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02/07/2021 19:59

RÉGION : «La transition industrielle sera au coeur du mandat», annonce Marie-Guite Dufay

Et de trois pour Marie-Guite Dufay. Réélue présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté ce vendredi 2 juillet, Marie-Guite Dufay a tenu son premier discours de la nouvelle mandature en mettant l'accent sur la différenciation territoriale, l'emploi, la transition écologique et la fraternité. Quinze vice-présidents ont été désignés.
La liste conduite par Marie-Guite Dufay a obtenu 42,20% des suffrages le dimanche 27 juin dernier. Conformément au code des collectivités territoriales, l'installation du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté devant notamment désigner la gouvernance a eu lieu ce vendredi 2 juillet 2021 à l'Hôtel de Région de Dijon.

Après avoir vérifié les présences et l'attribution des pouvoirs, le vote pour la présidence a pu débuter sous la présidence de la doyenne Jacqueline Bramant (PCF) et le regard de la benjamine Mélanie Fortier (RN).

Au dépouillement, 57 voix ont été décomptées pour Marie-Guite Dufay, 18 pour Julien Odoul et 16 pour Gilles Platret. On peut supposer que les sept votes blancs correspondent aux votes de Denis Thuriot et de ses six colistiers, celui-ci ne s'étant pas présenté. Deux votes nuls ont fait défaut à Gilles Platret, l'empêchant de faire le plein des voix de ses dix-sept colistiers mais «l'intention manifeste était bel et bien de voter pour Gilles Platret», signalera par la suite Alain Joyandet. L'assemblée dans son ensemble comportant cent conseillers régionaux.

«Une grande responsabilité pour mieux faire connaître l'importance des politiques régionales»


Souriante et émue, Marie-Guite Dufay quitte son siège de la salle, organisée pour ce jour par liste et ordre alphabétique, afin de rejoindre le pupitre et tenir le premier discours de la nouvelle mandature. C'est le troisième mandat que débute la socialiste à la tête de l'exécutif d'un conseil régional. Élue conseillère régionale en 2004 en Franche-Comté, Marie-Guite Dufay s'est vue confiée la présidence en 2008 après le décès de Raymond Forni. Elle a conduit la liste d'union de la gauche aux élections de 2010 puis en 2015, au moment de la fusion des conseils régionaux.

Une fois à la tribune, la présidente réélue confirme son émotion, souhaite la bienvenue aux nouveaux élus et salue la présence dans le public de «Rosette, sœur de Raymond Forni». Le socialiste Raymond Forni a été président du conseil régional de Franche-Comté et président de l'Assemblée nationale.

Ce préambule passé, Marie-Guite Dufay commence par dénoncer «l'incroyable défaillance organisationnelle dans la distribution de la propagande électorale qui a frappé plusieurs régions» et inviter à tirer des enseignements de la faible participation. «Nous avons devant nous une grande responsabilité pour mieux faire connaître l'importance des politiques régionales dans la définition de stratégies d'avenir pour le territoire comme pour la mise en œuvre de politiques qui impactent réellement le quotidien», ajoute-t-elle.

Pour «restaurer la confiance», la présidente propose d'«associer les citoyennes et les citoyens à l'élaboration de nos politiques» et de relancer «les travaux de notre comité d'éthique».

Élue à la tête d'une liste rassemblant des socialistes, des radicaux de gauche, des communistes et des écologistes, Marie-Guite Dufay entend faire de cette coalition une force : «les différences de notre majorité (…) sont une source de richesses qui permettra d'accélérer nos actions pour répondre aux urgences de notre temps».

«Une véritable alliance des territoires associant étroitement les communes et les EPCI»


Le premier engagement pris par la nouvelle présidente est celui de la «différenciation» vue comme «davantage de solidarité territoriale en donnant plus aux territoires qui en ont le plus besoin» car «si la fusion a pu donner que la Région s'était éloignée alors nous la rapprocherons». Comptant mener une «véritable alliance des territoires associant étroitement les communes et les EPCI» pour «une ruralité vivante», Marie-Guite Dufay annonce vouloir «renforcer l'action de la Région» sans négliger les «coopérations» avec les conseils départementaux.

Sur ce chapitre de la différenciation, Marie-Guite Dufay regrette le «sens descendant» de la coopération État-Région : «ce n'est pas l'esprit de la décentralisation».

La présidente annonce qu'une nouvelle délégation sera créée concernant «l'attractivité» de la Bourgogne-Franche-Comté.

Une nouvelle marque : «Juste et local»


Le «pilier» de l'emploi, amène Marie-Guite Dufay à mettre en avant «le levier de la formation professionnelle [qui] est le premier rempart que l'on peut mettre en œuvre». Elle compte également «redonner de l'appétence aux filières manuelles et techniques qui recrutent» et «soutenir nos entreprises à tous les stades de leur développement». Notamment, les entreprises de l'industrie automobile seront accompagnées alors que la fin du moteur thermique est programmée. «La transition industrielle sera au cœur du mandat», résume-t-elle.

