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29/03/2021 03:28

RÉGIONALES : L'Avenir Français soutient le Rassemblement National

Le «camp patriote» se rassemble autour de la candidature de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022. En Bourgogne-Franche-Comté, d'anciens cadres de Debout La France apportent leur soutien à la liste conduite par Julien Odoul comme le candidat l'a expliqué le mercredi 24 mars.
«C'est un jour extrêmement important, c'est le jour qui concrétise le grand rassemblement régional que le camp patriote, que les amoureux de la France, que les défenseurs de la nation, de nos souverainetés, de nos libertés, de notre identité nationale appelle de leurs vœux depuis de nombreuses années», déclare avec emphase Julien Odoul ce mercredi 24 mars 2021.

Deux jours plus tôt, au niveau national, une centaine d'anciens cadres de Debout La France ont annoncé former un nouveau parti, l'Avenir Français, pour soutenir la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022. Le coordinateur national est Jean-Philippe Tanguy qui avait quitté DLF en novembre 2020.

DLF est le parti fondé par Nicolas Dupont-Aignan, ancien membre de l'UMP. Après le soutien apporté à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017, suivi de la défaire de celle-ci, le parti était tiraillé entre une stratégie d'autonomie et un rapprochement plus affirmé avec le Rassemblement National. L'Avenir Français se situe donc très à droite de l'échiquier politique.

4,27% des suffrages aux élections européennes de 2019


En Bourgogne-Franche-Comté, l'Avenir Français est maintenant représenté par d'anciens responsables départementaux de DLF : Marc Mantovani (Haute-Saône), Olivier Damien (Saône-et-Loire), Pascale Perrichon (Doubs), Pascal Blaise (Yonne) et Corentin Gelot (Nièvre). Ils apportent leur soutien pour les élections régionales et pour les élections départementales.

Dans la région, la liste menée par Nicolas Dupont-Aignan aux élections européennes avait rassemblé 4,27% des suffrages. Dans le cadre d'une élection qui, si elle se déroule en 2021, se profile serrée, toute voix acquise grâce à un soutien apparaît précieuse. La liste du Rassemblement National conduite par Jordan Bardella avait réuni 26,24% des suffrages.

«Empêcher la gauche de continuer son travail de démolition»


L'objectif pour le Rassemblement National est de sortir de son isolement pour briser le «plafond de verre» qui l'empêche d'accéder au pouvoir faute de réserves de voix. Après la stratégie de dédiabolisation, c'est «l'ouverture» mais aussi une légitimation du nom qui a succédé au Front National.

«Il y a urgence à s'unir, il y a urgence à se rassembler et à participer à un grand projet collectif au service des Français. L'union régionale que nous ouvrons aujourd'hui est au service des Bourguignons et des Francs-Comtois», explique Julien Odoul qui considère qu'«une majorité de compatriotes partagent nos idées en Bourgogne-Franche-Comté, (…) qui n'en peuvent plus évidemment du gaspillage d'argent public, (...) du déséquilibre territorial, des injustices locales, (...) de passer après les migrants, (…) de vivre dans un climat d'insécurité prégnant et de plus en plus anxiogène».

Conséquemment, Julien Odoul lance un appel à rejoindre cette «liste d'ouverture» pour tous ceux qui partagent les valeurs du Rassemblement National et qui aspirent à «empêcher la gauche de continuer son travail de démolition».

Une ouverture qui peut aller jusqu'à d'anciens électeurs des Républicains. «J'appelle les électeurs LR de Gilles Platret à nous rejoindre dès maintenant», lance Julien Odoul. Le candidat annonce que des personnalités divers droite seront également sur la liste ainsi que «des gens qui avaient voté à gauche auparavant».

«Pas de soumission à Macron»


Alors que, dans d'autres familles politiques, des alliances se constituent autour de charte de valeurs, «pas besoin de charte, pas besoin de règlement intérieur, pas de codicille» autour du Rassemblement National. «Nous sommes le seul mouvement de la clarté, (…) pas d'accord pas de désistement, pas de soumission à Macron», selon Julien Odoul.

