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01/06/2021 18:28
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RÉGIONALES : Gilles Platret estime que «la Région Bourgogne-Franche-Comté peut gagner quelques parts de marché»

Les candidat soutenu par les Républicains s'est rendu le 25 mai dernier à l'audition du MEDEF Bourgogne-Franche-Comté pour indiquer qu'il propose de mettre la collectivité au service de l'économie en se revendiquant «libéral» et «adversaire de l'impôt».
Le candidat de la liste «Pour la Bourgogne et la Franche-Comté», Gilles Platret (LR) a été auditionné sur son programme économique par le MEDEF Bourgogne-Franche-Comté le 25 mai 2021 à la Maison des Entreprises à Dijon.

Premier à se plier à l'exercice, le candidat est arrivé déterminé. Après une introduction par Jean-Philippe Richard, le président du syndicat patronal régional, Gilles Platret s'est lancé pour un temps d'expression libre de dix minutes apparaissant à l'aise, glissant même des boutades en référence à des jeux télévisés.

«Une Région au service de l'économie»



Évoquant d'emblée «la concurrence de territoires» menée avec l'Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes mais aussi la Suisse et l'Allemagne, Gilles Platret estime que «la Région [Bourgogne-Franche-Comté], sur le plan économique, peut gagner quelques parts de marché». Il déplore que la région soit «dans les bas de classement» en matière d'attractivité professionnelle ou de PIB par rapport au nombre d'habitants.

«Ce constat nous fait craindre un véritable décrochage de notre région. Ça ne veut pas dire qu'elle ne contient pas de forces vives, vous en êtes la preuve vivante», prend-il soin d'ajouter dans la foulée pour ne pas apparaître trop négatif. Le candidat propose une Région qui fasse «moins d'idéologie» pour «une Région qui soit elle-même au service de l'économie».

«Je suis adversaire de l'impôt»


«La fusion coûte de l'argent aux contribuables», analyse le conseiller régional d'opposition sortant qui ajoute : «il ne peut pas y avoir un développement de la région si on continue d'alourdir les charges de fonctionnement de la collectivité».

Prenant exemple sur des Régions administrés par un président de droite ou du centre-droit, Gilles Platret indique les dépenses pour le développement économique avant la crise représentaient 7% du budget primitif 2020 en Bourgogne-Franche-Comté contre 9% en Auvergne-Rhône-Alpes et 14,5% en Pays de la Loire.

«Nous estimons que, si veut donner véritablement à la Région les moyens de ses ambitions de développement économique alors, il faut sans douter aller au-delà d'une quarantaine de millions supplémentaires chaque année pour accompagner les entreprises, permettre de développer l'attractivité et de donner vie à de nouveaux outils d'accompagnement du développement».

«Il est hors de question de les trouver dans l'impôt, je suis adversaire de l'impôt. (…) L'heure est à la sobriété et la collectivité doit montrer l'exemple, baisser ses dépenses, pour ne pas surtaxer le milieu économique comme les particuliers», précise-t-il pour financer la mesure.

Établir la «préférence régionale»


Pour «simplifier les dossiers», le candidat propose que «chaque entreprise ait un interlocuteur désigné qui va la suivre tout au long du parcours du dossier» et que les conditions des 450 dispositifs d'aide économique soient «simplifiées» et ouvertes aux créateurs d'entreprise.

«Soutenir l'emploi local passe par la préférence régionale dans les appels d'offre. Il faut arrêter de se torturer en dépensant l'argent du contribuable pour d'autres emplois que les emplois locaux», déclare Gilles Platret. Cela en recourant à «des clauses parfaitement légales» dans le cadre de la concurrence européenne. Dans le même registre, l'élu des Républicains souhaite «lutter contre le travail détaché par l'institution de la cause Molière» sur l'emploi du français.

Tester l'ouverture à la concurrence dans le transport ferroviaire


Le candidat se dit favorable à des travaux concernant les infrastructures routières comme la LINO dijonnaise ou le contournement sud d'Auxerre. En revanche, il considère que le territoire «pêche» sur la question du transport ferroviaire : «nous avons des relations avec la SNCF qui sont trop coulantes». Giles Platret propose de développer le «taxi rail» avec une navette autonome sur circulant sur les petites lignes.

L'élu sortant regrette que la majorité n'ait pas testé l'ouverture à la concurrence : «nous avons perdu deux ans pour des motifs idéologiques, (…) je crois à la concurrence, je suis libéral».

En termes de formation et orientation professionnelles, Gilles Platret souhaite que «les entreprises aillent à l'intérieur des établissements et qu'elles puissent promouvoir les métiers qu'elles proposent à des jeunes».

Deux commissions décentralisées : Bourgogne et Franche-Comté


Un second temps d'échanges de quarante minutes permet d'aborder les enjeux spécifiques du MEDEF et de répondre à des questions survenant au cours de l'audition.

Sur la méthode de travail avec le monde de l'entreprise, Gilles Platret juge que la collectivité «travaille trop en autarcie» et propose la création d'une instance pour permettre aux organisations professionnelles et aux filières de production d'être réunies avec les instances régionales.

Dans la foulée, le candidat rappelle sa proposition de «commission décentralisée» pour traiter par les dossiers respectivement au niveau des quatre départements de Bourgogne et au niveau des quatre départements de Franche-Comté, cela pour donner des gages aux déçus de la fusion des conseils régionaux survenue en 2015. Pour améliorer la visibilité de la collectivité, Gilles Platret envisage la création de «Maisons de la Région» dans chaque département.

«On peut doubler le budget de l'orientation professionnelle»


En cas d'élection, la «première mesure concrète» de sa mandature concernerait l'orientation professionnelle, représentant actuellement 0,7% du budget régional. «Vous chefs d'entreprise cherchez parfois à recruter, qui ne trouvez pas la main d’œuvre qualifié alors que vous lui proposez dès le début de carrière des postes plutôt intéressants, plutôt pas mal rémunérés, parfois en CDI», adresse l'orateur à son auditoire. Une problématique qui serait traitée par «un travail à mener avec l’Éducation nationale», en lien avec les Départements. «On peut doubler le budget de l'orientation professionnelle», annonce le candidat.

Pour accompagner les créateurs d'entreprise, Gilles Platret envisage la création d'un «pass entrepreneurs» pour «montrer l'écosystème dans lequel ils baignent» en référence aux environnements universitaire ou bancaire.

À propos de l'attractivité, Gilles Platret signale son hostilité aux écoconditionnalités : «le cahier des charges est trop sévère» pour de petites entreprises.

Au chapitre des transitions, le candidat ambitionne de «créer des unités de recherche qui se mettent au service du monde économique». Par la même occasion, celui qui se revendique donc «libéral» précise sa vision du rôle de la collectivité : «efficace et discrète pour laisser le jeu économique se développer en le perturbant le moins possible».

Jean-Christophe Tardivon

Le MEDEF auditionne des candidats sur les enjeux économiques



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