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26/04/2021 03:17
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Régionales : Dufay, Modde, Odoul, Platret, Thuriot, faites vos jeux, le sprint est lancé

A 55 jours du scrutin, on sait ce que l’on savait déjà. Reste à savoir les ordres d’arrivée au soir du 1er tour en Bourgogne – Franche-Comté.
Marie-Guite Dufay, désormais très très critique contre Emmanuel Macron, a décidé de jouer à l’éponge Spontex. J’absorbe d’un côté, j’expulse de l’autre, et je montre le vert qui gratte, irrite aussi, un peu beaucoup…
C’était il y aura bientôt 3 ans, dans une interview à creusot-infos, infos-dijon et autun-infos. Marie-Guite Dufay avait annoncé, mine de rien, qu’elle n’écartait absolument pas l’idée de se représenter en 2021.
Ce qui avait valu à l’auteur de l’interview de voir son téléphone chauffer avec des appels des vice-présidentes, vice-présidents et élus de la jeune garde, sur le thème : «Alors comme ça vous avez remplacé le GORAFI», ce média satirique spécialisé dans les fausses informations… Nous avions donc été ni plus ni moins accusé de faire de la désinformation.

Nous avions souri. Et encore plus quand un an plus tard, la Présidente du Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté avait remis le couvert en confirmant ce qu’elle avait déjà déclaré… A savoir que oui elle se verrait bien exercer un deuxième mandat à la tête de la grande région, après avoir été la Présidente de la Franche-Comté.
Jour de session à Dijon, le 9 avril dernier, à 72 jours du scrutin, dupes de rien, nous avions titré de façon un peu ironique : «Difficile de croire qu’on ne sait finalement pas que Marie-Guite Dufay sera candidate».
Cela alors même que son agenda attestait d’un activisme certain, les derniers mois, sur les terres de Franche-Comté. Là où disait-on elle avait beaucoup à se faire pardonner, accusée qu’elle a été, par ses opposants, d’avoir maltraité sa région d’origine. Jusqu’à la pousser à faire une session au Palais des Sports de Besançon.

Une annonce privatisée

Comme pour envoyer un signe supplémentaire à ses électrices et électeurs du pays du Comté, du Morbier, de Peugeot, du TGV et de l’Absinthe, Marie-Guite Dufay a choisi de privatiser – ce n’est pas vraiment de gauche cela ! – la très officielle annonce de sa candidature dans une interview à l’Est Républicain, le journal de Franche-Comté, propriété d’une banque, le Crédit Mutuel.
Pas vraiment une information retentissante au sens où cela s’entend. Juste une confirmation, car cela fait belle lurette – entendez plusieurs mois - que tous ses amis disaient avec assurance : «Bien sûr que oui elle y retourne».
Ce qui finalement n’était pas pour déplaire aux élus de sa majorité… Car avec le temps, ils s’étaient finalement convaincus que pour pouvoir peut-être conserver leurs vice-présidences et les avantages qui vont avec, elle restait «la meilleure solution».

Le plus loin possible de Macron

A condition évidemment, lui a-t-il été demandé de se démarquer au maximum d’Emmanuel Macron qu’elle avait embrassé lors de sa venue à Autun (notre photo) et l’avait rencontré, aussi, en entretien privé à la Sous-Préfecture de la cité éduenne.
Ce temps là est donc révolu. Car pour habiller sa gauchisation de campagne, qu’elle veut aussi verdir, Marie-Guite Dufay ne trouve plus rien de bon dans la politique d’Emmanuel Macron et de son Gouvernement. C’est qu’il s’agit de ne pas fâcher le PC et de futurs alliés.
Il en va ainsi de la politique où tout va très vite. Et puis 2022 est si loin…
Dans moins de 1340 heures on connaitra les résultats du 1er tour. Qui arrivera en tête le 20 juin au soir ? Pas besoin de sondages pour penser que Julien Odoul et le Rassemblement National seront au-dessus.
Derrière, par ordre alphabétique, Marie-Guite Dufay, Gilles Platret et Denis Thuriot, vont se tirer la bourre, pour éviter la 3ème et encore pire la 4ème place, même si Stéphanie Modde, la candidate verte espère être dans les quatre premiers, tout comme d’ailleurs Bastien Faudot, le candidat des Insoumis et des wagons qui l’accompagnent sur une liste «Le temps des cerises» au nom mal choisi pour une année sans cerises ! Le petit malin qui y a pensé doit pester contre la météo…
En l’absence de vraie campagne, si ce n’est à la télévision et dans les médias qui ne disent pas que la politique n’intéresse personne, les spécialistes assurent que les Présidents qui y retournent bénéficieront d’une prime au sortant. Il sera donc intéressant le 20 juin au soir de comparer les résultats d’une région à l’autre.

Agglomérer pour tenter de gagner

La candidate du Parti Socialiste et de la gauche, et les deux candidats de la droite et de la majorité présidentielle sont persuadés qu’ils peuvent arriver deuxième. Mais ça ne fait qu’une place pour trois.
Peu importe dit-on du côté de la majorité sortante qui espère pouvoir agglomérer les autres listes de tendance verte ou de gauche entre les deux tours, dans des alliances que certains jugent improbables.
En fait, Marie-Guite veut être un peu beaucoup comme une éponge Spontex. Absorber tout ce qui de gauche ou y ressemble, presser et expulser ce qui ne l’est pas, mais aussi afficher le côté vert de l’éponge, dont on sait qu’il gratte et irrite nos concitoyens qui n’apprécient pas la radicalité verte, comme des exemples en sont donnés à longueur de semaine quasiment.
L’exercice est évidemment aussi difficile que compliqué et à partir du 20 juin, 20 heures et 20 minutes et avant les plateaux télé, il faudra déjà déterminer des stratégies.
Il en est une qui est revendiquée autant par Marie-Guite Dufay – alliée au PC et au PRG, que par Gilles Platret et Denis Thuriot, c’est de faire barrage au Rassemblement National. Julien Odoul son leader observe et veut se convaincre qu’il arrivera en tête au premier et au second tour. Oui mais à moins de 50% cela ne fait pas une élection. Le 3ème tour, qui peut avoir lieu avant le second ou juste après, pourra être déterminant.
En fait tout dépendra de savants calculs et des résultats de subtiles négociations. Pour pouvoir se maintenir, il faudra réaliser au moins 10%. Et pour fusionner avec une autre liste au moins 5%. Et c’est à la Saint-Fernand, le 27 juin, que l’on connaitra la grande gagnante ou le grand gagnant. Mais ce sont quand même les électeurs qui délivreront les ingrédients.
Alain BOLLERY


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