Une quadrangulaire au second tour de ces élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté. Il fallait remonter aux élections de 1998 et à leur scrutin proportionnel à un tour pour retrouver une telle situation. 2004, 2010 et 2015 avait vu se dérouler une situation classique entre trois listes : union de la gauche, union de la droite et extrême-droite.

Ce dimanche 27 juin 2021, les électeurs devaient donc départager quatre listes : union de la gauche et des écologistes, union de la droite, majorité présidentielle et extrême-droite. Tout comme au premier tour, peu d'électeurs se sont déplacés avec une participation d'environ 35%.


Actualisé avec les résultats définitifs indiqués par la préfecture de la région Bourgogne-Franche-Comté :

Marie-Guite Dufay 42,20%
Gilles Platret 24,23%
Julien Odoul 23,78%
Denis Thuriot 9,79%

Rappel des résultats du premier tour (participation de 34,87%) :

Marie-Guite Dufay 26,52% (173.393 voix)
Julien Odoul 23,19% (151.626 voix)
Gilles Platret 21,04% (137.596 voix)
Denis Thuriot 11,69% (76.457 voix)
Stéphanie Modde 10,34% (67.618 voix)
Bastien Faudot 4,50% (29.423 voix)
Claire Rocher 2,73% (17.828 voix)

Les résultats en voix et en sièges

Denis Thuriot : «ça permet à la majorité présidentielle de commencer à s'ancrer dans les territoires»

À 20h15, Denis Thuriot, tête de liste de la majorité présidentielle, a réagi à la préfecture à Dijon.

« Je constate que l’électorat s'est un peu mieux mobilisé mais il n'y a pas eu d'électorat suffisamment mobilisé pour changer la donne au deuxième tour. Ma satisfaction, c'est que le Rassemblement National progresse d'un ou deux points, on a attend les chiffres définitifs. Manifestement, nulle part les Français en veulent. C'était mon combat. »

« Mon choix a été le bon, je le redis. Si je m'étais retiré, il y a forcément des gens qui ne seraient pas allés voter et qui auraient fait monter le Rassemblement National. »

« Manifestement, c'est une élection qui n'intéresse pas, qui n'a pas davantage intéressé au second tour donc il va falloir réfléchir à des réformes. Le constat que je fais, c'est qu'il y a une prime au sortant. »

« Malgré tout, ça permet à la majorité présidentielle de commencer à s'ancrer dans les territoires, d'avoir des élus départementaux et régionaux qu'elle n'avait pas. »

Denis Thuriot espère, « a minima » entre 8 ou 10 élus.

Au sein du conseil régional, Denis Thuriot assure que ses élus auront « un rôle d'équilibre dans ce fonctionnement du conseil régional parce que nous portons ce à quoi adhèrent beaucoup de Français, c'est à dire une réflexion politique qui ne soit pas dogmatique mais qui soit de projet, nous serons présents et constructifs ».

Julien Odoum : «Notre démocratie est malade»

Julien Odoul s'est exprimé depuis Besançon vers 20h30.

« C'est une formidable défaite pour notre démocratie, une formidable défaite pour nos institutions, une formidable victoire pour l'ensemble des sortants, de France et de Navarre, qui sont tous plébiscités. »

« Ce second tour a montré une nouvelle fois que notre démocratie est malade, notre démocratie est à bout de souffle car elle a été émiettée depuis trente à quarante ans par des politiques qui n'ont pas su entendre nos concitoyens, qui n'ont pas su renouveler nos institutions. »

« Il y a aujourd'hui une réelle crise de la démocratie. (…) Les raisons de cette désaffection sont multiples : crise sanitaire, problèmes de communication, manque de lisibilité, distribution déficiente des professions de foi, manque d'information et de communication du gouvernement (…), reports multiples de ces scrutins. »

« Tout cela doit nous interpeller. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de ce tel taux d’abstention qui est dramatique. (…) Beaucoup de nos compatriotes aussi considèrent à tort que les élections intermédiaires ne permettent pas de changer la situation dans notre pays. Beaucoup de concitoyens et notamment les catégories les plus populaires considèrent que le seul changement (…) pour notre nation réside dans l'élection présidentielle. »

Marie-Guite Dufay : « La gauche a un avenir incontestablement »

Marie-Guite Dufay est arrivée tout sourire à la préfecture à 21 heures :

« Je suis très très très honorée de cette belle victoire. Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Je mesure l'immense satisfaction de ceux qui m'ont entourés parce que nous avions une menace très forte au niveau du Rassemblement National. La dynamique de rassemblement que j'ai voulue, elle a payé, je vois que l'on va au-delà de cette dynamique de rassemblement. »

« La dynamique de premier tour s'est prolongée grâce à l'alliance que nous avons nouée donc je m'en félicite et je remercie vraiment tous ceux qui m'ont fait confiance. »

Marie-Guite Dufay ne souhaite pas nationaliser le résultat des régionales mais elle considère cependant que « le rassemblement de la gauche est payant » mais « il faut que ce rassemblement soit gauche soit incarné ».

« La gauche a un avenir incontestablement », souligne-t-elle.

Gilles Platret : « On a ouvert un certain nombre de chemins »

Gilles Platret a réagi sur le plateau de France 3 Bourgogne-Franche-Comté :

« On a ouvert un certain nombre de chemins. Dans les régions où la droite était challenger, nous faisons le meilleur score et de loin. »

« Le rassemblement que l'on a constitué dès le premier tour a sans doute permis que nous résistions mieux qu'ailleurs. »

« Marie-Guite Dufay est élue, elle est légitime. »

« Il faut nous interroger sur ce qui s'est passé ? Les témoignages ont afflué sur la non distribution des professions de foi. »

Stéphanie Modde : « La dynamique de second tour se vérifie »

Stéphanie Modde est arrivée à la préfecture de la Côte-d'Or peu après 21h30, accueillie par Marie-Guite Dufay.

« La dynamique de second tour se vérifie », déclare Stéphanie Modde, « avec l'apport des voix des écologistes et du Temps des cerises. (…) Une belle victoire à 42% va nous obliger à (..) être ambitieux, fermes et dans la loyauté. Il n'y a aucun souci à se faire, nous avancerons ensemble sur le projet que nous avons défini. »

« Nous allons être huit élus, peut-être neuf, pour assurer notre engagement. »

« Le nucléaire fait vraiment partie des divergences. C'est une compétence État. C'est une industrie autour de la métallurgie en Bourgogne-Franche-comté donc une métallurgie qui peut évoluer avec une transition des métiers. »