«Tous les autres vont négocier, (…) tous, à un moment donné, vont se soumettre au macronisme. Marie-Guite Dufay est la candidate du macronisme même si elle s'en cache et qu'elle essaie de draguer les Vert. Monsieur Gilles Platret aura des macroniste sur sa liste et se soumettra si on lui demande de se désister et Monsieur Thuriot évidemment, est le seul macroniste affiché, revendiqué, décomplexé», anticipe Julien Odoul.

«En Bourgogne-Franche-Comté, (…) on a une région qui est fracturé socialement et on le voit avec l'accumulation des plans sociaux. Le rôle de la région, ça va être justement d'être un bouclier social pour maintenir l'emploi, pour relocaliser, pour former nos jeunes et pour faire en sorte les familles en Bourgogne-Franche-Comté aient envie de rester dans nos territoires pour élever leurs enfants et pour pouvoir faire vivre nos territoires», déclare Julien Odoul.

Le trait d'union avec les gaullistes


Membre du bureau national de Debout La France, Marc Montavoni est maintenant membre fondateur, ainsi qu'Olivier Damien, de l'Avenir Français. «Nous avons avec le rassemblement National, les mêmes idées, les mêmes valeurs», déclare le Haut-Saônois pour justifier le rapprochement avec le parti de Marine Le Pen. L'Avenir Français est vu comme «un laboratoire d'idée» et «une cheville ouvrière» pour créer une union avec «des gens de droite plutôt gaullistes».

De plus, l'Avenir Français prévoit d'« être une plateforme programmatique sur de nombreux sujets (économiques, agricoles, environnementaux, etc.) avec la volonté affichée de rétablir l’ordre, de restaurer la justice sociale, de rendre aux Français leur liberté et de redonner à la France son indépendance dans tous les domaines ».

Pour Pascale Perrichon, «il est urgent de mettre sur pied un programme qui permet de faire sortir la Bourgogne-Franche-Comté de la situation dans laquelle elle se trouve parce que c'est le reflet parfait de ce qui se passe en France». Pour Olivier Damien, «l'Avenir Français c'est la volonté d'être le trait d'union qui va permettre à la grande famille des patriotes de se regrouper et de gagner». Pascal Blaise revendique «une union de conviction».

«Peut-on se déclarer gaulliste et s'asseoir sur le référendum de 2005 ?»


Affichant un badge en forme de croix de Lorraine, Marc Montavoni se revendique «issu d'une famille gaulliste», ajoutant que «c'est la philosophie de l'Avenir Français» car «le gaullisme, c'est avant tout l'indépendance de la France».

Selon le Haut-Saônois, «aujourd'hui, la personne politique française qui est pour l'indépendance de la France, de façon farouche, (...) sans être inféodée béatement à l'Europe comme une partie des LR, c'est Marine Le Pen. C'est la plus gaulliste des candidats, dans sa philosophie, dans son projet». «Indépendance, souveraineté, puissance», résume Olivier Damien.

Pascal Blaise ne dit pas autre chose : «peut-on se déclarer gaulliste et s'asseoir sur le référendum de 2005 ? (…) Il y a ceux qui s'y réclament et ceux qui sont authentiques».

Toujours en termes d'affichage, la communication du Rassemblement National peut surprendre puisque l'affiche officielle montre Marine Le Pen plus petite que Julien Odoul et, de trois-quart droit, levant les yeux pour lancer un regard admiratif en direction du candidat figuré plus frontalement à droite de l'image.

«Je n'ai aucune ambition présidentielle», s'esclaffe Julien Odoul. «Marine Le Pen est plus grande que moi dans la réalité, il n'y a pas de message. Marine Le Pen m'a nommé tête liste, elle est plus en retrait, comme je serai derrière elle et en retrait pour la campagne présidentielle». Pour ces élections régionales, les têtes de liste départementales devraient être annoncés courant avril.

Jean-Christophe Tardivon