nevers. Dans les mois et les années qui viennent, jusqu’au rendez-vou démocratique de mars 2028, c’est bien sûr au nouveau président du conseil régional, Jérôme Durain, et à son vice-président chargé des finances, Nicolas Soret, de définir les choix politiques – et donc les choix budgétaires – de la Bourgogne-Franche-Comté, puisqu’ils sont à la tête de la majorité. Mais nous ne sommes pas, ici, une simple chambre d’enregistrement.
La commission des finances a un rôle stratégique. Elle contribue, en toute indépendance et en toute liberté, à éclairer les choix budgétaires régionaux avec lucidité, dans un esprit de responsabilité. Ne nous y trompons pas : les choix à faire en 2026 comme en 2027 devront l’être dans un contexte national particulièrement contraint.
Chacun doit garder à l’esprit la situation extrêmement préoccupante des finances publiques, qui met sous tension, non seulement le budget de l’État et celui de la sécurité sociale, mais aussi, bien sûr, le budget de chacune des collectivités territoriales. Nous devrons, très lucidement, débattre ici des conséquences du projet de loi de finances pour 2026 que le gouvernement soumettra à l’Assemblée nationale mardi 7 octobre. A cette heure, bien sûr, nous n’en connaissons pas le détail, ni même les grands équilibres. Nous pouvons néanmoins avoir une certitude : la loi de finances sera nécessairement très contraignante, en exigeant de nous d’être capables de faire de vrais choix, c’est-à-dire de définir des priorités budgétaires au service des habitants de la Bourgogne-Franche-Comté, à l’échelle de la région tout entière comme à celle des différents territoires.
En termes de méthode, je suis et je serai à l’écoute des suggestions de chacun d’entre vous : notre commission est un collectif que j’animerai en respectant la diversité de nos sensibilités et de nos territoires.
Permettez-moi, dès maintenant, de vous faire part de deux convictions. Il me semble, d’abord, que notre commission doit être le lieu d’une étude approfondie, non seulement des grands choix budgétaires, mais de chacun des dossiers qui nous est soumis. Nous avons une responsabilité transversale : dès que la région dépense 1 euro, nous devons savoir s’il est utile. Nous avons donc besoin d’être parfaitement informés, en amont, de l’impact attendu de chaque euro dépensé. Et nous avons besoin d’être parfaitement informés, en aval, des résultats obtenus grâce à chaque euro dépensé. Notre culture de l’évaluation des politiques publiques doit donc progresser. La région ne doit pas être un guichet qui se borne à reconduire les mêmes dépenses sans s’interroger sur leur pertinence. Les citoyens – qui sont aussi les contribuables – attendent de nous, très légitimement, une plus grande efficacité de la dépense publique.
Deuxième conviction : il serait intéressant d’ouvrir les portes de notre commission. Très concrètement, je vous proposerai de conduire un cycle d’auditions de personnalités capables de partager avec nous leur expérience et leurs propositions. Je pense, bien sûr, aux responsables des forces vives de notre région, mais aussi à des interlocuteurs qui nous permettraient de nous inspirer des meilleures pratiques.
Mes chers collègues,
Vous l’avez compris : avec Jean-Marie Sermier et mes collègues, nous sommes convaincus que notre commission peut être vraiment utile pour éclairer les choix du Conseil régional. Par tempérament et par conviction, je ne pratiquerai jamais une opposition systématique et obtuse. Mais la courtoisie n’est pas la complaisance.
Une même majorité dirige notre Région depuis 21 ans. Les Bourguignons et les Francs-Comtois sont en droit d’attendre une vraie évaluation des politiques régionales. Mais ils attendent aussi des propositions nouvelles. De l’imagination. De l’innovation. Car c’est ainsi que nous préparerons l’avenir.