Au chapitre de l'économie, un «enjeu majeur» sera constitué par le revenu que les agriculteurs tirent de leur activité. Une marque territoriale sera créée, «Juste et local», et la collectivité accompagnera «les exploitations dans les projets de diversification de leurs revenus».

«Veiller à l'état de notre planète»


Le deuxième pilier concerne la transition écologique car «le premier devoir que nous avons envers les jeunes, c'est bel et bien de veiller à l'état de notre planète, à l'environnement dans lequel il grandiront et à la température qu'il fera lorsqu'ils seront plus âgés», assure la présidente en faisant référence à un récent «rapport très alarmiste» du GIEC. «L'enjeu du mandat qui s'ouvre sera d'amplifier cette action, de la massifier», souligne-t-elle.

Durant la mandature, seront «accélérés» les chantiers de la rénovation thermique des bâtiments, de l'évolution vers le «zéro diesel» des trains et la «réduction de moitié» des bus à moteur diesel.

La problématique de l'eau amène la présidente à envisager «une logique de copilotage en lien avec le projet de l’État de mettre en place une grande conférence de l'eau en Bourgogne-Franche-Comté». «Le besoin de coordination est urgent, je ferais en sorte que la Région tienne toute sa place», assure-t-elle.

«Renforcer la compréhension et le respect du principe de laïcité»


La fraternité constitue le troisième pilier de la mandature qui débute. «Nos sociétés tendent à se fragmenter toujours davantage», analyse Marie-Guite Dufay qui considère que «la Région a un rôle à jouer pour ramener de la cohésion, de la solidarité et du bien vivre ensemble». Pour cela, les politiques régionales auront à «renforcer la compréhension et le respect du principe de laïcité, lutter contre toutes les discriminations, renforcer l'égalité femmes-hommes».

Une démarche participative sera lancée en direction des jeunes pour instaurer «une instance dédiée» qui interagira avec les politiques régionales. Au sein des lycées, la Région mènera des actions pour promouvoir «les initiatives citoyennes, la laïcité, l'engagement sous toutes ses formes».

«Nous allons écrire ensemble une nouvelle page de l'histoire de notre collectivité», conclut Marie-Guite Dufay qui aborde la mandature avec «confiance» et «enthousiasme» afin de «mettre en œuvre les engagements pris durant la campagne».

Jean-Christophe Tardivon

L'intégralité du discours de Marie-Guite Dufay


La gouvernance de la Région

Après le discours de la présidente, l'assemblée régionale s'est penchée sur la composition de la commission permanente et la désignation des vice-présidences.

Au sein de la commission permanente, le groupe majoritaire Notre Région par cœur a obtenu 19 sièges, le groupe des élus de la droite et du centre 6 sièges, le groupe du Rassemblement National 5 sièges et le groupe des Élus progressistes 2 sièges.

Comme convenu lors de l'accord politique passé entre les deux tours, trois vice-présidences reviennent à des élus divers gauches (Patrick Molinoz, Sandra Ianniceli et Christian Morel), deux à des écologistes (Stéphanie Modde et Sarah Persil), une à une communiste (Isabelle Liron) et donc neuf à des socialistes.

1er vice-président : Michel Neugnot (Mobilités, Transports scolaires, Intermodalités et Infrastructures)
2ème vice-présidente : Laëtitia Martinez (Enseignement supérieur, Recherche, Égalité réelle et Laïcité)
3ème vice-président : Nicolas Soret (Finances, Développement économique, ESS et Emploi)
4ème vice-présidente : Sandra Ianniceli (Formations sanitaires et sociales et Accompagnement des personnes handicapées)
5ème vice-président : Patrick Molinoz (Transitions numériques, Innovation, Politique européennes, Actions internationales et Export)
6ème vice-présidente : Océane Charret-Godard (Lycées, Offres de formations, Apprentissage et Orientation)
7ème vice-président : Éric Houlley (Cohésion territoriale, Politique de la ville, Ruralités, Parcs naturels, CPER et CPIER)
8ème vice-présidente : Isabelle Liron (Formation professionnelle des demandeurs d'emploi, Mutations économiques et Dialogue social territorial)
9ème vice-président : Patrick Ayache (Tourisme, Attractivité de la région et Promotion des territoires)
10ème vice-présidente : Stéphanie Modde (Transition écologie : énergie, biodiversité, alimentation, économie circulaire et eau)
11ème vice-président : Willy Bourgeois (Sport et Communication de la collectivité)
12ème vice-présidente : Sarah Persil (Jeunesse, Vie associative, Citoyenneté et Démocratie participative)
13ème vice-président : Christian Morel (Agriculture, Viticulture et Agroalimentaire)
14ème vice-présidente : Nathalie Leblanc (Culture et patrimoine)
15ème vice-président : Hicham Boujlilat (Ressources humaines, Évaluation des politiques publiques et Médiateur régional)